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Nine Inch Nails › The Fragile

cd 1 • 12 titres • 54:57 min

  • 1Somewhat damaged
  • 2The day the world went away
  • 3The frail
  • 4The wretched
  • 5We're in this together
  • 6The fragile
  • 7Just like you imagined
  • 8Even deeper
  • 9Pilgrimage
  • 10No, you don't
  • 11La mer
  • 12The great below

cd 2 • 11 titres • 48:50 min

  • 1The way out is through
  • 2Into the void
  • 3Where is everybody?
  • 4The mark has been made
  • 5Please
  • 6Starfuckers, Inc.
  • 7Complication
  • 8I'm looking forward to joining you, finally
  • 9The big come down
  • 10Underneath it all
  • 11Ripe (with decay)

informations

Produit par Trent Reznor et Alan Moulder, Nothing studios, New Orleans, Usa

La version trois vinyles comprend deux titres inédits. L'intro et l'outro de chaque face est différente de celles de la version CD.

line up

Trent Reznor (tous chants et instruments)

Musiciens additionnels : Adrian Belew (guitare additionnelle), Charlie Clouser (atmosphères, programmations), Mike Garson (piano), Danny Lohner (guitares, synthés & programmations additionnels), Bill Rieflin (batterie "La mer"), Keith Hildebrand (programmations), Denise Milfort (chant "La mer"), Willie (violoncelle "La mer"), Kim Prevost (choeurs), Jerome Dillon (chorus drums "We're in this together"), Steve Duda (percussions de marche "Pilgrimage"), Cherry Holly (trompette "Pilgrimage")

chronique

5 ans ! 5 ans de galères, de remises en questions, de pressions. Il aura fallu tout ce temps pour que Trent Reznor se débarrasse en grande partie de ses démons et accouche d'un album mature, plus apaisé. "The fragile" porte on ne peut mieux son nom : car si effectivement Reznor calme le jeu dans l'ensemble, il se met à nu avec beaucoup de pudeur et du coup on sent encore quelques tensions çà et là, à la différence qu'elles ne constituent plus le moteur des compositions comme par le passé. 'Somewhat damaged' ouvre le premier volet de l'album, dans une violence qui monte crescendo jusqu'au final atomique. Le son est monumental, basses, nappes, guitares et rythmique a leur place. Si l'on exclut le tubesque (et un peu facile il faut l'avouer, mais efficace !) 'Starfuckers, inc.' sur le deuxième cd, ce premier titre est l'un des rares moments de violence directe. 'The fragile' c'est du rock, industriel, énergique et mélodique ('The day the world...', 'The fragile', 'The wretched', le magnifique 'Just like you imagined') ; c'est aussi l'occasion pour Reznor d'utiliser ses machines d'une autre manière (surtout sur le deuxième cd), flirtant avec des registres plutôt variés : trip-hop indus sur 'The way out is through' ou 'The mark has been made', drum'n'bass noisy sur 'Complication', les 'popisant' 'Into the void', 'Please' (un croisement entre Bowie et Gary Numan, deux figures vénérées par Reznor). Autant de styles que de sentiments : si Reznor fait peau neuve, on sent qu'il se cherche dans l'intime. Ce sont ces moments-là qui nous sont retranscrits au travers des magnifiques mélodies de 'La mer', l'extraordinaire 'The great below' (certainement l'un des morceaux les plus émouvants de NIN, plus fort encore que 'Hurt' !) ou encore les quelques instrus-intermèdes qui parsèment l'album. En raison de sa longueur 'The fragile' perd un peu d'une homogénéité qui aurait fait grand bien à un génie absent de la scène pendant longtemps. Mais il s'agit là de son œuvre la plus ambitieuse : pas le meilleur album de Nine Inch Nails, mais sans aucun doute celui de Trent Reznor !

