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Urmas Sisask (1960) › Gloria patri... magnificat

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Warsaw      dimanche 16 décembre 2007 - 21:03
mroctobre      mardi 12 avril 2005 - 17:06

36 titres - 127:51 min

  • CD1 68.01 - Gloria patri… (1988) : - 1/ Surrexit christus 1.18 - 2/ Omnis una 3.33 - 3/ Alleluia 2.53 - 4/ Benedicamus 1.04 -5/ Laudate dominum 3.15 - 6/ Kyrie 3.16 - 7/ Deo gratias 4.13 – 8/ Pater noster 1.44 – 9/ Sanctus 3.29 – 10/ Stabat mater dolorosa 3.28 – 11/ Ave maria 2.11 – 12/ Credo 2.32 – 13/ O sanctissima 4.14 – 14/ O salutaris hostia 3.39 – 15/ Ave verum corpus 6.20 – 16/ Libera me 4.08 – 17/ Dominus vobiscum 5.35 – 18/ Surrexit dominus 3.25 – 19/ Confitemini domino 1.56 – 20/ Tempore natalis domini 3.55 - CD2 59.50 - 1/ Ave regina caelorum 3.56 – 2/ Gloria tibi, domine 2.57 – 3/ Oremus 8.21 – 4/ Agnus dei - Magnificat (1990) : - 5/ Magnificat 5.27 - 6/ Et exultavit 2.04 – 7/ Quia respexit 2.59 – 8/ Quia fecit mihi magna 2.36 – 9/ Et misericordia 2.39 – 10/ fecit potentiam 2.47 – 11/ Deposuit 1.44 – 12/ Esurientes 3.43 – 13/ Suscepit israel 3.07 – 14/ Sicut locutus est 2.41 – 15/ Gloria patri 3.18 – 16/ Sicut erat in principio- coda : amen 2.16

informations

Enregistré à la Roman-Catholic Church, Tallinn, Estonie, mai 2-24, 1992 (gloria patri), et juin 28-30, 1992 (magnificat). Ingénieur : Maido Maadik. Production : Forte ltd.

line up

The Chamber Choir EESTI PROJEKT ; Anne-Liis Treimann (direction)

chronique

  • musique sacrée-xxième siècle

Libera me… Libera me… Libera me… Bienvenu dans les limbes de glaces. Bienvenu dans les grottes sombres et gelées où résonnent les chants étranges et angoissés de l’estonien autiste Urmas Sisask. Mélodies et harmonies lunaires, angoissantes, inquiètes et merveilleuses. Dans des couloirs et tunnels de solitude, où l’on erre dans le noir, les voix viennent de nulle part et passent comme des fantômes, éclairant les voûtes de leur douce lueur glauque ; polyphonies a-cappella qui nous semblent venues du fond des âges comme le chœur des âmes mortes qui s’y seraient perdues. Ces chants sont des plongées dans les abîmes infinies, un voyage sans manteau dans les glaces éternelles. La musique y luit au milieu des ténèbres de ses reflets bleu d’iceberg, s’y promène en ondulant le long de ces lignes d’intranquillité profonde, de solitude absolue. Aussi pures que désincarnées, les voix peuvent entamer une complainte lointaine, un murmure tout proche, elles s’étirent, elles s’emportent, elles se cabrent… mais elles semblent, surtout, irrémédiablement prisonnières de ce carcan de givre, et de nuit, à l’intérieur duquel les harmonies s’ouvrent comme des fenêtres sur le néant, les rythmes se brisent et se défendent comme des animaux sauvages, les mélodies d’effroi se masquent comme elles peuvent sous l’alibi du calme. Autodidacte, le jeune compositeur se permet toutes les libertés, mais il garde cette facture formelle si reconnaissable des chants religieux anciens, et qui fait que l’on entre dans sa musique d’extra-terrestre comme on franchit simplement le seuil d’un temple inconnu. Forme essentielle et éprouvée, sens mélodique d’une beauté étrange et hors du commun, et tout cela allié à l’équilibre le plus parfait entre virtuosité contrapuntique et simplicité chorale. Les accords sont plaintifs, tristes, douloureux, agencés avec la volonté de la beauté froide… on réalise, à mesure que l’on erre dans les limbes, on ressent, un peu plus à chaque chant, que ce dédale de glace est fait de larmes gelées. Des lignes qui se croisent et se superposent, craintives, perdues au milieu des ténèbres, et qui entonnent doucement un chant désespéré, pour une éternité dont l’attribut le plus manifeste semble être l’austérité et l’inquiétude. Jamais un «alleluia» n’a paru aussi désespéré, jamais un «amen» n’a sonné avec autant de résignation et de peurs incoercibles : jamais chant religieux n’a aussi bien montré la solitude de l’homme face à l’image de Dieu. Bienvenu donc, si le mot vous convient, dans le monde d’Urmas Sisask : un esprit à la noblesse des anciens, la beauté des éternels… mais que l’on sent pourtant dévoré par l’angoisse, et la folie inquiète propre aux êtres perdus.

note       Publiée le vendredi 13 décembre 2002

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    Warsaw Envoyez un message privé àWarsaw
    une question simple: où peut-on encore le trouver ce disque?
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    Uriel Envoyez un message privé àUriel
    Merci Sheek-Khan de m'avoir orienté vers ce compositeur. Sa musique est magnifique. D'une certaine facon, Sisask n'a pas de "style" propre, mais j'aime lorsque le mariage des siècles est ainsi célébré avec tact et passion. D'autant que ce ne sont pas tous les compositeurs modernes qui peuvent se prévaloir d'une lecture aussi juste. Envoûtant!