Cicerone › The fragments of humanity

Laine n’a jamais fait secret de son goût pour le trip hop, et des titres comme ‘Météores’ ou ‘L’enfant de la guerre’ pour ne retenir que les plus connus composés pour Ex Nihilo laissaient présager de ce qui ne pouvait manquer d’arriver : frustré de ne pouvoir explorer pleinement cette voie au sein de son groupe, il a crée un nouveau side-project dédié à ce style, Cicerone. Après écoute de cette première démo, ne lui en déplaise, on aurait davantage envie de parler de ‘trip wave’. En effet, étant donnée son background gothique/indus, Laine n’aborde pas les choses du point de vue d’un d.j ; ne cherchez donc pas en Cicerone un clone de Massive Attack ou Tricky, la musique se profile plutôt dans un angle’ dark trip wave planante’. Moins noir et moite que les formations citées, Cicerone joue plutôt la carte de la mélancolie et des atmosphères planantes avec des climats plus ouverts vers l’infini que vers les sous-sols. Le résultat est assez plaisant et témoigne d’une approche très personnelle et relativement mature du sujet. On retrouve certes ‘Météores’, ‘L’enfant du vent de la guerre’ ou ‘Strucked by lightening (tirés d’albums de Ex Nihilo) mais entre voix déformées, percussions syncopées et sonorités electro se faufilent d’autres nouveaux tires au potentiel certain comme l’excellent et triste ‘Corps fanés’ ou ‘ Evangeline’ qui permettent à Cicérone de s’extraire de la matrice Ex Nihilo pour s’affirmer comme un projet complet. Il est certain en tous cas que ‘ Fragments of humanity’, de par son approche personnelle et originale, apporte un sang frais bienvenu dans ce style déjà saturé.