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Killing Joke › Extremities, Dirt and Various Repressed Emotions

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SEN      lundi 31 octobre 2022 - 18:57
brianm      mercredi 26 février 2020 - 15:09
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mroctobre      lundi 31 décembre 2007 - 15:24
Powaviolenza      vendredi 2 novembre 2007 - 05:47
Schtroumpf Grognon      dimanche 15 juillet 2007 - 13:14
torquemada      lundi 25 avril 2005 - 14:23
Tamerlan      vendredi 29 juillet 2022 - 08:56
julius_manes      jeudi 11 septembre 2014 - 17:53
fonfongre      mercredi 2 février 2011 - 18:57
jesuistoutdur      samedi 13 avril 2013 - 15:49
Møjo      vendredi 2 novembre 2007 - 03:26

cd • 11 titres

  • 1Money is not our god
  • 2Age of greed
  • 3The beautiful dead
  • 4Extremities
  • 5Intravenous
  • 6Inside the termite mound
  • 7Solitude
  • 8North of the border
  • 9Slipstream
  • 10Kaliyuga
  • 11Struggle

informations

Townhouse studios, Terminal 24

Il s'agit de la réédition (longtemps attendue) avec en guise de bonus un deuxième disque comportant quelques démos.

line up

Martin Atkins (batterie, chant), Jaz Coleman (claviers, chant), Geordie (guitares), Paul Raven (Raven) (basse)

chronique

À l’aube des années 90, que reste-t-il de la créature de Coleman ? Lui qui l’a si souvent lâchée, retrouvée, dont il a même abusé par le passé (Outside The Gate). Il fallait revenir, mais le retour devait se faire de façon brute, sans fioritures ni demi-mesures. Il est plus qu'évident à l'écoute d'Extremities que Coleman n'allait pas bien du tout, ce qui aura un impact violent sur la musique du groupe, revenue aux entrailles de son propre son, plus tourmentée que jamais. Remis sur pied avec l’ex-PIL Martin Atkins à la batterie et le duo Geordie/Raven prêt à maltraiter leurs cordes, le groupe peut désormais lâcher tout ce qu’il a dans le ventre. Un ventre rongé par la bile : Extremities est sale, hallucinant, halluciné, à l’image de cette pochette qui répète en quatre couleurs le regard fou de Bela Lugosi. Impossible d’extraire un titre en particulier tant l’œuvre est entière et indivisible, d’une cohérence à toute épreuve. Les structures à géométrie variable labourent la chair et le métal, les titres s’étirent et culminent souvent à plus de 7 minutes, les constructions mélodiques sont plus complexes que par le passé, évoquant le souvenir des difficiles What’s This For et Revelations, les rythmiques ramènent à Fire Dances (qui est l’autre disque éminemment tribal du groupe avec Hosannas et leur premier), alors que l'inspiration, elle, revient à la source. La guitare sonne plus vile que jamais, la bête Killing Joke gémit de partout, pisse des copeaux de métal, des lambeaux de viande en ébullition, crache sur nous et nous force à remuer notre barbaque flasque sur ses rythmes indécents… Des riffs comme autant de lacérations : ils sonnent souvent noise, couinent et se tortillent comme des lézards qu’on aurait posés sur un grill ("North Of The Border"). Rampants. Reptiliens. Malades. Et Coleman ? Le Grand Prêcheur ne se donne aucune limite, il ne suit plus bêtement le format couplet/refrain, n’essaie plus de sonner aguicheur, ne prend plus la peine de polir ses incantations : il scande, il crache, il aboie, il hurle pour soulever nos âmes et nos corps ! Les riffs de Geordie forment une rivière de sang en perpétuelle coagulation dont le flux et le reflux portent ses textes illuminés… L’album s’ouvre sur un grognement des catacombes de l'Enfer, puis s’enlise dans un rituel possédé, au gré de morceaux tous plus terribles les uns que les autres (essayez de résister au grandiose "Solitude" et son introduction lumineuse jaillie des limbes, essayez de ne pas trembler de plaisir à l’écoute de "Age Of Greed", qui rappelle "We Have Joy", ou du caverneux "Inside The Termite Mound", qui nous plonge dans les entrailles de la bête). La new wave est décidément loin derrière : il n’y a que les synthétiseurs, qui apparaissent très nettement sur la seconde moitié de l’album (et s’isolent sur l’instrumental carpenterien "Kaliyuga"), pour rassurer le fan de Night Time et Brighter. Pour le reste, tout n’est que gravats et noirceur, oui, tout est obscur, caverneux, et on a par instants l’impression d’assister à un rituel occulte quelque part dans les sous-sols d’une usine désaffectée transformée en cathédrale des impies… L’indus punk est torturé à la SS. Sadiquement. Sexuellement. Le gothique se fait mystique, tatouage spirituel, incantatoire primitif. Le soulèvement des esprits est encore et toujours appelé, au milieu d’une civilisation que Jaz, plus prophétique et paranoïaque que jamais, sait condamnée. Quelques bribes électroniques vicieuses apparaissent ("Beautiful Dead"), quelques larmes de société consumériste pour accentuer le parfum politique du propos jaillissent de ce grand puit d’asphalte, quelques samples de publicités sont lâchés au début de certains titres, comme une menace… les prédictions apocalyptiques, la lutte sociale et le mouvement sismique des chairs brûlées, sous une épaisse couche de rouille et de goudron, et rien d’autre pour nous sauver de la fin qui nous attend. Oui : Extremities, Dirt & Various Repressed Emotions est l’une des incarnations les plus fascinantes de Killing Joke. L’œuvre la plus organique, la plus délibérément malsaine du groupe, et à mon sens l’un des trois piliers du triptyque indispensable de sa discographie. Un Killing Joke au visage mutilé telles ses photos du groupe encellophané, un Killing Joke métallique et acide, dont l’aura n’a jamais été aussi forte, dont la mystique aux reflets d'agonie cathartique chavire et passionne. Passer à côté de cet album, c’est passer à côté de ce qui reste leur œuvre la plus torturée à ce jour. Leur tumeur... leur talisman.

