King Crimson › Live at Cap D'Agde 1982

King Crimson intéresse tellement peu de monde que ces bandes en concert, datant de 1982 et sensées illustrer la période new wave de la bande à Robert Fripp, nous livrent le témoignage d'un groupe qui se produit dans un des hauts lieux du tourisme nudiste européen ! Alors, vu d'ici, difficile à dire si l'audience était à poil. Toutefois, à en écouter les tonnerres d'applaudissements, ils étaient en tout cas tous très chauds. La période "Discipline", comme on l'appelle, a toujours été difficilement digérée car beaucoup se braquaient sur son côté pop, franchement revendiqué par les mélodies chantantes d'Adrian Belew. Mais le groupe ne cessa jamais d'expérimenter : musicalement, de tels sommets de complexité n'avaient encore jamais été atteints auparavant par King Crimson, au regard du dialogue étriqué et hypnotique des guitares. Certes, le répertoire présent sur ce "Live at Cap D'Agde, 1982" fait la part belle aux chansons ("Waiting Man", "Matte Kudasai", "Elephant Talk" et "Heartbeat"), mais il y aussi quelques surprises. Par exemple, la première trace en concert du titre "Neil and Jack and Me" mais, surtout, l'emblématique pièce world atmosphérique "The Sheltering Sky", interprétée de main de maître. Niveau son, pas de soucis à se faire non plus. C'est pas impeccable, mais c'est plus que défendable. Mais bon ; six titres, c'est relativement peu. Du coup, on y a adjoint les rappels de la vidéo "The Noise - Live at Frejus". Une grande idée car, non seulement, elle nous permet d'entendre la version que le quartette donne une fois encore de la tuerie qu'incarne "Larks' Tongues in Aspic Part II" mais aussi une version phénoménale et époustouflante (la meilleure à ma connaissance) de l'incendiaire "Indiscipline" (présent en version éditée sur le quatrième disque du coffret "Frame by Frame"), avec sa longue intro signée Bill Bruford aux percussions électroniques et un final pyrotechnique absolument démentiel. Plus que jamais : "I wish you were here to hear it!".