Sanguis Et Cinis › Amnesia

Empêtré dans les comparaisons avec Lacrimosa, incapables d’écrire de suffisamment bonnes chansons pour affirmer pleinement son identité (malgré un succès grandissant), Sanguis et Cinis semble avoir voulu redonner un second souffle à sa carrière en confiant la production de cet album à Bruno Kramm (Das Ich). L’idée n’était pas si mauvaise. Ce dernier semble avoir su épauler le groupe dans sa progression personnelle. Ainsi leur musique s’ouvre davantage aux machines sans renier une seconde les guitares. Les constructions des morceaux paraissent s’être éloignées des schémas gothique métal pour se tourner vers des influences qui rappellent davantage les Sisters of Mercy. De plus Eve Evangel abandonne progressivement les paroles en allemand pour livrer ici des textes écrits dans la langue de Shakespeare. La voix féminine trouve enfin sa juste place et cesse de jouer les simples potiches ‘Je chante (mal) car je suis la copine du chanteur’. Certes cet album n’est pas un chef d’œuvre et on est loin des atmosphères travaillées de ‘Schicksal’ mais ce côté plus rock, plus direct semble convenir parfaitement au groupe et dégage une certaine efficacité. Dès lors, pourquoi bouder son plaisir ? Seule ombre au tableau, le schéma un peu linéaire des morceaux, heureusement corrigé quelque peu par les machines et la production.