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The Breeders › Last Splash

  • 19934AD CAD 3014 CD • 1 CD

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allobroge      mardi 28 octobre 2025
Intheseblackdays      mardi 28 octobre 2025
born to gulo      lundi 27 octobre 2025
Dariev Stands      lundi 27 octobre 2025
Thirdeye      mercredi 29 octobre 2025
Aplecraf      mardi 28 octobre 2025
zugal21      mardi 28 octobre 2025
ashara      lundi 27 octobre 2025
Splashing harlequinbrain      samedi 8 novembre 2025
EyeLovya      jeudi 30 octobre 2025
moustache      jeudi 30 octobre 2025
ProgPsychIndus      lundi 27 octobre 2025
Raven      lundi 27 octobre 2025
GrahamBondSwing      samedi 8 novembre 2025

cd • 15 titres • 39:39 min

  • 1New Year
  • 2Cannonball
  • 3Invisible Man
  • 4No Aloha
  • 5Roi
  • 6Do You Love Me Now?
  • 7Flipside
  • 8I Just Wanna Get Along
  • 9Mad Lucas
  • 10Divine Hammer
  • 11S.O.S.
  • 12Hag
  • 13Saints
  • 14Drivin' on 9 [Reprise de Ed's Redeeming Qualities]
  • 15Roi (Reprise)

informations

Coast Recorders, North Hollywood - Brilliant Studios, San Francisco - Refraze Recording Studio, Dayton

line up

Kim Deal (chant, guitare, claviers, moog, casiotone), Kelley Deal (guitare, chant, machine à coudre Kenmore 12-stitch S.O.S., lap steel, mandoline, chant lead "I Just Wanna Get Along"), Josephine Wiggs (basse, chant, violoncelle, contrebasse), Jim MacPherson (batterie, basse sur Roi)

Musiciens additionnels : Carrie Bradley (violon fiddle, chant additionnel)

chronique

rock alternatif / grunge / pop / slacker d'artichaut

Les potes, ça sert aussi à ça : vous faire réévaluer un disque aussi bien balancé qu'attachant, parce que vous aviez été trop bourrin pour le savourer plus jeune. Refroidi par l'insipide Pod, pendant de longues années, je n'avais en réalité même pas vraiment prêté attention à Last Splash, en dehors de "Cannonball", ce tube inévitable, à la mélodie aussi sympathique et nonchalante qu'un koala. Je l'avais écouté à la médiathèque, il m'était entré par une oreille, ressorti par l'autre, et j'étais resté sur l'impression d'un projet lié purement accessoire, qui ne savait jouer qu'à touche-Pixies. J'ai vraiment bien fait de m'y remettre, sur ce petit cœur suintant dans sa verdure, ces teintes toutes sauf naturelles et pourtant tellement évidentes, de cette pochette qui pue les nineties du plastique organique... et du sang ! Tout ici dès la grise-mauve "New Year", est plus fluide, aisé, sensuel, que sur le fade Pod. Ouais. Facile comme un dimanche matin. Simple comme Bonjour... mais encore fallait-il l'inventer, ce mot ! (comment ça, je radote ?) Et ce même si la voix de Kim Deal est de prime abord ce qu'on fait de plus transparent dans le genre, avec ses vocalises de poupée fanée. Mais en fait progressivement, sans manigances superflues, au fil de mélodies délavées-lessivées et des guitares en crin-crin de peluche grunge, du son garage-K7-pop qui sent le walkman tout chaud dans la poche : ça cause, si on est d'humeur à dialoguer avec la classe tranquille du quotidien, celle d'une collègue à la personnalité et au physique a priori banals, mais en fait hyper sympa et drôlement attachante, exprimant le style à travers des petits riens, comme une fossette, une intonation canaille dans le rire, un grain de beauté qu'elle semble avoir elle-même placé à cet endroit de son cou, comme une miette, un éclat de noisette... Au fond, Kim est, plus qu'un cousine de la Kim, un genre de Zazie ou d'Axelle Red du grunge, en fait... Le zen, les yeux, la couleur, tous ces gestes en douceur, plus ("Mad Lucas") ou moins ("Divine Hammer") lentement dirigés, à travers un album anonyme qui a le swag et le swing des après-midis sexys. La rugosité et la fluidité (oh, "No Aloha", oh "Roi", et même ces poum-tchaks plan-plan d'une "Do you love me now ?" bien issus du précédent mais qui prennent ici une saveur nettement plus fruitée). Le charme des souris vertes, qui couraient dans l'herbe, et qu'on montre à ses messieurs. Le vert et le rouge. Last Splash est une démonstration de pop-rock grungey des plus instinctives, qui vous coule au fond du gosier comme une lampée de bonne liqueur, sucrée sans excès, suave, et qui à la fin de chaque verre appelle la petite sœur... En conclusion : un disque aussi cool que le précédent est chiant. Et un contrat rempli, des deux côtés de la membrane. Deal ? Deal.

