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Hole › Pretty on the Inside

cd • 11 titres • 38:27 min

  • 1Teenage Whore
  • 2Babydoll
  • 3Garbadge Man
  • 4Sassy
  • 5Good Sister / Bad Sister
  • 6Mrs. Jones
  • 7Berry
  • 8Loaded
  • 9Starbelly
  • 10Pretty On The Inside
  • 11Clouds

informations

line up

Jill Emery (basse), Courtney Love (chant, guitare), Eric Erlandson (guitare), Caroline Rue (batterie)

chronique

rock / grunge / noise rock / i see your trou colors

"Belle à l'intérieur", par Trou... et près on va dire que je fais du Bouvard ou du Bigard ! Ce pourrait être une réponse à la très vilaine chanson "(Tu es belle) Vu de l'extérieur" du misogyne qui s'est fait connaître avec "des p'tits trous, des p'tits trous, encore des p'tits trous", en fait. Qualité ou pas de son grunge sur ce premier jet (pfff) sorti juste avant le tsunami venu de la piscine Nevermind, Courtney savait comment s'y prendre pour attirer l'auditoire, même si avec beaucoup moins de succès que son mari. Tout aussi enragée-blasée, résignée-dégoûtée, elle jouait à fond sur le mode "I am what you want me to be". Miss Love polarisera tellement de négativité (je ne vois aucune femme de plus haïe dans le monde du rock à part Yoko Ono) que de toute façon, Hole restera pour beaucoup un groupe purement opportuniste, qui fait du sous-Nirvana... Car on pourrait accuser, facilement, Courtney d'avoir copié le Bleach de son compagnon ou de singer les hurlements de ce dernier, pour élaborer Pretty from the Inside. Or elle a son propre style, plus Sonic Youth et Stooges que Melvins et R.E.M. "Teenage Whore" d'entrée, c'est vraiment comme du Stooges par des cancres, ouais, le final aussi. Et Courtney sonne ici souvent comme une version SDF et ordurière de Kim Gordon ("Good Sister/"Bad Sister"-"Mrs Jones", "Babydoll"). Quand au rock de son groupe, il est le plus agressif pour ma part, dans toute cette vague Riot Grrrl - plus abrupt encore que du Babes in Toyland par exemple, moins rock'n'roll que L7 - comme dans le grunge au sens large en fait. Assez ironiquement d'ailleurs, car on se souvient plus du Hole progressivement dilué dans le pop-rock, que de celui-ci, plein de bile et autres substances acides. Originaire de Seattle, mais très certainement enregistré à Noisy-Le-Sec.

Courtney Love à défaut de sortir un grand disque, y exprime à fond sa rage, sa vacuité (extrêmement consciente d'elle-même), ses pulsions de brailleuse venant jouer sur le terrain des vilains garçons, sa frustration. La frustration comme l'impossibilité d'expliquer les choses, autrement qu'en hurlant sur du chaos électrique, l'impossibilité de régler ses comptes, autrement qu'en fracassant tout ce qui vient à portée. Une adolescence qui n'a au fond jamais fini, une adulte toute flinguée. Hymnes hystéro-désespérés d'une ex-stripteaseuse, en rébellion contre sa maman qui ne comprend pas sa fille, traitée en bête petite pute (cela la poursuivra au moins jusqu'au titre du Hole-terminus en 2010)... bon, OK, ça c'est un peu sur papier de scribouillard : en musique, ça sonne juste comme un crachat. Un crachat bien acide et amer. Un truc de virago au vinaigre. Mais d'abord : de paumée, qui cherche encore la sortie, la lumière dans le bruit électrique, en détruisant des trucs au passage. Love revit le moment où elle s'est fait foutre dehors. Et elle a pas aimé ça. Rose aux pétales froissés et aux épines bien dures. Consciente qu'en tant que femme elle devra fournir deux fois plus de travail pour être deux fois moins prise au sérieux, notre Courtney Hate braille comme une damnée. Cela ne suffira pas, même en injectant du Neil Young et du Fleetwood Mac dans sa sauce (les écoutes enfant, ça vous forge). Mais le geste est d'un naturel et d'une sauvagerie assez admirables. Plus rêche qu'un Bleach, en fait, à défaut d'être aussi inspiré, ce Pretty from the Inside peut concourir au titre d'album grunge le plus violent d'entre tous - même si pas le plus puissant ou marquant loin s'en faut. C'est pas une grosse récompense, mais c'est déjà pas mal. Sale comme Courtney, sale comme l'amour. Urgent et désespéré. Trois ans après ça, son mec se fera un gros trou. Et elle fera le sien à Hollywood, sans complexe. Parce que le bon goût n'a jamais vraiment fait partie de ses préoccupations. Parce qu'elle n'est pas du genre à demander la permission pour quoi que ce soit, et qu'on pourra aussi se souvenir d'elle pour ça.

Bon
      
Publiée le lundi 27 octobre 2025

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Merci !

    La 3ème par contre s'orthographie bien comme ça, c'est un jeu de mots.

    Note donnée au disque :       
    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Petites erreurs de clavier dans la tracklist, pistes 2 et 3.

    Courtney sait ce qu'elle dit et le fait bien. Bien mis en son, dans le genre noisy c'est bien fait. Bref la proposition est cohérente et intéressante. En fait si les chansons avaient suivi comme sur Teenage Whore ça aurait été excellent. Il faut que je retente pour voir si il y a autre chose qui me fasse dresser l'oreille mais j'en garde un souvenir assez frustrant.

    Note donnée au disque :