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Autechre › Confield

  • 2001 • Warp CD128 • 1 CD

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Cinabre      dimanche 13 novembre 2022 - 18:25
Klozer      lundi 15 novembre 2021 - 23:17
Int      samedi 22 décembre 2012 - 21:14
nowyouknow      samedi 17 septembre 2011 - 19:23
Saïmone      samedi 17 septembre 2011 - 18:43
Spektr      vendredi 9 octobre 2009 - 23:36
COLDSTAR      samedi 28 mars 2009 - 22:30
Møjo      mardi 23 décembre 2008 - 11:06
blub      mardi 2 septembre 2008 - 20:23
theslicker      mardi 13 mai 2008 - 15:04
wan      samedi 7 juillet 2007 - 15:31
Brain damage      jeudi 28 juin 2007 - 01:41
Reflection      lundi 28 mai 2007 - 22:50
Solvant      samedi 5 mai 2007 - 17:46
Wotzenknecht      vendredi 19 janvier 2007 - 13:52
CeluiDuDehors      samedi 26 août 2006 - 16:02
mroctobre      mercredi 20 juillet 2005 - 12:53
Ultimex      vendredi 13 mai 2022 - 20:34
Sigur_Langföl      vendredi 10 septembre 2010 - 15:56
Dane      lundi 25 janvier 2010 - 21:12
julayss      mercredi 26 mars 2008 - 00:35
Sheer-khan      dimanche 8 juin 2003 - 09:23
torquemada      samedi 26 janvier 2019 - 16:54
Seijitsu      mardi 28 octobre 2014 - 14:51
M-Atom      samedi 2 mai 2009 - 10:07
Progmonster      dimanche 10 novembre 2002 - 19:57
Karamazov      dimanche 9 mars 2014 - 16:23
cyprine      vendredi 10 juin 2011 - 23:41
born to gulo      samedi 11 juin 2011 - 08:39
Punkfloyd      samedi 2 mai 2009 - 15:47

cd • 9 titres

  • 1VI Scose Poise6:57
  • 2Cfern6:41
  • 3Pen Expers7:08
  • 4Sim Gishel7:14
  • 5Parhelic Triangle6:03
  • 6Bine4:41
  • 7Eidetic Casein6:12
  • 8Uviol8:35
  • 9Lentic Catachresis8:29

informations

line up

Sean Booth (programmation), Rob Brown (programmation)

chronique

  • intelligent dance music

On serait tenté de dire que "Confield" est un retour à la difficulté de "Chiastic Slide". En un sens, ce postulat peut être pris pour argent comptant. Mais à y regarder de plus près, ce déjà sixième album du duo de Sheffield est peut-être leur réalisation la plus opaque, au point d'en devenir quasiment imperméable. Car, à l'instar de toute approche scientifique, Autechre semble s'être peu à peu laisser gagner par une inclinaison certaine et univoque vers des théorèmes mathématiques propres à stimuler l'intellect, aux dépens de ce facteur humain, certes mince, mais qui, de par sa présence, apportait autrefois au groupe toute sa profondeur mais aussi sa dimension véritable. Disparues les mélodies douces amères, ce cordon ombilical virtuel qui nous permettait de nous accrocher à la vie ; "Confield" est le résultat de calculs savants, où toutes interventions est le fruit d'une structure millimétrée. C'est un grand plongeon dans l'horreur glacée et circonvolutive d'un processeur malade et migraineux qui s'amuse à créer des ondes sonores aux ambiances matérialement inquantifiables. Nous ne sommes vraiment plus loin des musiques électroniques concrètes ou des plans de travail de Karl Heinz Stockhausen. Et si les images de ce cinéma fantasmagorique qui nous traversent les écoutilles sont proprement ahurissantes, nous restons cependant cantonnés à un rôle de spectateur inerte que l'on vide progressivement de son suc vital.