note       Publiée le mercredi 5 mai 2004

chronique

J'ai cru aimer cet album. À l'époque où j'étais étudiant en art. Tout s'explique. Le digipack épais - mais au carton trop souple - est resté dans un état comme neuf, alors que le fourreau de The Downward Spiral - acheté à la même époque - est dans un état déplorable, presque en papier mâché désormais, à force d'avoir été touché, manipulé, ouvert, clos, rouvert et refermé. À force de l'avoir cent fois et plus encore prêté à moi-même. Qu'est-ce que ce simple coup d'œil à ces deux objets collés l'un à l'autre depuis toutes ces années... sinon une comparaison des plus cruellement éloquentes ? J'entends The Fragile comme le disque que Trent Reznor a voulu sortir pour impressionner ses amis musiciens. Pourquoi pas Coil, Brian Eno, et tant d'autres artistes pour lesquels j'ai tempéré ma fascination depuis que j'assume mon oreille pop. Un album au son terriblement réel et profond, là-dessus on ne pourra rien lui reprocher. Un album qui a demandé à coup sûr un travail de fignolage colossal, aussi... mais surtout pour fignoler. Je n'ai pas envie de ressortir The Fragile. Jamais. D'abord, ironique ou pas, je n'aime pas beaucoup son titre : il n'est pas tout à fait raccord avec ce que je perçois chez Trent. En tout cas pas digne du Trent qui a fait The Downward Spiral (son évident climax à côté duquel celui-ci est juste non-avenu), pas de celui qui fera With Teeth (bien plus sincère, et sentimentalement sans appel) ou Hesitation Marks (bien plus glaçant et subtil, d'ailleurs réécoutez-le à la suite sans plus tarder). The Fragile contient de bons passages, mais à peu près aucun bon morceau. Même "The Great Below", que j'entendais jadis comme la réussite incontestable de cet album et l'un de ses plus beaux titres, sonne finalement assez moyenne, et son refrain est bien un repompage à peine voilé de "Hurt", mais en version un peu empruntée. Les passages énervés sont poussifs, simples autocaricatures sans cruauté ni venin. Les passages ambient/electro temporisent. Montage-collage. Patchwork ennuyeux. Le chant est bien souvent superflu. The Fragile contient énormément de sons... intéressants. Parfois même beaux. C'est un empilement riche et dense d'effets, limpides, brumeux, une multitude de canevas, de micro-mondes, d'approches variées... Mais Trent n'y crée aucun tube. Sinon des tentatives de tubes. Et Trent n'y crée pas non plus de vrais morceaux aventureux. Il y est un brillant technicien, ça je ne dis pas - et je salue son intelligence (d'avoir su s'entourer, une intelligence tactique redoutable qu'il a en commun avec David Bowie et Serge Gainsbourg). Il semble collectionner les chutes studios, ou plutôt aligner les works-in-progress de morceaux qui tuent, et qui, par l'incapacité à créer de vraies envolées, de vraies constrictions, de vraies accroches, ne tuent pas. Pour un artiste pop, c'est mal avisé. Mais soit : "cet album n'a pas pour but d'être accrocheur, c'est le contraire", entendé-je déjà au travers d'une hypothétique contre-agrumentation, soit l'anti-popisme primaire de ceux qui n'ont jamais lu les remerciements dans le livret de Pretty Hate Machine, et prennent avant tout Reznor pour un expérimentateur ? C'est leur droit le plus strict. Alors qu'en est-il de l'expérimentation, du coup ? Eh bien même à ce niveau, je ne dissèque dans The Fragile que de maigres et fainéantes compositions, et pas mal de cache-misère servant à les faire passer pour ce qu'elles ne sont pas. Peaux maouss, mais squelettes fragiles (en fait Trent était honnête, autant pour moi). Et dès qu'on se rend compte que ce disque n'est que peau sans armature solide, avare en âme et en sauvagerie autant qu'en onirisme, eh bien c'est très simple : on n'en veut plus. À ce niveau (expérimental) on préfèrera sans hésiter son deuxième album double, l'instrumental Ghosts, qui, en ayant recours à moins d'ustensiles, est finalement meilleur. La production ? Bon là c'est vrai qu'à ce niveau, c'est ce qu'il a fait de plus fin, mais on pourra préférer The Downward Spiral, plus tabasseur et direct certes, ce qui ne l'mpêche pas d'être tout aussi profond et complexe... Mais là je ne me mouille pas beaucoup : alors on préferera le son stoner-catchy de With Teeth, décrié comme NIN vulgaire mais déjà bien plus honnête que cette pièce-montée bancale qui a coûté deux bras. Oui : The Fragile est un Nine Inch Nails mineur. Ce n'est pas dramatique, il aurait toujours dû être présenté comme tel et cela m'aurait économisé l'effort d'années à réaliser sa maligne supercherie. En fait, ce n'est même pas loin d'être son moins bon album (avec Year Zero et The Slip), dont je sanctionne comme il se doit la prétention, le superflu et le tape-à-l'oreille stérile. Premier CD inutilement tarabiscoté et pénible, second CD un peu plus naïf et donc meilleur, mais guère meilleur... Frustrant, maniéré, et prometteur du début à la fin : voilà The Fragile, l'album d'exposition, technique et mécanique. Prise de tête ? Si c'est le cas, dites-vous qu'un album qui la provoque a déjà une certaine qualité. Et un tout aussi certain défaut. Trent a bien sur-ciselé ce gros bidule abstrait dans son studio, et depuis 1999 une tripotée d'amateurs l'ont érigé comme son œuvre absolue juste derrière (mais parfois juste devant) The Downward Spiral. Hélas.

note       Publiée le lundi 20 juillet 2015

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Note moyenne        88 votes

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Avec le temps c'est presque en train de devenir mon préféré, juste derrière le précédent

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GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

J'ai eu la même idée que Nicko, mais elle n'était pas très bonne en ce qui me concerne : jamais accroché, ni à sa sortie, ni aujourd'hui. Peut-être que c'est pas le genre d'album à écouter en voiture, ça peut jouer, mais il y a vraiment trop de défauts comme par exemple ces lignes de chant aussi justes que celle de Didier Wampas...

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Nicko Envoyez un message privé àNicko
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Plus je l'écoute plus je l'apprécie. Plus calme que son prédécesseur, plus ambitieux aussi, une ambiance incroyable, des morceaux bien diversifiés. L'ensemble est dense, il faut prendre son temps pour l'apprivoiser, mais au final, le résultat est très fort.

Message édité le 14-01-2024 à 16:58 par nicko

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Tu libères 2 cm de rayon CD, en y retirant un disque qu'on a autant envie de se farcir qu'un Amélie Nothomb, et c'est tout à ton honneur. Si j'avais pas la méga-flemme de vendre sur discogs je ferais pareil.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

En tous cas le disque il part de chez moi aujourd'hui, c'est décidé. Enfin libre de ce boulet (oui, c'est réciproque si ça te fait plaisir).

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