The Moaning › Blood from stone

Vous ne le savez peut être pas, mais, telles de petites fourmis, vos chroniqueurs comblent peu à peu les quelques trous laissés de ci et là, ces quelques chros abandonnées, vides, au gré des aléas de ce site célébrant ses 25 – putain – d’années.

Une fichue liste de disque, parfois obscurs, parfois complètement inconnus et d’autres qui réveillent de vieux souvenirs. « Ah mais ouaiiiss, c’était cool ça ! », souvent suivi d’un « Ouais en fait, non ». Dans le cas de The Moaning, ma réaction fut plutôt enjouée, pensez donc : No Fashion records merde. Plus culte tu meurs, le label avait une constante : sortir les meilleurs disques de black/death scandinaves du genre. Chaque release, un disque culte. C’était fou.

Sauf qu’autant des groupes comme Decameron, ou Vinterland ont joui par la suite d’un côté rétro culte plutôt mérité, mais en ce qui concerne « Blood from stone », on ira plutôt sonder les tréfonds de l’underground. Pourtant, il rentre parfaitement dans le moule ce disque : La prod’ made in Abyss studios, le style black/death mélo purement scandinave, c’est frais, ça rebondit partout, on s’y sent bien dans ce disque, une bulle figée de 1997 qu’on s’amusera à contempler en se rappelant moults souvenirs.

Mais est ce que ça en fait un bon disque pour autant ? Franchement j’en sais rien. Je vibre pas, il y a tout ce qu’il faut, mais ça sent pas le sapin du matin, il y a plein de pas d’étrangers dans cette neige pas super fraîche. C’est pataud parfois, putain c’est quoi ces breaks tout pourris faussement techniques sur « Dying eternal embers » ? Les mecs maitrisent pas vraiment l’art de faire un bon morceau, c’est rempli de bonnes idées, ca cavale façon Maiden parfois, ça bourre façon Dark Tranquillity à d’autres (« Dark reflections »), mais ça peut se casser la gueule violemment à chaque virage. L’avantage c’est qu’on est souvent surpris mais jamais on est transporté. Le disque qui en rappelle d’autres en fait, avec un melting pot d’influences qui se lisent un peu trop nettement. Caler le solo de « Nothing else matters » de qui vous savez, sur son disque, note pour note, c’est le cringe avant le cringe hein.

Alors, je navigue entre le 3 et le 4, pour ce disque dont plus grand monde n’a quelque chose à foutre. Dieu merci, la prod’ Abyss l’a sauvé du naufrage complet et j’avoue toujours autant apprécier ces petites mélodies toutes scandinaves, mais le songwriting est trop déficient pour traverser le temps. Il ne sert finalement qu’à se rappeler cette bonne vieille époque, un peu comme si on se mattait une vieille photo de classe et constater que Mireille elle était sacrément bonne quand même, mais euh on a 40 ans désormais. Va falloir que je chronique les autres No Fashion désormais.