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Ghost (Jap) › Snuffbox Immanence
informations
Enregistré par Kohei Amano. Produit par Ghost et Taishi Takizawa.
line up
Masaki Batoh (guitares acoustiques à 6 et 12 cordes, banjo, voix), Setsuko Furuya (marimba, vibraphone, glockenspiel, tubular bells), Sawa Ishizuka (trompette), Michio Kurihara (guitare électrique), Kazuo Ogino (clavecin, orgue portatif, piano, piano électrique Fender, harpe celtique, luth, flûte à bec, kaval, gaïda, khene), Hiromichi Sakamoto (violoncelle), Masami Katamoto (trombone)
chronique
Snuffbox Immanence rayonne, intensément et doucement. Le groupe atteint à un raffinement tout neuf, tout frais – arrangements baroques, jazzy, tour à tour ou tout ensemble. Clavecin, soufflants aux timbres de cor, marimbas roulés, s'infusent entre les accords folk, l'écriture se pare d'élaborations prog qui se condensent mine de rien dans les textures, les brumes, gouttelettes psychédéliques. Daggma aborde Steve Reich ou Philipp Glass en bardes sympathiques, un peu hirsutes et tranquillement perchés. Tout se tient, ferme, tout baigne dans une lumière mouvante, qui s'étend et se rétracte en pouls apaisé.
Sorti le même jour que Turn On, Tune In, Free Tibet, ce disque n'en est pas le pendant, la mise en miroir ou la part manquante. Un autre regard – une même vision qui saisit une même scène, plutôt, peut-être, depuis un autre angle. Pas de hantises, ici – nom du groupe ou pas. La présence, la qualité du rêve, plutôt, amenée dans les heures d'éveil – et la pratique pragmatique des instruments, la composition, verbe et musique. Pas d'arrachement en plage d'une demie-heure, poussée plus haut qu'un réel plombé – mais une manière de léviter heure petite heure durant, même pas, la tête légère et le pas très sûr. L'enchantement ne sert pas à s'évader – mais à trouver mieux son chemin, où rester et d'où partir.
Chaque disque de Ghost est unique – il n'y a guère à mon sens que le tout dernier de leurs albums studio qui fera un peu redite. Chacun de ces instants, moments sans pareil, peut déboucher sur tous les autres. Rien n'est interchangeable – mais tout s'articule, et le choix qu'on fera de passer d'abord par ci ou par là dira l'histoire autrement, la chargera ou la déchargera de tel ou tel sens, couleur, inflexion. Ça et ce qu'on y mettra soi-même – bien sûr, comme toute musique (ou lecture, fiction filmée etc.) – mais chez eux cette latitude semble une part même de la substance, du propos.
L'Immanence – elle est dans le titre même, cette fois-ci, comme proposition. C'est à dire, ce qui est là, partout, à même le monde – pas de force supérieure, de transcendance, donc, qui vous dira par où passer, à quoi viser, pourquoi vous devriez ou ne devez surtout pas. Certains mystiques et certains curés vous diront que ça réduit le monde, cette approche, que ça le prive de beauté. Ghost dit autre chose – laisse entrevoir une vastitude, des profondeurs qui ne s'encombrent pas d'Infinie, d'infinité. Rien ne fini, dans notre impermanence. C'est à dire que si, parce que rien ne dure – mais nous non-plus, chacun, chacune, alors avant le gros boum ou la lente extinction, tout va continuer... Foin de philosophailleries, allez. Ouvrons cette tabatière. Fermons cette boîte. Laissons émaner tout ce qu'elle renferme, ce qui en déborde. Vide ou pleine, apprécions son poids qui s'alanguit et s'anime sur nos sens.
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