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Bay Records, Berkeley, Californie, USA, 30 septembre - 2 octobre 1997
Trevor Dunn (basse, contrebasse), Kenny Wollesen (batterie), Adam Levy (guitare)
Il est tout à fait possible de tomber sur ce disque par hasard. Quoi que, j'ai quand même des doutes. Faut il le rappeler, le nom de Trevor Dunn est tout de même sensé carillonner aux oreilles de ceux qui, comme moi, vouent un culte inexpugnable envers Mr.Bungle puisque le susnommé n'est autre que son bassiste attitré. De cette bande de fous furieux qui s'exerce derrière le masque de ce clown schizophrène, Trevor Dunn est le musicien au pédigré le plus accompli. Emmené par son "Trio-Convulsant", le jeune bassiste nous délivre huit compositions originales, marquées du sceau de son empreinte, c'est à dire de ces va-et-vient incessants entre des styles que l'on imagine au départ inconciliables, au travers desquelles il va s'employer à nous démontrer tout son talent. L'écriture est complexe, virevoltante, mais pas impénétrable pour autant, bien que des écoutes répétées soient nécessaires pour bien s'en imprégner. L'idiome choisi reste malgré tout celui du jazz, terrain propice s'il en est, aux improvisations furibardes, dans le sillage d'un Derek Bailey. Le guitariste Adam Levy occupe d'ailleurs la place centrale de l'oeuvre et bien que sa performance n'ait rien d'extraordinaire, elle lui permet au moins de s'émanciper quelque peu de son jeu bridé dans les multiples sessions studio auxquelles il participe. Jouant majoritairement de la contrebasse, qu'il malmène parfois à l'archet, Dunn voit sa section rythmique se compléter avec l'aval du batteur du New Klezmer Trio, Kenny Wollesen. Quand le collectif s'emballe au point de se laisser entraîner par ses furies hardcore, le décor se glisse volontiers dans la peau des essais les plus mesurés de Keiji Haino. Mais les passages plus calmes, en alternance, nous ramènent aux zones d'ombres, d'errances et de flottement de Mr.Bungle. Il y a indéniablement du Zorn derrière tout ça, et en grattant un peu, y a même une pointe de Captain Beefheart. Une autre formule d'un jazz moderne qui se veut risqué, âpre, et qui, pour tout dire, se mérite. L'expérience doit probablement être plus convaincante en concert que sur disque. Du moins, esperons le.
note Publiée le jeudi 16 janvier 2003
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