Echospace › Liumin

Les rumeurs de la ville montent tout doucement. Une sourde pulsation se fait sentir alors que je m’en approche. Quand on est un citadin dans l’âme, habitué au grandes villes (étrangères ou non) mais coincé au cœur de la diagonale du vide, grands espaces dépeuplés, bourgades sinistrées, tissu urbain en décomposition, boutiques qui ferment, entreprises qui partent, façades qui suintent ennui et désœuvrement profonds et silence qui pèse, une escapade dans une métropole comme Liuminin est plus que nécessaire, elle devient vitale.

Rapidement, une fois traversés les faubourgs, commencent à se faire entendre, parmi des sonorités lointaines indistinctes, un peu d’animation, quelques bruits de conversations, des mélodies éloignées qui percent malgré le rythme de la circulation. Un concert ? Un festival de rue ? Une soirée bruyante dans un appartement ? Difficile à dire, mais quelle importance ? Se promener dans Liuminin et ses quartiers, retrouver l’animation citadine, les ambiances variées qui font le charme de la vie urbaine, ici une petite fête dans le quartier jamaïcain, là quelques personnes qui vadrouillent sans but parmi de larges rues commerçantes, le soir qui s’invite, la ville qui s’illumine, la musique qui s’échappe de quelques restaurants, un tramway (ou un métro aérien ?) qui passe… Et enfin, une foule, animée mais jamais hostile, jamais menaçante, quelques voix jeunes qui se font entendre, des éclats de rire, de la joie, de la vie ! Et, encore, ces rythmes de la circulation qui nous bercent durant notre pérégrination maintenant nocturne.

Techno minimale toute germanique (Basic Channel, Cyrus, Maurizio, faites votre choix), dubby, ambient, avec un peu de field recordings citadins. La recette d’Echospace est peut-être éprouvée, peu novatrice, lénifiante même, c’est vrai, mais qu’importe. Le plaisir de se perdre dans les dédales de Liuminin et d’y faire, régulièrement des découvertes inattendues (tomber sur un lieu jusqu’à présent inaperçu, croiser de nouvelles personnes, percevoir des activités insoupçonnées) est là et demeure au fil des écoutes. Se sentir chez soi, enfin, pendant une heure ou deux…