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Ghost (Jap) › Hypnotic Underworld
cd • 11 titres • 70:42 min
- Hypnotic Underdworld
- 1God Took a Picture of His Illness on this Ground13:22
- 2Escaped and Lost Down in Medina7:09
- 3Aramaic Barbarous Dawn2:55
- 4Leave the World!0:22
- 5Hazy Paradise4:53 [reprise de Earth and Fire]
- 6Kiseichukan Nite5:04
- 7Piper6:41
- 8Ganagmanag10:04
- 9Feed7:07
- 10Holy High6:10
- 11Dominoes - Celebration for the Gray Days6:44 [reprise de Syd Barrett]
informations
Enregistré par Masaki Hayashi. Produit par Taishi Takizawa.
Atwork : Ichiyusai Kuniyoshi
line up
Masaki Batoh (guitares acoustiques à 6 et 12 cordes, voix), Michio Kurihara (guitare électrique), Takuyuki Moriya (basse électrique, contrebasse, violon), Kazuo Ogino (piano, mellotron, Korg MS-20, orgue, luth, flûte à bec, harpe celtique), Taishi Takizawa (flûte, saxophone, tin whistle, bouzouki etc.), Junzo Tateiwa (batterie, tablas, percussions)
chronique
Il y a tout Ghost dans ce disque – en entier, en détails. Non que le groupe y rejoue son passé, confine et classe ici sa musique comme au musée, en collection à consulter, non... Parce que Batoh et compagnie – une partie des musiciens qui jouent là avec lui y sont d'ailleurs maintenant depuis plusieurs disques, plusieurs années – y paraissent parfaitement maîtres de leurs moyens mais capables, encore, de ne pas s'y enfermer, de ne pas être guidés par « tout ce qu'ils savent faire ». (C'est beaucoup, pourtant, là – ce « tout ce qu'ils peuvent faire »).
Il y a cette longue suite qui entame le disque, lui donne son titre. Ce sens particulier du temps, des temporalités ; les minutes qui s'allongent, s'étirent à perte de vue sans que l'ennui s'y glisse, sans que les secondes s'alanguissent – elles se posent et s'étendent, c'est tout, se conforment pour qu'on s'y loge ; le défilement qui soudain s'accélère, se resserre, nous aspirant dans sa densité tout à coup presque panique. Les moment versent l'un dans l'autre – et les genres supposés, contrebasse jazz, ronds de synthé dans l'eau, dans l'espace, lignes de cordes électriques et de timbres soufflées qui font des dessins liquides, se dissolvent dans la résonance. Prog qui crame comme du free-psych au détour d'un break, sort à pic d'une plage étale, tournerie piano/basse (cette fois-ci amplifiée) sur un cycle asymétrique, avec les mêmes souffles qui volettent par dessus, à travers... Plus loin dans le disque, cet interlude parlé sur fond de harpe et de ru qui s'écoule, de douce cascade.
Hypnotic Underworld est un lieu fantastique, aux recoins inépuisables et aux horizons clairs, lumineux même – jusqu'à l'aveuglant, par passages. Chacun y joue un nombre étonnant d'instruments – sauf Michiho Kurihahra mais sa guitare, à lui, est déjà comme tout un orchestre, mieux : tout un monde, plein de strates et de paysages, de reliefs et de consistances, de chemins et de places désertes. Personne ne semble tâtonner, sur rien – parfois, seulement, s'en tenir heureusement à l'essentiel.
Ghost, ici, reprend – littéralement , sur Dominoes – les paroles de Syd Barrett. Plus tôt, aussi, un morceau d'un groupe plus obscur pour la postérité (les hippies néerlandais de Earth & Fire sur Hazy Paradise – dans une version assez proche en apparence mais comme revitalisée). Le groupe ne « refait » rien – ses souvenirs comme ses projections se fondent dans sa substance – qui ne diffère pas de son geste. L'interprétation est vivante, jamais mimée. Et les compositions propres, originales n'imitent rien – elles répondent, parfois, continuent, passent en autonomes par ces stations d'autres autonomies trouvées, découvertes, devinées.
On peut s'y perdre – dans ce sous-monde hypnotique qu'annonce d'emblée le titre. (Un sous-terrain sans fin, véritable réseau ?). On s'y pose vite cette question : quel intérêt aurait-on, de toute manière, pour le moment, à remonter ? À trouver une issue ? Tout y est beau – même quand la secoue, ou que des formes s'agitent, vêtues des robes et le visage caché sous les masques de l'un ou l'autre démon, de l'un ou l'autre enfer. Les couleurs brillent et les ombres absorbent. La chaleur et le frais bougent au rythme du pouls – on les nourrit, elles nous infusent, ces variations de climat. L'orage gronde et la pluie bruisse, sur ce morceau-suspension plus haut cité – Kiseikuchan Nite, là ou Batoh (si c'est bien lui ?) lit à voix haute, tournant des pages. Ce tonnerre même apaise – proche pourtant mais comme amorti, adoucit, caressant. On s'égare oui, facilement.
On y revient toujours – pour ça, précisément, et entre autres. Et sa conformation, ensuite, nous devient familière – ses volumes et perspectives anormales nous deviennent accueillants. Parce que le vertige y est un plaisir fort – mais tout autant la sensation de s'y tenir campé debout, en pleine terre. À ciel ouvert et dans les galeries, le dédale. C'est immense, mais on peut tout saisir, toucher, effleurer, on saute par-dessus des obstacles, on est aspiré sous des poches, Là, tout sonne. On ne peut pas rester toujours. On y trouve l'idée juste – de ce qu'eux, et on en fera ce qu'on veut, on construit en endroit sûr.
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