Si un jour un sphinx vous pose la question suivante: 'un groupe peut-il copier un autre groupe sans être lui-même une copie ?', vous êtes sauvés, la réponse existe: One for Jude. Les Parisiens nous livrent en effet un premier mini album très fortement influencé par les Cure période 'Seventeen seconds' dont il reprend les atmosphères grises et cotonneuses. Tempi lents et désenchantés, son minimal avec une basse lourde et des accords de guitare froids et nappés de flangers discrets; les cinq titres défilent comme des ombres dans l'automne musical de One for Jude en distillant leur charme triste mais envoûtant. Personne, et c'est là le petit miracle, n'aurait l'idée d'entendre en eux un simple clone des Cure car One for Jude, s'ils ont des influences ont également de la personnalité (comme le confirmera largement leur second album). Ils ont de plus un chanteur à la voix très particulière, un peu nasillarde, véritable signature maison, dont le chant un peu maladroit mais charmeur donne une couleur très personnelle aux morceaux. Bref un premier essai qui, s'il n'affirme pas pleinement encore l'identité du groupe, laisse clairement entrevoir un potentiel certain.