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Agalloch › The mantle
informations
«The mantle» a été enregistré en de nombreuses et différentes sessions entre novembre 2001 et avril 2002. Enregistré, mixé par Ronn Chick. Produit par Ronn Chick et John Haughm.
line up
John Haughm (Guitares acoustiques, électriques lead, voix, percussion, ebow, woodchimes), J.William W. (basse, noisescape), Anderson (Guitares classiques, électriques lead, piano), Ronn Chick (claviers sur 1 et 8, bells sur 8, mandoline sur 9), Ty Brubaker (contrebasse sur 5 , 8 et 9, accordéon sur 9), Danielle Norton (trombone sur 8)
chronique
C’était aujourd’hui ou jamais. Depuis des heures maintenant de lourds flocons passent devant ma fenêtre, sans cesse. J’ai depuis quelques semaines un vêtement simple et beau sur mon porte-manteau, gris, mais je n’ai encore jamais réellement trouvé l’occasion de le mettre, comme si, malgré son incontestable beauté, il n’était pas fait pour moi… pas à ma taille peut-être, pas assez enveloppant. Mais j'ai envie de retrouver ce folklore pâle du pays d'Agalloch. Ce 1er février 2003, c’est la lumière, l’instant, la journée idéale pour enfiler enfin la mante d’Agalloch, et sortir marcher sous la neige, sur les chemins solitaires que les trois américains ont mis devant ma porte, en lieu et place de ce qui devrait être Paris. Dès les premiers pas dans cette campagne endormie et austère, je m’aperçois de fait que cette cape que je porte était le manteau qu’il fallait à ce temps. Dans cette lande très acoustique, aux vastes paysages, sans reliefs, comme des champs sous la brume à perte de vue, la batterie nous oblige à une marche lente, comme des pas vagabonds. La marche est longue, et on n’entend que rarement les voix toujours troublantes des habitants d’Agalloch. Les ombres saturées traversent régulièrement le pays, lentes, folk lourde, sans agressivité, elles ont l’allure des forêts, de la nuit qui tombe, d’un solo délicat aux effets d’échos étoilés, car le pays d’Agalloch, malgré sa dérangeante aridité, possède ses lieux magiques, ses grottes et ses points d’eau. Mais quelle désolation… quelle constance grise et morne… et peu à peu me revient ce sentiment que cette mante, si belle, et que j’aurais tant aimé pouvoir m’approprier, n’est pas tout à fait faite pour moi. Plus cette marche dure, dans le seul froid, la seule neige et les quelques ruisseaux, et moins elle me protège… plus je souffre du froid, et de la lassitude. Je regarde autour de moi, et je me demande si ce pays que je vois, si beau sous la neige, si triste dans la brume, avec ses éclats éparses, ses gouffres sonores et mélodiques, n’est pas aussi tristement figé, telle une princesse maudite, dans ce froid si brillant qui recouvre sa terre. Des habitants d’Agalloch on peut entendre les voix, tour à tour extrêmes comme celles des terres nordiques, ou bien claires et distantes, héritières de la vague froide anglo-saxonne… mais il faut pour cela marcher de longs moments dans des prés sous le givre, sans croiser rien, ni personne d’autre que le vent. Il faut bien regarder, ne penser qu’à cela, n’être que là sur ce chemin et oublier le reste : alors on entend plein de chose lorsque l’on se promène à Agalloch : le souffle du vent, des pas sur une allée de graviers, l’eau qui coule… et l’un des plus beaux alliages de guitares acoustiques folk, classiques, électriques claires, saturées, réverbérées, toujours sous la lueur unique qui baigne la contrée. Une fois rentré, je repose donc la cape d’Agalloch sur mon porte manteau. Je jette un coup d’œil : il neige toujours sur les toits de Paris. Je rentre d’une marche magnifique… les paysages sont encore comme un voile qui brume devant mes yeux. Mais à nouveau, je regarde cette mante, la trouvant magnifique, mais sans doute trop petite. Pas de doute, le pays d’Agalloch dont je rentre à peine est un des plus intriguants et envoûtants royaumes dont les portes se sont récemment ouvertes… mais je sais aussi, pour l’avoir maintenant largement portée, que cette deuxième cape n’est pas encore assez épaisse pour nous conduire dans les coins les plus riches qu’il promet de contenir, et que la voix trop frêle de ce saxon n’est pas encore à même de conter le plus beau. Mais aujourd’hui, devant cette porte qui mène à Agalloch, je me résous néanmoins à allumer cinq flambeaux pour désigner l’endroit. Car il me semble important d’attirer l’attention des voyageurs exigeants sur ce nouveau rêve triste…
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commentaires
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- Eliphas › Envoyez un message privé àEliphas
Ressorti pour aller marcher en forêt, c'est de saison!
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
C'est beau comme la neige qui tombe du ciel en hiver, quand il fait froid ; tandis qu'on met son manteau.
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- No background › Envoyez un message privé àNo background
C'est effectivement un bel album, bien réalisé, mais qui ne transporte pas plus que ça.
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- No background › Envoyez un message privé àNo background
Je n'arrive pas à identifier de réels défauts à cet album, à part la voix, mais je ne sais pas, ça ne marche pas vraiment, tout reste surfacique. "A celebration of the death of man", "and the great cold death of the Earth" ; je trouve qu'il y a un décalage entre la portée de ces mots et ce que cet album évoque vraiment. Un peu too much quoi. Enfin, je vais continuer les écoutes quand même, pour être sûr.
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- Sgt.Patton › Envoyez un message privé àSgt.Patton
Très bel album, avec quelques pistes particulièrement mémorables, "In the Shadow of a Pale Companion" en premier lieu. Indéniablement, pour peu qu'on soit amateur de ce genre d'ambiances, la musique d'Agalloch est souvent poignante, et l'émotion qu'elle dégage d'une sincérite absolue. Mais malgré tout, j'ai toujours un problème avec Agalloch (problème largement moins présent sur "Ashes..." justement): ça manque clairement de maîtrise musicale. Que ce soit dans la composition ou la pratique instrumentale, on sent que les mecs sont loins d'être à l'aise et n'ont pas de quoi faire exploser tout le potentiel de leur musique. Il en ressort un côté bancal qui à mon sens les handicape complètement. Je vous renvoie à la chronique de "Pale Folklore" par Sheer-kahn, tout y est. Ainsi, certains passages en deviennent carrément gênants à mes oreilles, tant je sens derrière des mecs qui galèrent à faire passer ce qu'ils veulent faire passer (genre tout un solo balbutiant sur "the Hawthorne Passage", qui fait un peu peine à entendre...). Heureusement, les mecs ont vraiment gagné en assurance sur "Ashes...", mais bon, c'est pas encore Opeth quoi. (Attention, loin de moi l'idée de m'enfoncer dans les comparaisons ultra-douteuses qui ont pu être effectuées entre les deux groupes, mais toujours est-il que Opeth, dans le genre maîtrise absolue de l'instrument et de l'écriture qui te permet de faire tout ce que tu veux, ça se pose là quoi.)
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