Recitations › Another Voice Possesses

Allez, encore une petite dose de hasard ou de destin vu qu’il n’y a plus rien d’autre qui marche chez moi et en plus, il parait qu’il « fait bien les choses », c’est exactement ce dont j’ai besoin : que les choses se fassent. Je tombe donc pas rasé sur « Recitations », groupe aussi rare que ses sorties dont nous voyons apparaitre le bout du nez pour la deuxième fois de l’histoire de l’univers en cette année 2025, année du feu, du vent, de la poussière ; ici, prenez le temps de regarder la tracklist pour mieux vous motiver, ou vous démotiver avant d’appuyer sur « Lecture ». Un monologue de 22 minutes suivi d’un autre de 12 et d’une petite lichette de cinq minutes, ça va ! Une majorité de l’album sera tout atmosphérique avec plein de synthétiseurs du passé, un tempo tranquille, telle une petite balade interstellaire entre deux trous noirs comme nous l’indique a priori l’illustration et une voix qui parle / grogne / hurle doucement, un peu comme un bûcheron galactique qui foutrait des coups de marteau en rythme vu qu’il travaille au service de maintenance de cette base lunaire là, la première à droite. Des accalmies, des slows, des valses, une narration qui ne nous fait pas perdre le fil du tout, ça c’est pour ne pas vous démotiver sur la longueur étirée de ces gros bouts de musique de tête. Des mini moog, des Roland JV, des Kawai K1 (je lis la tracklist, je n’y connais rien moi, vous imaginez), des machines des sons pour vous faire planer, c'est bon pour ce que vous avez. Des gongs, des arpèges, une batterie au fond, discrète, Trondheim la nuit oui, à force on va vouloir s’y installer, et puis des accélérations aussi mais d’une douceur incroyable vu la supposée tonalité « sombre » du propos, tellement sombre qu’il ne fait même plus noir. Il fait « autre », et là-dedans émerge de temps en temps des mélodies, des chants histoire de bien rappeler qu’on chante dans ce pays, un peu comme on boit en France : avec modération bien sûr !