note       Publiée le dimanche 10 novembre 2002

chronique

L'Univers est vaste, et ce qui le rend si fascinant aux yeux de notre petite civilisation, ce n'est pas pour ce que l'on en sait mais pour ce que qu'il nous cache. Il existe des zones si noires et impénétrables que pour certains l'existence d'un Dieu s'avère même plus crédible ou rassurant. La confrontation avec les confins de la compréhension humaine du cosmos reste une expérience personnelle et dangereuse, souvent liée aux peurs ancestrales : celles du temps et de la disparition. Tout ce qui existe converge vers le néant, inexorablement ; c'est ce qui nous presse et nous fait s'extasier à chaque fois qu'une région obscure vient à se dévoiler, comme si elle consentait à s'abaisser à notre entendement. La physique quantique fait partie de ces zones fragiles, à la fois fascinantes et très difficilement assimilable (qui ne serait pas rebuté au fait de savoir qu'au niveau quantique, les particules ne sont plus qu'information et rien d'autre), incompatible avec la relativité générale et pourtant imbriquée depuis la nuit des temps dans une extraordinaire cohérence qui reste encore à percer. Ce que fait Autechre à travers Confield (confins ?), c'est de diriger le faisceau dans une zone d'ombre, à la limite de la musique, de sa définition, du son lui-même, de ce que l'on en fait et de ce qu'il doit raconter. Pour cela, ils ont fait surtout appel à une troisième personne : la probabilité mathématique : proche de la physique quantique, grande alliée des cohérences internes, aussi protéiforme qu'ineffable. C'est même elle qui a réalisé "VI Scose Poise", entièrement programmé à l'aide de bases de calculs stochastiques sur Max/MSP. Le résultat est glacial (comme tout l'album), à la fois vivant et agonisant. L'heure de Confield s'apparente tout à tour à une plongée dans un bain d'azote liquide, à une ouverture sur ces univers quantiques hermétiques ("Sim Gishel"), à une très angoissante dérive spatiale ("Parhelic Triangle", un des morceaux les plus effrayants d'Ae)... tout semble nous échapper, les repères sont abolis depuis le premier titre et ce n'est certainement pas l'exténuant "Bine", véritable cauchemar d'abstraction, qui nous remettra les pieds sur quelque chose de solide. Arrivés là, "Eidetic Casein" nous redonne espoir, nous ramène au devant d'un objet rythmé, compréhensible, mais les pentes sont escarpées et c'est pour mieux nous faire retomber. "Uviol", à la fois sublime et schizophrène, fait semblant d'être envoûtant, posé sur une fine mais explicite structure complexe et dérangée telle "Cfern". "Lentic Catachresis" nous offre quelques réminiscences de voix robotisées qui nous laissent l'espoir de revoir un jour le rassurant cocon de notre société humaine, mais bien vite la machine s'emballe et c'est cinq minutes presque identiques, vomitives et répétitives qui nous attendent en guise de porte de sortie. On ressort du bain tétanisé, grelottant, avec la petite satisfaction d'avoir au moins pu toucher une fois les ténébreuses falaises qui entourent les limites de la compréhension de l'Univers, au moyen d'outils (hasard, mathématiques et machines) de la même trempe : mystérieux, dangereux et terriblement fascinants.

note       Publiée le mercredi 4 juillet 2007

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Note moyenne        30 votes

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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C’est d’ailleurs bien dommage. Le but des deux avocats à l’origine de la démarche était d’empêcher les séries de procès absurdes qui parasitent l’industrie et la créativité de ses contributeurs.

Note donnée au disque :       
nicola Envoyez un message privé ànicola

Pourtant, des gens créent bien des œuvres musicales à l’aide du hasard et des mathématiques.

Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Le jugement d'une œuvre musicale répond-il à des règles objectives ou à des critères purement personnels ? C'est une question philosophique que je me garderai bien de chercher à résoudre. Confield est cependant un excellent matériaux pour s’interroger sur ce que l'on peut, ou pas, considérer comme de l'art et les oppositions caractérisées des différents commentaires sur cet album montrent les difficultés de cette interrogation. Le hasard ou le calcul sont-ils création artistique ? Un génial inventeur avait développé un logiciel capable de générer l'ensemble des séquences musicales possibles et avait donc revendiqué à la SACEM la propriété de toute les créations futures. La SACEM n'avait pas approuvé cette demande statuant implicitement que le logiciel et les mathématiques n'étaient pas des artistes.

Message édité le 13-11-2022 à 08:59 par Gros Bidon

saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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J'écoute ça en regardant les représentations graphiques de la chaine Numberphile sur les nombres premiers, ça fait fumer la tête

Note donnée au disque :       
Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Mathématiques oniriques. nowyouknow a mis le doigt dessus : la seule chose qui se rapproche de ce disque, c'est le monolithe de 2001.

Note donnée au disque :