Cicerone › Diaphane

Laine travaille vite et, ce qui ne gâche rien, il travaille bien. Non content de sortir disque sur disque avec Ex Nihilo, il a trouvé le temps, une année après la prometteuse démo de son side-project trip hop Cicerone, de nous livrer ce premier cd officiel du dit projet. Première constatation, son trip hop mélancolique a pris un sacré coup de cafard. Rien d’étonnant à cela, une grande partie des morceaux étant dédiée à des êtres chers trop tôt disparus, ‘Diaphane’ est marqué par le deuil et l’incompréhension. Egrainés dans un vide infini à l’horizon incertain comme les perles d’un chapelet de glace, les quinze titres de l’album dérivent entre tristesse (l’excellent ‘Corps fanés’), colère (’Les Perles de sang’), interrogations torturées (‘Strucked by lightening’) et espoir fragile (‘Une éclipse’), à coups de structures complexes, de rythmes syncopés, et de synthés spatiaux doublés de sonorités tordues et malsaines. Le chant, à leur image, se déforme, se fait lointain, s’approche, crie, tantôt maladroit ( ‘Le Cicerone’), tantôt poignant (‘Corps fanés’). Les influences trip hop sont certes clairement décelables mais le background goth /électro de son créateur marque également fortement la personnalité musicale de Cicerone. L’approche est en tous cas personnelle et originale, Laine ne serait-il pas en train de créer un nouveau genre, le ‘trip dark’ ou ‘ wave hop’ ?