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Aux 88 › Bass Magnetic
lps • 8 titres • 38:55 min
- 1Bass Magnetic5:35
- 2Let's Dance3:59
- 3Frequency 1352:49
- 4Time Space5:22
- 5Sonic Boom4:27
- 6How Low Can You Go?5:35
- 7Technology5:04
- 8Fly by Night6:01
k7 • 11 titres • 39:55 min
- -Bass
- 1Tales from the Bass Side
- 2Sonic Boom4:27
- 3Warning
- 4How Low Can You Go?5:35
- 5Fly by Night6:01
- 6Technology5:04
- Magnetic
- 7Dream Séquence
- 8Bass Magnetic5:35
- 9Let's Dance3:59
- 10Time Space5:22
- 11Frequency 1352:49
informations
Enregistré et mixé au Cherokee Studio, Detroit, par Douglas Patterson, assisté de AUX 88.
line up
Keith Tucker, Tommy Hamilton
chronique
Aborder Aux 88, c'est attaquer la techno de Detroit par son versant le plus aride – rigide, robotique. Le plus physique, aussi – cycles moteurs qui s'agencent le plus abruptement possible. Du funk de hangar, héritier de Kraftwerk mais aussi, mais surtout : découlant très directement des factions américaines qui avaient hacké, arraisonné l'idée, la musique des Allemands pour en faire une province plus ou moins souveraine et souterraine (underground – comme le chemin de fer ou la résistance du même nom) de la Great Black Music, de l'afro-futurisme, vers le début, le milieu des années quatre-vingt – Bambaataa et le Soul Sonic Force, bien sûr, mais aussi toute l'électro-funk de Roger & Zapp, Jonzun Crew ou Newcelus jusqu'à Cyborton.
Seulement voilà : Aux 88 donne de tout ça, disais-je, une version asséchée, la plus élémentaire possible. Pas de paillettes et de perruques post-P-funk, ici, pas de lunettes de l'espace qui permettent de voir en 3D les créatures les plus cools des galaxies et des trous noirs, pas de couleurs pétantes façon Zulu Nation. Plutôt qu'à Clinton ou Grandmaster Flash (ou Ramelzeeh), les mecs d'Aux 88 font penser aux « black skinheads » d'Onyx ou d'autres phalanges d'un rap hardcore qui ne sourit jamais. Et la musique suit : dure, géométrique, métal qui s'articule sur fond de verre et de béton. Mais funky, j'insiste – irrésistiblement mouvante. Infusée de cette mélancolie bien propre aux musiques électroniques d'ici, aussi – un peu morne, électricité en éclairs gris-noir.
Cette mélancolie toujours au seuil de la pure contemplation, toutefois, en quelque sorte... Heureuse ? Le corps tenu, en tout cas, en un état de bien-être tout mécanique – au fond soulagé que des pièces d'acier, d'alliages, de plastics, remplacent les organes. On ne devient pas désincarné : on se ré-incarne, plus solide, plus stable. On ne regrette pas. La carapace nous protège – des particules dans les usines désaffectées où s'installent les fêtes, du vent et des autres intempéries, de l'hostilité du dehors. On n'a plus froid – on n'a plus de fièvre. On devient Cybermen, Cyberwoman – mais content.e.s de l'être, n'ayant pas perdu toute humanité, dans l'opération. Les tissus sensibles ont disparu, d'accord, on s'en est dépouillé.e – mais les capteurs en place traduisent toujours les stimuli ; même : avec plus de nuances, d'exactitude. Et les flux se régulent plus aisément, efficacement. On peut danser, oui – toute la nuit, sans tomber, des jours durant.
Le principal danger, c'est la surchauffe. Mais pour l'instant, l'air du soir est glacé – le thermostat fonctionne, parfaitement, réglé finement. Il faudra bien penser, à un moment, bien sûr, à recharger, remplacer les batteries, peut-être. Pour l'instant, l'autonomie demeure inentamée. Les coques habitées, vivantes, s'élèvent, décollent, bougeant avec les rythmes qu'elles produisent, aussi, s'envoient et réceptionnent. Leur vol est gracieux, sur cette citée qui dort.
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