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Masonna › Inner Mind Mystique

cd • 7 titres • 38: min

  • 1Inner Mind Mystique One3:44
  • 2Inner Mind Mystique Two3:21
  • 3Inner Mind Mystique Three3:35
  • 4Inner Mind Mystique Four3:45
  • 5Inner Mind Mystique Five3:50
  • 6Inner Mind Mystique Six3:56
  • 7Inner Mind Mystique Seven*15:17

informations

Enregistré et monté au studio Acty Hanazono, septembre/octobre 1995.

line up

Masako Yamazaki (harshtronics, exclamations)

chronique

MASONNA ! C'est bien simple. Ou pas ?

On serait tenté en tout cas de chroniquer tous ses disques – sous ce nom au moins – de la même manière, en deux lignes max, autant à l'arrache que lui semble les avoir enregistrés, emballés, euh... "Produits" ? En trois mots : du signal saturé, amas de feedback qui part direct en vrille, magma ultra-abrasif fait pour vous laisser K.O. en quelques secondes, tout au plus une mince poignée de minutes. Le type avait d'ailleurs à une époque la réputation de donner des performances tout aussi expresses – de repartir à peine arrivé sur une civière, s'étant jeté avec un peu trop de véhémence sur ou depuis un des ses amplis, en braillant des trucs inarticulés. Voilà pour la légende, le folklore. Mais pour ce qui est d'une quelconque réalité – celle de ce disque, par exemple, en particulier ?

Eh bien d'accord, on n'en est pas forcément loin, de cette description lapidaire, en son – de cette idée d'un monde aux événements lapidaires, plutôt, répétés, répétitifs mais sans continuité, d'un boucan décousu. Et c'est bien comme ça : vu que c'est de la HARSH-NOISE, là – versant qui ne s'embarrasse pas particulièrement d'un concept pointu. La Mystique du titre, et l'Esprit, qu'est-ce que c'est ? On s'en fout. Peut-être une blague. Le son coupe court aux questions ! Ici, donc : sept plages de stridences et paquets de fréquences écrasées, barbelées – ou six, sur l'édition qui se présente en trois vinyles 7" semble-t-il – oui, c'est très con, pour ce genre de truc, les sorties collector, je suis d'accord. (Il existe mêle une version « deluxe » en LP 12'', sortie en 2023. La farce, quoi). Dont une – la dernière – dépassant le quart d'heure. De la harsh-noise – j'insiste – brutale, métallique, saignante, pas faite pour être finaude... « Sauf que » ?

Sauf que le type, au vrai, sait y faire. Et que ce bordel sans queue ni tête (ou plein des unes et des autres, et d'autres morceaux sans doute – tout ça tranché, débité en tronçons) nous saute à la gueule et ailleurs avec une définition confondante. C'est le chaos mais rien n'est flou. C'est sans cervelle (sinon sous forme d'une viande de plus) mais méchamment déterminé quand aux points où ça tape, à la précision des modes de hachage déployés. Tout un nuancier de caries sonores et de fraises de dentiste attenantes – une dédiée par pourrissement de la pulpe, de corruption de l'émail. Anesthésier – A.K.A. baisser le son – c'est tricher. Puis blague à part : monter le volume, c'est entendre mieux, complètement, à quel point c'est détaillé, ce camaïeu de bruits blancs, roses, marrons, aux teintes innommables. (Mais pas au casque, surtout pas... JAMAIS!). C'est accéder au plaisir plein de la chose – crétin, risqué (surtout si vous habitez en ville, avec murs mitoyens feuilles-de-papier) mais pas fatalement complètement maso. (Bien que ce soit l'un de ses surnom, tiens, à lui – bon, Masaki, Maso, MASONNA... Ça se tient).

Enfin d'accord : peut-être un peu quand-même, pour le goût des trucs qui font un poil mal. Mais pour de rire. Mais pour de vrai. Pour de vrai mais en son seulement – alors il suffit de se lâcher, de se laisser bringuebaler, on sait bien qu'on ne va pas VRAIMENT se retrouver farce-à-saucisse à la fin, comme les couillons de citadins balancés à flanc-de-pente-de-colline dans des tonneaux à l'intérieur bardé de lames de rasoirs dans le 2000 Maniacs d'Herschell Gordon Lewis (1964... le machin a la réputation d'être le premier film gore de l'histoire. Je l'ai vu... C'est mauvais, comme bobine – très, et à peu près seulement).

Tiens, le disque est fini. J'ai les oreilles qui vibrent encore. C'était vraiment pas mal. Je ne vois toujours pas grand chose de plus à ajouter – comme à chaque fois que je ressors ce disque, tous les dix ou cinq ou deux ans. Je le passerai peut-être en soirée, la prochaine fois qu'on me sort « tiens, ça c'est pour toi, tu aimes le rock », avant de balancer du Creed. Il faut savoir recevoir et donner, et partager ses bonnes manières.

Bon
      
Publiée le vendredi 6 juin 2025

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    @nicola : oui, il y a des contraintes, de la recherche... Mais ça me paraît toujours, pour ce que j'en sais, "d'ordre surtout technique", je n'ai jamais lu qu'il prétendrait à un discours philo, politique ou quoi. Vu en concert y'a longtemps aux Instants Chavirés, tiens, lui, d'ailleurs. On devait être dix et il me semble me souvenir qu'il buvait du blanc en abondance derrière ses potards, et avait dû nous en balancer dessus (ou cracher ?) à la fin.

    Message édité le 15-06-2025 à 20:04 par dioneo

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    @Gulo : Oui oui, il a souvent des titres euh, porno-Z-gore débilos, c'est sûr. Mais c'est aussi souvent, comme ici, très vague, avec des déclinaisons de chiffres en guise de titres. Disons que vraiment, à la différence d'autres, j'ai jamais l'impression que lui (en particulier) en fasse des théories, ou entendent qu'on brode sur son truc des théories. Puis tout connement : pour moi, à l'oreille, ça sonne pas dans les mêmes couleurs de boucan, les uns et les autres, la plupart du temps. Encore une fois : ici, je trouve ça bien plus fun (même sans guillemets, allez) que dans la plupart des trucs PE que j'ai pu entendre/écouter. Mais donc, le PE, je suis loin d'être spécialiste. (Puis allez, un jour ou l'autre je chroniquerai la K7 de K2 à pochette BDSMoche que j'avais ramené un coup de chez Bimbo Tower, qui dit peut-être le contraire de ce que je hasarde - et qui de mémoire est surtout un des trucs les plus "inutiles" stockés sur mes rayonnages...).

    Message édité le 15-06-2025 à 19:44 par dioneo

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    nicola Envoyez un message privé ànicola
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    Aube s’amuse à faire du bruit à partir de certaines contraintes, par exemple à partir de métal (du vrai, pas du gru) ou de trucs récoltés dans un cerveau donc à mon avis, il y a une certaine recherche chez lui.

    Message édité le 15-06-2025 à 19:30 par nicola

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Aube, de mémoire aussi, c'était à part. Ne fût-ce évidemment que pour Ukiyo, mais le peu du reste que j'ai entendu avait l'air de posséder une bonne dimension poétique. Un peu comme, té, Contagious Orgasm.

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Oui enfin bon, il a beau glapir de façon incompréhensible, il a bien garde que les intitulés ne laissent que peu à deviner sur la teneur du propos. Même si effectivement c'est quasi potache : Mademoiselle Anne Sanglante Ou Notre Nymphomanie Auréolé.

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