Krhoma Death › Grating into corpse

Chez Guts, on est encore beaucoup à aimer digger, à kiffer les disquaires poussiéreux tenus par des dinosaures au bonjour absent. L’animal se raréfiant, le plaisir de réussir le grand chelem, à savoir trouver un disquaire ET y trouver une pépite à prix non Discogisé, en devient non moins explosif. Cette excitation juvénile d’avoir *fait une affaire*, et de rentrer chez soi, fier de sa trouvaille, peu importe la qualité de ce qu’on a ramené. L’important c’est pas ça, c’était tout le process. C’est comme rentrer chez soi avec l’album de Krhoma Death (putain je sais jamais où foutre le H), cette sensation de faire partie des élus *qui l’ont* et qui vont sûrement ne jamais l’écouter.

Et j’aurais bien aimé dire qu’ils ont bien tort, bla bla, parce que Krhoma Death c’est trop bien, c’est du death metal genre brutal à l’americaine, qu’ils ont très certainement beaucoup écouté Deicide ou Banished/Baphomet et que leur chanteur il est vraiment très très énervé et puis c’est vrai qu’à la première écoute on est un peu soufflé par le caisson du truc, c’est gros et carré, zero fioritures : riff tremolo/simili blast/grognement. En plus le son de gratte sonne à la Obituary, Yes, la voilà la pépite !

Sauf qu’au bout de 15 minutes, la jolie princesse se transforme en vieux morceau de jambon inspide là, le caisson devient un vieux carton Amazon, et on se regarde, l’air pantois : on se fait bien chier quand même. Les mêmes patterns. Tout. Le. Temps. Pas de bol, les riffs sont pas assez quali pour tenir le déficit de créativité des compos, les qualités initiales deviennent des boulets, et on finit par saturer de ce chanteur qui en fait des tonnes pour essayer de combler ces tremolos sans vie. Ni gras, ni Satan, moyen en tout, j’aurais aimé l’aimer « Grating into corpse ».

Mais moi, au moins, je l’ai.