Primus › Rhinoplasty

Évidemment, difficile à dire si Primus, dans sa configuration actuelle, se rend compte de l'impact inattendu qu'a eu sur leur musique le départ de Tim Alexander et si, oui ou non, ils apprécient la tournure des évènements. Certains éléments y répondent très clairement. Et ce nouveau mini album en est peut-être la première manifestation. Sans s'en cacher, le groupe de Les Claypool essaye de toute évidence de renouveler l'expérience de "Miscellaneous Debris". Comme par hasard, on retrouve un titre de XTC ("Scissor Man") et de Peter Gabriel ("The Family and The Fishing Net"), tous deux déjà présents sur leur premier ep. Primus s'emploie pour le reste à confirmer sa vision à 180° de la musique avec son aspect fusion jazz funk ("Silly Putty" de Stanley Clarke), la gaudriole en reprenant l'artiste country Jerry Reed ("Amos Moses"), plus évident ; The Police avec "Behind My Camel" ou, peut-être plus étonnant, "The Thing That Should Not Be" de Metallica. Les trois titres restant permettent à Primus de donner, d'une part, une nouvelle version studio à "Too Many Puppies" (erreur involontaire car elle met en évidence le vide laissé par Alexander) et d'autre part, deux titres en concert, dont "Tommy The Cat", histoire d'accréditer le rôle de Brain Mantia. Ça ne m'a pas convaincu plus que ça. Tous ces titres sont autant d'exemples qui démontrent que la musique de Primus aujourd'hui est définitivement moins riche, plus brute, et se dispense des fioritures du passé qui, si elles pouvaient paraître superfétatoires pour certains, apportaient néanmoins une certaine profondeur.