Zan Lyons › Desolate

Faut se méfier des autocollants qui écrivent noir sur blanc ce que l'on doit penser d'un disque, même si les termes employés sont précisement utilisés dans le but de susciter chez le curieux notoire un désir chatouilleux d'en savoir un petit peu plus. Apparement, ceux qui se sont chargés de la promo de ce disque n'ont sans doute jamais écouté quoi que ce soit d'artistes comme Plastikman, Bogdan Raczinski, voire Speedy J, pour oser qualifier ce disque de - je cite - "grand et effrayant". Du reste, si on ne se montre pas insensible aux effets des infrabasses pratiqués ici et aux traîtements hardcore/trance que l'on inflige aux rythmiques syncopées et saturées au possible, la cartographie que l'on dressera de ce disque se limitera pourtant à une succession plus ou moins prévisible de plans hérités du big beat, où les gammes et les nappes de claviers finissent par passer complètement inaperçues. Quand le premier semblant de mélodie pointe le bout de son nez sur "Demons", c'est un piano très impersonnel qui prend le relais, introduisant un chant qui tâche de s'inscrire vaille que vaille dans le sillage titubant de Tricky. Expérience renouvellée qui plus est avec "Serial Killer Series", et aussi, il faut bien le dire, nouvel échec. Sur la longueur, la musique contenue sur ce "Desolate" ne se montre à aucun moment capable d'honorer l'énoncé proposé par chacun des titres du disque. Dommage. Pas foncièrement mauvais, pas vraiment chiant non plus. Mais en tout cas, rien d'impressionnant.