Nine Inch Nails › Add violence

Comme beaucoup j’imagine, j’avais un peu lâché l’affaire avec ‘With teeth’ mais le ‘Hesitations marks’, sur lequel j’ai beaucoup hésité (lol), finalement plutôt sympa, m’a encouragé à me retenir au courant des productions de l’ami Reznor… J’ai découvert ainsi une poignée de EPs, format qui sied finalement assez bien au NIN d’aujourd’hui dont j’ai peine à m’enfiler un album complet. ‘Add violence’, nous annonce-t-on… Mouais, ce qui est certain, c’est que ‘Less than’, aussi sympa soit-il sent un peu l’auto-plagiat tant on a l’impression d’entendre une forme de remix de ‘Head like a hole’. J’exagère un brin mais je dois avouer que même si je suis heureux de retrouver le groupe dansant et rêche des débuts, le manque d’inspiration paraissait à craindre avec pareille entrée en matière. ‘The lovers’ balaie ce sentiment avec son côté épuré ambiant, fantomatique, plus électronique avec des vocaux chuchotés. Rien pourtant qui n’apporte de plus-value à la discographie des Américains. ‘This isn’t the place’, c’est autre chose, morceau atmosphérique décalé évoquant certains moments de ‘The fragile’ où Trent livre une magnifique interprétation vocale, fragile justement, mélancolique, avec une voix comme une nappe de particule semblant se dissoudre peu à peu… Etonnant malgré tout vu le titre… C’est ‘Not anymore’ qui vient à point nommé remettre les pendules à l’heure. J’adore ce titre qui compile beaucoup du savoir faire du combo… Une tension atmosphérique, des ambiances malsaines, des passages plus lourds aux sonorités crissantes, une forme de torpeur hypnotique… Qui se casse net pour lancera la pièce finale, un pavé de près de douze minutes, débutant comme un remix épuré de ‘Closer’, niveau rythmique en tout cas, sur laquelle se greffent des couches de sons diluant l’impression avec surgissement soudain d'un glitch tendu, comme si la musique était enregistrée sur un disque rayé… Plus ces boucles cassées progressent, plus le son se fait brouillé, sale, comme si quelqu’un s’amusait à détruire le morceau… Ce mini ne manque donc pas de moments intéressants mais il convient de l’écouter comme un laboratoire d’expérimentations, complètement fragmenté dans ses ambiances même si on y ressent inconsciemment beaucoup de ce qu’ont tenté NIN. De l’audace encore au programme mais aussi des impressions de redites, pas foncièrement désagréables selon son goût pour ce groupe… Apparemment, ce EP est au coeur d’une trilogie; personnellement, j’y sens avant tout une forme de communication avec les fans auquel il s’adresse clairement plus qu’aux néophytes… Objectivement difficile à défendre ou à dézinguer tant l’appréciation de son contenu relève de la subjectivité. 3,5/6