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Failure › Fantastic Planet
- 1996 • Slash Records 9 46269-2 • 1 CD
cd • 17 titres • 67:51 min
- 1Saturday Saviour4:27
- 2Sergeant Politeness4:05
- 3Segue 11:54
- 4Smoking Umbrellas3:58
- 5Pillowhead2:09
- 6Blank5:38
- 7Segue 21:17
- 8Dirty Blue Balloons4:23
- 9Solaris3:43
- 10Pitiful4:45
- 11Leo3:05
- 12Segue 32:11
- 13The Nurse Who Loved Me4:25
- 14Another Space Song5:10
- 15Stuck on You4:28
- 16Heliotropic6:14
- 17Daylight6:00
informations
F.P.S. Studios, Los Angeles/Madhatter Studios, Silverlake, produit par le groupe
line up
Ken Andrews (chant, guitare, basse), Greg Edwards (guitare, basse, piano, percussions), Kellii Scott (batterie)
chronique
Le filin qui me relie à la station spatiale vient de se rompre et, suite à un geste un peu brusque de ma part, me voilà qui m’éloigne lentement de cette dernière. Tentative désespérée de me raccrocher à un élément de la station, n’importe quoi, afin d’empêcher le destin funeste qui m’attend mais rien n’y fait. Condamné à flotter sans fin dans le vide spatial, je m’autorise l’équivalent d’une ultime cigarette, un dernier disque, Fantastic Planet de Failure, ses dix-sept morceaux sauvegardés dans le baladeur numérique intégré à ma combinaison spatiale autonome.
Saturday Savior permet de démarrer cet ultime périple avec un riff, pachydermique ET doux, avant d’enchaîner sur un Sergeant Politeness plus énervé entrecoupé d’un passage planant de toute beauté. Le ton est donné d’entrée de jeu : le disque sera varié, en termes de composition, d’arrangements, d’ambiance. Malgré cette diversité, les morceaux s’écoulent, me portent, accompagnent mon état d’apesanteur, la basse bourdonnant et la guitare grondant sans agressivité se font abri protecteur face aux vicissitudes, au drame de ma situation. Je me laisse dériver au gré des vents spatiaux et des ambiances, tantôt calmes, tantôt planantes, tantôt excitées, souvent mélancoliques du disque. Certes, il y a bien quelques longueurs comme les trois Segue, interludes presque inutiles, ou des morceaux niais ou indigestes comme Blank ou Dirty Blue Balloons. Mais face à l’infini qui m’entoure, l’ennui fait partie du paysage et ne vient en rien troubler un dernier voyage accompagné par des morceaux de la trempe de Solaris (et son feeling post-punk), Pitiful (au couplet mémorable) ou Stuck on You (avec son synthétiseur spatial).
A l’écoute d’Another Space Song, un constat me saute aux oreilles. Cette basse ronde bien présente, quelques arpèges de guitares cristallines, alternance de passages calmes/lourds, voix un peu maladroite, éraillée, nonchalante, capable de s’énerver quand il le faut, refrain nostalgique, le tout recouvert d’un fin glaçage psyché/spatial, avec effets variés, quelques notes de synthétiseurs : ce disque, ce magnifique morceau surtout, encapsule, synthétise des genres, des styles typiques de la première moitié des années 90 : grunge, alt-rock, shoegaze. Je ferme les yeux, retour en 1994, j’ai 9 ans, je suis chez un camarade de classe, quelques figurines de petits soldats explorent une planète hostile sur la table du salon, la grande sœur écoute de la musique dans sa piaule : the Man who sold the world repris par Nirvana, the Afghan Whigs, Swervedriver, qu’importe… Loin de la Terre, loin de toute forme de vie, d’espoir, je suis transporté, pour plusieurs minutes, à une époque d’insouciante candeur.
L’oxygène commence se faire rare à partir d’Heliotropic, la respiration difficile et, malgré une basse ronronnante, édredon sonore tout confort, une sourde angoisse m’étreint, accrue par un synthétiseur froid et des leads de guitare légèrement dissonantes. Le dénouement approche.
Les réserves d’air touchent à leur fin, des bruits étranges se font entendre, hallucinations sonores, tintements d’objets métalliques, mécanismes à ressort que l’on remonte, un peu de piano bastringue, ultimes solos de guitare sur Daylight… Et, tandis qu’un voile opaque recouvre progressivement ma vision, je jette un dernier regard derrière moi, vers le Soleil qui s’éloigne tout doucement. Face aux gouffres noirs qui me font face, qui m’attendent, me guettent, l’angoisse disparaît enfin et, dans un ultime réflexe, j’appuie sur la touche replay de mon baladeur numérique avant de me laisser porter, flotter vers les abîmes infinis, vers une innocence éternelle, dans un douillet cocon alt-90’s.
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Note moyenne 6 votes
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- Fryer › Envoyez un message privé àFryer
Ce n'est pas très gentil de me faire découvrir des disques qui paraissent formidables mais introuvables à prix décent !
- Ultimex › Envoyez un message privé àUltimex

Le léger glaçage psyché fait partie des éléments qui place ce Fantastic Planet à part du tout-venant grunge, oui. Et combiné à ce côté moelleux, tout doux et à cette approche tellement marquée 90's : allez, c'est le voyage spatio-temporel garanti à chaque nouvelle écoute.
- Note donnée au disque :
- Lord Tom › Envoyez un message privé àLord Tom
La base est certes powerpop grunge blabla standard mais mélangée au psychédélique et quleques fulgurances ce qui en fait son "originalité" l'album de reformation The heart is a monster était vraiment pas mal
- Damodafoca › Envoyez un message privé àDamodafoca
Ah ça me rassure de voir qu'il y a des sceptiques : c'est bien... mais je ne l'apprécie pas autant que Magnified qui lui est une merveille, efficace dès la première seconde.
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone

Idem, j'ai mis du temps à vraiment l'aimer en dehors de ses 3/4 tubes, ce cul entre deux Shellac et trois Weezer, presque. Et putain il est interminable ! Mais il a quelque chose de... positif, dans son ambiance fin de siècle. Il est inoffensif, et bizarrement c'est ce qui le rend hyper attachant
- Note donnée au disque :

