Marillion › Fugazi

Ce disque m’ennuie. Pourtant, « Assassing », « Incubus » ou « Fugazi », dans la ligne directe de l’album précédent malgré un changement de couleurs, continuent de crédibiliser le groupe et sa musique ; structures ambitieuses mais tenues, inspiration sans faille, et un sens de l’ambiance et de l’émotion qui sont déjà la très grande force de Marillion. Mais le son a pour ainsi dire peu ou pas progressé, l’arrivée de l’excellent Mosley en lieu et place du petit Pointer passe encore totalement inaperçue, les sons de Kelly sont plus variés mais parfois franchement frêles… non, décidément, même s’il est impossible de ne pas respecter le groupe qui officie, il est aussi extrêmement difficile d’adhérer sans restriction à tout ça. C’est long, souvent trop simple, et cet entêtement à la sophistication finit par franchement gonfler. Rothery commence néanmoins à s’extraire du lot grâce à quelques soli qui laissent présager sa future maîtrise, mais les morceaux sont somme toute assez plats. Pourtant, il y en a des idées là-dedans : en structures, en mélodies bien sûr, en arrangements… mais Marillion a décidément besoin d’un vrai son, d’ajouter de la sensualité et de la vérité à sa démarche émotionnelle encore trop calculée… il a besoin d’un vrai producteur. « Fugazi » est la suite logique de « Script… », un peu plus fin, un peu moins beau dans son atmosphère… bref : rien d’essentiel aujourd’hui.