Bon
      
Publiée le lundi 27 octobre 2025

chronique

rock alternatif / pop / grunge / shoegaze / lo-fi / alt-country / "summer is ready when you are"

Last Splash, c'est le syndrome de l'album dont on se coltine, puis adule, les défauts et longueurs, parce ses qualités sont exceptionnelles. Beaucoup plus pop, fun et décontractos que Pod, pourtant très bien enregistré par Señor Albini. D'ailleurs, il aurait été facile pour le groupe de remettre le couvert et de la jouer confortable, rayon alt-cred maximum. Très peu pour Kim Deal, qui fait venir sa sœur jumelle de l'Ohio, Kelley Deal, même si celle-ci est une turbulente qui a tendance à se taper la grosse incruste. Kelley ne sait jouer qu'un peu de batterie, mais insiste pour avoir la guitare lead (et les chœurs géméllifiés, troublants dès New Year), et se lance en quelques mois dans une trajectoire autodestructrice à la John Frusciante. Mais Kim a eu raison : c'est dans son côté dysfonctionnel-pantouflard que ce gros cœur haribo va conquérir la planète. Last Splash est disparate en qualité, pas en couleurs, formes et luminosité (celles de l'artwork) : l'atmosphère est bel et bien douillette et rustique, aussi tendre que bourrue, sensuelle et souvent engourdie (Roi, Mad Lucas), tandis qu'en sourdine piquent les fulgurances discrètes de Kelley Deal, au jeu encore plus instinctif et rudimentaire que Joey Santiago. Comme quand le maître-calligraphe tord le pinceau façon "gros trait épais", et que c'est beau à pleurer.

Mais c'est par l'écriture que The Breeders s'inscrit quasi instantanément dans le panthéon du rock, ou dans le sommet de ce que vous voulez : le début de No Aloha, s'il fallait une preuve de l'absolue singularité de la personnalité de Kim Deal : pas de aloha, pas de groove, pas de beat, pas d'armature mais du flottement, un chaos zen et zéro-gravité, un désordre fécond et sexy, une vraie mise en abyme de tout le LP. Car Last Splash est aussi généreux que frustrant, bancal, foutraque, incurvé, peu euclidien, biscornu même, en tout cas pour un disque de rock légèrement alternatif flirtant avec la power pop dans sa joie... C'est le propre des grands albums de pop "gutsienne" d'être des usines à tubes comme à chausses-trappes, baroques dans leurs ralentissements comme dans leur agencement, tout en étant d'une simplicité trompeuse, d'une épure malicieuse. "Roi", par exemple, n'est même pas une chanson, juste une feutrine râpeuse, douce et rèche... Ce côté "noisy-doux", moins apprêté que du shoegaze, éclate au grand jour sur l'immense, l'ultime "Invisible Man", que je renonce à décrire par des mots, tant ce titre me semble tout simplement manifester une sorte d'utopie extatique, de long orgasme de 2min48, morceau de PERFECTION incomparable qui transcende tout souvenir ou regret (bien réèls) de la séparation des Pixies en 93. C'est simple, même si la Castafiore chantait l'air de "Invisible Man", ça serait toujours un délice. Impossible de retrouver un microgramme de cette ivresse ailleurs, même si le très Boo Radleys "Hag" l'effleure de ses monoriffs délavés plus shoegazing que jamais...

Cahin-caha, ces 40 minutes bien rebrousse-poil alternent surf précipité (Flipside, Saints, le turbocool S.O.S.), rock crade un peu slacker joyeusement dédaigneux du "verse-chorus-verse" (Roi, New Year) et country allumeuse et gourmande sur les solos de Hag, et Driving On 9, reprise d'un obscur groupe Anti-folk/Alt-Country potes de beuverie de Kim Deal à Boston, eux aussi venus de l'Ohio profond (je crois). La grande Kim, attachée à un son "analogique", en a essayé moult versions depuis 89, jusqu'à celle-ci, groupe enregistré en live dans la même pièce, avec hésitations, naïveté proto-Raincoats et la joueuse de fiddle du groupe de l'original... C'est une merveille de pop sucrée inoubliable, au même titre que les singles de ce LP, qui sont tous incontournables. Ce sont eux, avec Invisible Man, qui font décrocher la 6ème boule à ce talisman d'album, qui de toutes façons résonne bien au-delà des questions de jugement qualitatif, tant le feeling y est contagieux. Peut-être l'album le plus insouciant en tant que dernière balise des 90's pré-suicide de Kurt.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le lundi 27 octobre 2025

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Note moyenne        14 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Mais non, Grahmmy, laisse-toi aller... Y'a pas que que le rock à jean moule-paquet délavé, dans la vie. Et puis aussi, de toute façon, les soeurs Deal portent ça bien mieux que la plupart d'entre nous, coeur La Pie Qui Chante Cerise/Sang ou non.

Message édité le 08-11-2025 à 13:25 par dioneo

GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing
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J'suis trop vieux pour ces conneries.

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ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

Throwing Muses – The Real Ramona ça se pose là quand même.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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@Ashara : oui. Le suivant mérite aussi qu'on s'y attarde, d'ailleurs mais Star, en effet, c'est immédiat ET durable. (On pourrait un jour aussi parler des Muses Dégueulantes...).

ashara Envoyez un message privé àashara

J'aime aussi beaucoup le premier Belly, Star, une vraie réussite.

Message édité le 27-10-2025 à 22:23 par ashara

Note donnée au disque :