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Johannes Brahms (1833-1897) › Les sonates pour violoncelle et piano

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dimegoat      dimanche 20 avril 2014 - 13:00
Coltranophile      mercredi 11 mars 2009 - 10:34
Dark Master Of The Beowulf Killers from      mercredi 3 décembre 2008 - 21:38
Solvant      lundi 25 février 2008 - 00:10

11 titres - 72:52 min

  • Sonate pour violoncelle et piano n°1 en mi mineur Op.38
  • 1/ 1. Allegro non troppo 12.44
  • 2/ 2. Allegretto quasi minuetto 5.00
  • 3/ 3. Allegro-piu presto 5.58
  • Sonate pour violoncelle et piano n°2 en fa majeur Op.99
  • 4/ 1. Allegro vivace 9.13
  • 5/ 2. Adagio affettuoso 7.07
  • 6/ 3. Allegro appassionato 6.43
  • 7/ 4. Allegro molto 4.13
  • Sonate pour clarinette et piano n°1 en fa mineur Op.120 n°1
  • 8/ 1. Allegro appassionato 7.34
  • 9/ 2. Andante un poco adagio 5.02
  • 10/ 3. Allegretto grazioso 4.21
  • 11/ 4. Vivace 5.15

informations

Le disque référencé ici est le huitième CD d’un coffret de 11, regroupant l’intégrale de la musique de chambre de Johannes Brahms (Phillips Classics). Ce coffret n’est certes pas donné (environ 100 euros) mais chaque page de la musique de chambre de Brahms vaut son pesant d’or et le coffret présente des interprétations tout simplement magistrales. Je le recommande donc évidemment ! ! ! Cette version des sonates par Sebok et Starker est de loin la meilleure que j’ai pu entendre et je la recommande en priorité. Le pianiste est immense, toucher d’eau pur, sonorités de cristal ou de velours, et Starker retrouve tous les sons pleins et denses de ses cordes sous son archet. Elle est disponible en 1CD chez Mercury et c’est cette pochette que nous présentons. Signalons également la version de Serkin/Rostropovitch chez DG, ainsi que l’interprétation acérée et fascinante de Alban Gerhardt et Markus Groh chez Harmonia Mundi.

line up

Sonates pour violoncelle et piano : Györgi Sebok (Piano) ; Janos Starker (Violoncelle) / Sonate pour clarinette et piano : Hephzibah Menuhin (Piano) ; George Pieterson (Clarinette)

chronique

  • musique de chambre-romantique

Un violoncelle peut se faire aussi profond qu’une forêt, aussi souple qu’une voix, aussi ample que le vent qui vole les feuilles d’automne. Vous aimez la pluie ?… à moins que ça ne soit du piano. Entre les deux instruments l’espace est infini ; le violoncelle sérieux chante et pleure de longues notes, qui se développent peu à peu, s’affirment, changent leurs reflets ; le piano tombe en pluie, s’écoule comme un ruisseau ou gronde comme le tonnerre, il apparaît par touches sur le tissu des cordes comme une étoile soudaine sur l’ampleur de la nuit. Brahms avait l’inspiration d’un air au hasard de ses marches dans la triste Forêt Noire. Ses œuvres de musique de chambre sont parmi les plus sensibles qui soient ; il y refusa la seule virtuosité au profit de l’expression émotionnelle, du sentiment avoué… laissant s’accomplir son génie coloriste pour des partitions à l’équilibre harmonique merveilleux, et à la pureté libre d’une promenade solitaire, lente et méditative, entouré des seuls bruits de ses pas sur le sol, des feuilles qui vibrent au vent et des échos peinés de ses propres douleurs. Entre la beauté acoustique et boisée du violoncelle, sa plastique riche, dense et profonde, et l’incomparable étendue harmonique du piano, ses arpèges délicates, ses accords à 10 notes, Johannes Brahms le triste trouve les lieux idéaux pour s’en aller pleurer. Assis sur une lourde pierre envahie par la mousse, on assiste à la levée du vent, au début d’un orage… la venue des tourments. L’emportement passé on regarde alentour les arbres qui s’égouttent, le sol qui se réveille, et on reprend sa route. Pour peu qu’on tende l’oreille il y a là de quoi s’émerveiller sans cesse pour la durée d’une vie. Ces rythmes tourmentés, ces accès de piano, cette sublime matière sonore du violoncelle, si finement sculptée mais dont on sent encore toute l’acoustique brute, et ces myriades de petits espaces harmoniques qui s’ouvrent comme l’eau pétille sous les doigts du pianiste… on dit de la sonate numéro 2 qu’elle n’est pas mélancolique comme la première : c’est avoir trop d’oreille, et ne pas ouvrir les yeux. Brahms s’écoute et se regarde, se parcoure, il demande empathie et compassion. Vous aimez la pluie ? La campagne et l’ennui ? L’eau et le vent, le violoncelle, le piano ? Après tout peu importe, du moment que vous aimez la musique…

note       Publiée le samedi 30 novembre 2002

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dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Quelle beauté. J'écoute la version Rostropovich/Serkin et c'est bouleversant. Je ne trouve pas les mots si ce n'est: encore!

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

LA version et de loin. La prise de son Mercury est d'une chaleur magique encore tant d'années après et Sebok/Starker c'est l'équilibre parfait, la noblesse et la chaleur tout en un.

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Dark Master Of The Beowulf Killers from Envoyez un message privé àDark Master Of The Beowulf Killers from

Magnifique. Je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion d'écouter la sonate pour clarinette et piano, mais les 2 premières chroniquées ici sont très belles, et surtout très représentatives du romantisme (le mec qui pleure et qui décide d'en écrire une sonate)

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Arno Envoyez un message privé àArno
Je ne connais pas (encore) ces sonates, mais Brahms a écrit la plus extraordinaire sonate pour piano que j'ai jamais entendues... La sonate n°3... Avec son implacable premier mouvement et son deuxième mouvement encore plus beau que l'adagio du concerto en sol de Ravel...