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Afrirampo › Kore Ga Mayaku Da

cd • 11 titres • 50:14 min

  • 1I Did Are11:37
  • 22:36
  • 3Kairaku Do Re Mi1:20
  • 4Want You4:03
  • 5I Am Bird1:39
  • 6Pekkopa In Brooklyn1:50
  • 7Nakimushikemushi Good Bye!7:57
  • 8Kui! Kui!1:23
  • 9On Ska To Paar Ya5:07
  • 10Hadaka9:14
  • 11Matane ♂1:13

informations

Enregistré par Tsuda Ippei au LM Studio, Osaka, sauf Pekoppa In Brooklyn, enregistré par Jamie Saft au studio Frank Booth, Brooklyn. Mixé par Tsuda Ippei.

Design : Heung-Heung Chin

line up

Oni (guitare, voix), Pika (Pikachu) (batterie, voix)

chronique

Afrirampo chez Tzadik, ça change en quoi que ce soit la donne ? Eh bien pas tellement. Les moyens mis à disposition sont sans doute un peu plus conséquents qu'ailleurs chez elles, le son peut-être un peu plus net. Du reste, c'est toujours le même joyeux bordel ! Le disque s'ouvre sur des chuchotements, qui se muent en scansions, qui se transforment en hurlements, qui débouchent sur un riff de guitare/pattern de batterie lourds, metal doomy, puis tout s'accélère sur une cassure, un calage, et ainsi de suite sur les onze minutes de la première plage.

Oni et Pika jouent comme d'habitude une espèce de free-rock psychodélique, musique d'allure partiellement improvisée/partiellement cadrée, délires joués parfaitement en place, dérapages en roue libre entre des repères précis. L'impression persiste, tout au long du disque, d'une synchronicité, entre les deux musiciennes, qui doit se régler par des jeux de regards, des signes – aucune ne semble jamais se raccrocher à l'autre un instant après qu'elle ait lancé une idée, mélodie, riff, rythme. Il y a des choses, là-dedans, d'une simplicité confondante – bouts coupés bruts de punk-garage, gamme de do majeur montée/dévalée/expédiée telle-quelle en une minute vingt. Il survient immanquablement l'une ou l'autre bizarrerie, au détour, qui vient recouvrir, basculer le tout – verser dans le fossé noise, confondant comptines babillées et braillements arrachés, lignes de guitare chantantes, épurées, et grappes de notes asymétriques, lancées comme une mitraille de cailloux... Colorés, les cailloux. Car tout l'est, ici.

C'est facile à reconnaître, Afrirampo, une fois qu'on les a entendu. Pas évident à définir parce que pas vraiment possible à cerner. On sait que tout peut arriver mais c'est à peu près la seule certitude. Donc : rock, pop (J ou pas), metal, noise-rock, folk démantibulé... Peu importe, ce n'est pas vraiment la question. C'est Afrirampo – c'est à dire que quoi qu'elles fassent, tout ou n'importe quoi, on n'a jamais l'impression que ce soit pour rien, qu'elles gagnent du temps entre deux bonnes idées. Elles les balancent, les idées – elles les essayent sous tous les angles et sans aucune précaution, et que ça dure ou que ça suffise de les faire tourner deux, trois fois, elles coupent court quand il leur semble bon.

Ça fait une sorte spéciale de dynamique – instable mais jamais molle, jamais vraiment incohérente. C'est relax parfois, mais jamais lâche. C'est fort intense, à d'autres moments, l'énergie déferle et cogne, mais ça ne sonne jamais affolé, fil perdu, course au mur. C'est simplement qu'elles aiment conduire au bord – des courbes des virages, dans les anges aigus des zig-zags, du côté de la falaise où l'on est le mieux placé pour tout bien voir, paysage, étendues. De là, on peut changer « cui-cui », en faire un titre sans que ça sonne agaçant. On peut faire grincer sa gorge, sur une base aussi « chou ». Elles s'amusent à ça – et à mille autres choses. Il faut se détendre pareil pour arriver à suivre à peu près – ou à s'y perdre agréablement, plutôt, commencer à saisir la richesse du jeu, sous la sensation première d'un chaos de pigments et de formes, découpes et volumes jetés en vrac, roller-coster au dessin quantique, aux changements de vitesses aléatoires.

Tzadik, chez Afrirampo, ça donne quoi, au change ? Ça fait une pochette plutôt classe, presque sobre – qui vous saute moins que d'autres, d'elles, à la rétine. C'est un bon point d'entrée, du reste, dans leur discographie. Il n'y en a pas de vraiment mauvais, ceci-dit. On s'y retrouve toujours – parce que ça n'est jamais pareil. « C'est un poison », nous dit le titre. Et alors ? Le gosier s'y est fait, pas de quoi prendre peur et s'abstenir.

Bon
      
Publiée le lundi 30 juin 2025

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    (Elles ont fait un disque avec Acid Mothers Temple, aussi... D'autres gens extrêmement stables, comme on sait).

    Message édité le 02-07-2025 à 22:15 par dioneo

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    C'est leur seul disque chez Tzadik - et à priori leur deuxième album... Mais comme dit dans la chro, à part que le son est peut-être un poil plus "propre" qu'ailleurs, ça ne change au fond pas grand chose à leur musique, d'être chez Zorn ! Ça fait une belle pochette, en revanche, oui. Et c'est très "musique à potentiel", c'est vrai, Afrirampo - dans le sens aussi ou il faut accepter de se donner le temps et de ne pas se braquer sur l'impression première possible du "ah tiens, bonne idée, elles... Mais... Pourquoi elles ont tout de suite zappé sur autre ch... MAIS ! ENCORE reparties !! Eh ! Je comprends RIEN, là !!".

    Note donnée au disque :       
    COLDSTAR Envoyez un message privé àCOLDSTAR

    Du peu que j'ai écouté de cette formation je lui avais trouvé un potentiel vraiment intéressant. Pas assez creusé malheureusement. Mais cette chronique serait une bonne raison de m'y remettre - d'autant qu'il ne m'avait pas effleuré l'esprit qu'elle avait été signé sur Tzadik même si ce disque a déjà 20 ans. Et puis cette pochette est vraiment cool.