note       Publiée le lundi 31 décembre 2007

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Tamerlan Envoyez un message privé àTamerlan

Cette dénonciation lourde de la cupidité sur les deux premiers titres me paraît un brin déplacée de la part d'un groupe qui a vendu son cul juste avant. Le père Jaz pourrait au moins faire son mea culpa avant de donner des leçons aux autres comme le plus hypocrite des curés (oups). Malgré la naïveté des paroles, on a bien ici le meilleur album du groupe grâce à la contribution déterminante de Martin Atkins, à la prod qui donne l'impression que le groupe joue dans ton salon, et à la voix de Coleman qui adopte un chant naturel tout en nuances aux antipodes de la séparation binaire qu'il adoptera par la suite entre chant clair et chant saturé digne du pire groupe de néo metal. Enfin, signe qui ne trompe pas, ils ont enfin pris la décision courageuse d'arrêter de foutre la tronche de Sir Jaz sur la pochette.

Message édité le 26-07-2022 à 16:08 par Tamerlan

Note donnée au disque :       
No background Envoyez un message privé àNo background

Ah oui, il est énorme celui-ci, tout ce que j'aime chez Killing Joke.

allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Money is not our god, l'ultima buterie, me rend dingue depuis sa sortie, et en live à l'époque maquillée du Jaz c'était dantesque et de très loin au dessus de tous les autres.

brianm Envoyez un message privé àbrianm

C'est complètement le meilleur celui-là.

Je me le suis refait en vinyl avec un Whiskey, une soirée morose de Janvier, ça m'a rappelé à quel point il te happe. Quelqu'un parlait plus bas de l'aspect labyrinthique de cet album, je ne saurais mieux dire. À chaque fois que je me le réecoute, je me retrouve systématiquement face à au moins un virage ou à un mur dont j'avais oublié l'existence.

Bon pis les grattes de KJ sont sur la liste de celles au meilleur son du rock, avec les Jesus Lizard. On est franchement très proches de l'orgasme musical. Et Coleman quoi, ici complètement en furie (mais dans la maîtrise).

Pour moi loin au dessus de quasiment tout le reste de leur discographie, et de tout ce qu'ils ont fait durant les années 90 pour sûr.

Note donnée au disque :       
E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

Sinon ce sont pas les yeux de Bela Lugosi mais de Conrad Veidt dans le Cabinet du docteur Caligari !

Note donnée au disque :