Circle › Taantumus

Circle, en dépit d’une production faramineuse et de grande qualité, semble rester figé dans l’attente d’un destin brillant qui ne semble pas vouloir éclore. Sa musique, majoritairement instrumentale, s’inspire autant des grammaires psychés et des trips hallucinés qui en découlent, que de l’école germanique pour son côté planant et lancinant, voire même des groupes alternatifs, peu frileux de distiller de-ci de-là, entre deux assauts post-industriels, quelques accords de guitares bien salées ou des vagues de décibels sursaturés. En un mot comme en cent, leur musique possède une quantité suffisamment importante d'ingrédients différents que pour pouvoir satisfaire les attentes de tout mélomane digne de ce nom. Leur nouvelle livraison, "Taantumus", n’apporte rien de nouveau ; il est juste dans la droite ligne, dans le prolongement et la parfaite évolution de ce que le groupe s’est évertué à construire jusqu’ici. Une démarche logique, naturelle. Au sortir du très réussi "Prospekt", Circle s'arrange une fois encore, tout au long des 12 titres qui égrainent l’album, pour nous ballader dans une multitudes d’atmosphères différentes, aussi prenantes les unes que les autres. Ils privilégient les effets dramatiques par de longues expositions tendues qui montent vers vous comme un enfant grimperait aux rideaux, terrorisé par la menace qui s’approche, inéluctable. Cela entraîne souvent une débauche d’énergie, ce qui ne les empêche pas d’y mêler quelques saveurs ethniques, par des interventions justes et mesurées, à la flûte ou jouées aux percussions. Avec ses entrelacs de notes, ses résonances industrielles, sa rythmique plombante et ses voix éthérées, tout ce qui constitue en définitive le corpus de Circle, "Taantumus" est encore un (plus) grand album à rajouter à la longue liste du collectif finnois.