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The Gates of Slumber › Hymns of Blood and Thunder

cd • 10 titres • 53:33 min

  • 1Chaos Calling
  • 2Death Dealer
  • 3Beneath the Eyes of Mars
  • 4The Doom of Aceldama
  • 5Age of Sorrow
  • 6The Bringer of War
  • 7Descent into Madness
  • 8Iron Hammer
  • 9The Mist in the Mourning
  • 10Blood and Thunder

informations

line up

Karl Simon (chant, guitares, claviers), Jason McCash (basse), Iron Bob Fouts (batterie)

Musiciens additionnels : Sanford Parker (synthétiseur, orgue), Jackie Palmer (chant, chœurs)

chronique

The Gates of Slumber, ce groupe de metal à papa épique et soulful au nom thématiquement proche de R.E.M. (si si vérifiez), je n'ai jamais eu la malchance de les mépriser : j'ai été touché par leur sincérité et leur talent d'ambitieux sans arrogance, dès la découverte dans un pavillon discret de Saint-Maur-des-Fossés, de cet album Metal à mort dont il serait facile de se gausser, mais ne manifestant aucun des défauts souvent inhérents à cette musique. Seulement sa candeur, et sa soif élémentaire de grandeur. J'ai compris tout ça comme un initié aux bonnes choses du metal artisanal, comme un épicurien amateur, le jour où le taulier de Satan Owes Us Money, depuis peu embauché sur Slow End, me présenta ému ce disque, avec dedans la tronche de Karl Simon. Un grand merci à lui. Je compris alors que j'avais trouvé un des gars bien de cette scène musicale, un mec entier, un artisan du genre vraiment, un vrai, garanti fromage au lait cru et poignée de main ferme droit dans les yeux au moment de payer l'addition.

"C'est ce monsieur qui chante comme Danzig, le chauve à cheveux longs au milieu, là" est à peu près le seul descriptif dont je me souvienne, en plus d'un sourire d'affection pure devant cette pochette très Conan. L'album se révéla à la hauteur de sa couverture : franc, cousu-main, fait-maison, guerrier et exalté, et avec une teinte doom certaine ("Beneath the Eyes of Mars", du pur Glenn Danzig version doom en effet). Les charges épiques sont massives, car les mecs ne jouent pas plus haut que leur cul : on sent que le destrier pèse, que les années ont déjà fait des calculs rénaux, des arthroses et des nervous breakdown. C'est le sel de ces solos, larmoiements de vieux chevalier sur le point de chuter de sa monture, mais toujours prompt à fracasser sur le champ de bataille si jamais l'ennemi se risque à trop approcher - c'est ce que montre une "The Bringer of War", ou mieux encore l'énorme final "Blood & Thunder", bâtie en condensé d'un genre musical appelé Metal. Ouaip. Quant au son, source de soucis pour les fans de power-metal et les cons (les deux peuvent s'additionner mais ne soyons pas polémiques) : disons que cette production brute de container avec son écho de vieille boîte de conserve, qui pour beaucoup de groupes se verrait estampillée "prod de merde" sans plus de manières, ajoute ici un cachet antique à l'ambiance. Et si on voulait les qualifier de mecs sans imagination, les Gates of Slumber : ils nous amènent le psychédélisme léger sur le gros riff patibulaire de la magistrale "Descent Into Madness", ou la touche folk un peu médiévale, exquise, d'une "Age of Sorrow", avec autant de flair et d'évidence brute que l'ajout d'un chant féminin "au naturel" sur "The Mist in The Mourning". Quant au chant de Karl Simon, prompt aux moqueries ou au dédain - traits assez caractéristiques du public de son genre musical, cette communauté pas toujours aimable, dirons-nous pour rester poli - il n'a peut-être pas été validé par le jury d'America's Got Talent ou autres ordures de leur engeance faisant miroiter le succès sans trop se soucier du talent, OK ; mais ce chant est intégralement hanté par sa musique. Il la porte, il la mène loin et même plus loin, comme un héros du quotidien.

Et il l'aime tant qu'il nous en parle au creux de l'objet, comme l'artisan qu'il est, bossant à la dure, puisqu'il nous gratifie sous le CD d'un exquis petit mot-making of, à la façon des contre-étiquettes de vigneron modeste mais sérieux, soucieux de te mettre bien avec son flacon, et que tout se passe bien comme il faut : en nous disant que ça fait onze ans qu'il mène le navire Gates of Slumber, et en nous détaillant les affres de la création, quand on ne veut pas refaire un album imitant bêtement ses prédécesseurs Conqueror, Suffer No Guit ou The Awakening, et quand on fait une musique sous le signe de ces quatre noms : "Sabbath, Priest, Ungol, Vitus". Hé bien tu as inscrit le tien parmi tes idoles, très cher Karl à qui j'ai envie de payer un canon séance tenante, à l'issue de ce superbe album, comme je le ferais pour un frère. Tu peux être fier.

Très bon
      
Publiée le dimanche 5 octobre 2025

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Mauvais choix de terme, tout bien considéré.

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CeluiDuDehors Envoyez un message privé àCeluiDuDehors

Tu dis "ringard" comme si c'était une mauvaise chose ...

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Je trouve Conqueror un peu ringard, avec sa prod chic par Sanford Parker, sur du Manowar mélancolique.

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CeluiDuDehors Envoyez un message privé àCeluiDuDehors

Ce heavy prolo américain a un charme de dingue, Conqueror était dans la même veine et aussi bon que celui-ci !

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Merci.

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