Vous êtes ici › Les groupes / artistesGGhost (Jap) › In Stormy Nights

Ghost (Jap) › In Stormy Nights

cd • 6 titres • 62:30 min

  • 1Motherly Bluster5:19
  • 2Hemicyclic Anthelion28:05
  • 3Water Door Yellow Gate5:56
  • 4Gerki No Toshi7:50
  • 5Caledonia5:34 [reprise de Cromagnon]
  • 6Grisaille9:43

informations

Enregistré au Studio Five, Aoyama, Tokyo, en juin et juillet 2006 Par Satoru Fuji, assisté de Michiru Tawa. Mixé et masterisé par Satoru Fuji. Produit par Taishi Takizawa.

line up

Masaki Batoh (voix, guitare acoustique, springer), Michio Kurihara (guitare électrique), Takuyuki Moriya (contrebasse), Kazuo Ogino (piano, synthétiseur analogique, kaval, gaïda, flûte à bec ténor), Taishi Takizawa (saxophone, flûte, vibraphone, theremin etc.), Junzo Tateiwa (tambourin, cymbales, timbales, tablas, batterie etc.)

chronique

In Stormy Nights, soyons honnête, est le seul album de Ghost que je n'ai jamais vraiment aimé. C'est encore beau, pourtant... Le ciel est couvert, la nuit et l'orage annoncés s'étirent en une longue saison – les masses de son se déploient, sur le long Hemicyclic Anthelion, en mouvements fascinants, magnifiques et inquiétants. Tout s'articule, comme toujours, la maîtrise acquise au cour des années n'empêche, ne confine rien en de plats savoirs faire. Mais... Je ne sais pas, pour une fois – la première et l'unique – j'ai l'impression que Ghost se répète, se résume, essouffle quelque peu son art des cycles et variations.

Cette longue pièce – Hemicyclic, donc – est assez merveilleuse, oui, longue impro habitée, dense, agitée. Le morceaux folk, juste avant, ouverture crépusculaire – Motherly Bluster – nous plonge tout de suite dans cette atmosphère lourde. Ensuite... Quelque chose me perd – mais pas assez, en quelque sorte, pas comme, ailleurs, Ghost peut le faire à mon grand ravissement. (Sur Free Tibet, Temple Stone ou Hypnotic Underworld – jamais deux fois pareil). Cette fois, tout simplement : il m'arrive de m'ennuyer.

J'aimerais, à vrai dire, que là encore, « ça prenne » – que comme sur Free Tibet, justement, la longue dérive (le morceau-titre, sur ledit album) et les scénes plus courtes se répondent sans avoir besoin d'afficher une trop grande symétrie. J'aimerais que cette fois encore, folk, prog, jazz, émanations psyché, s'irisent et se précipitent, que ma perception, mes sens, les confondent sans paniquer, sans qu'en ressorte une sensation de flou, de brouille. Même, j'aime certains détails, là : le chœur au mellotron sur Water Door Yellow Gate, par exemple, c'est fantastique, comme ça vrille mine de rien la chose. Mais voilà : j'écoute, et quelque chose s'échappe, s'évade, devient distrait, et je cesse d'entendre vraiment.

Je tourne en rond, à mon tour, je me répète. Je voudrais en dire plus – je voudrais y entendre plus, m'y entendre mieux. Je ne parviens pas vraiment à mettre le doigt, à mettre les mots là-dessus. Pourquoi cette reprise de Caledonia – l'improbable morceau indus-black-metal-noise sorti par les zozos de Cromagnon en... 1969 (si) – me fait, au mieux, à peine sourire, alors même que je saisis bien, dans cette version, il me semble, ce qui l'écarte subtilement de l'originale ? Pourquoi, à chaque fois, l'envie me prend, à mi-chemin de Gerki No Toshi, d'écourter, de zapper sur la suivante ? La suivante... C'est Caledonia. Alors – mais pourquoi ? – je suis tenté, encore, de sauter à l'index d'après. Grisaille, c'en est le titre. Peut-être... Peut-être que c'est l'explication, aussi, la définition de ce qui ne me retient pas, dans ce disque ? J'aime les intempéries, qu'on m'entende – même parfois le brouillard, le crachin, les cieux ternes. Mais là... Ça me trouve un peu morne – et, ou réciproquement. Je voudrais que ça parte encore ailleurs...

Ça le fera, une dernière fois – ils le feront, avant séparation. Sur un ultime disque sans filet – enregistré lors d'un étrange concert sans repères, donné dans un temple, y déployant un dispositif particulier, une circonstance singulière. Ensuite, donc, le groupe cesserait. Masaki Batoh – avec quelques autres, présents ou non ici – continuerait sous divers noms, dans divers projets durables ou éphémères (deux disques de duo avec la violoncelliste Helena Espvall, cinq albums avec le groupe The Silence...). Pour le moment, j'écoute Grisaille. Et oui, quand-même : c'est une belle conclusion, pour cette partie studio de la discographie... C'est un des hauts moments du disque, d'accord, du moins de ceux qui font que j'y retourne tout de même. Mais ensuite : je reviens ou je passe ailleurs. Eux, donc, feront de même. On n'est pas obligé de prendre ça, pour autant, pour un aveu d'échec ou de plus-rien-à-dire.

Moyen
      
Publiée le samedi 7 juin 2025

Dans le même esprit, Dioneo vous recommande...

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "In Stormy Nights" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "In Stormy Nights".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "In Stormy Nights".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "In Stormy Nights".