Oh sombre musique, entame tes rythmes sauvages, que tes guitares gémissantes se répandent comme le fiel qui rongera cette société capitaliste et ses valeurs de merde, que cette voix s’élève dans la nuit comme un cri de révolte macabre. J’adore la musique des Colombiens de Okvlta, un deathrock bestial, sombre, âpre, quelque part entre les premiers essais de XMal Deutschland et les Espagnols de Malefixio. Un qui ne fait pas semblant. Une bande-son pour une course hallucinée entre les arbres aussi bien que dans les bas-fonds d’une ville, de nuit bien entendu. Les structures sont relativement simples, tout est axé sur les ambiances glauques taillées à la haches par les accords de guitare tandis que la rythmique poursuit imperturbablement sa course. La voix féminine a quelque chose de colérique et d’occulte à la fois, même quand la musique sombre dans une violence purement punk (‘Okvulta’, ‘Bruma de muerte’). Le combo n’en est encore qu’à son premier essai mais niveau efficacité, ils ne sont pas les derniers de classe pour qui apprécie le deathrock dans son essence brute. Une urgence macabre, une pulsion glauque, épicée d’une révolte primale, clairement pas destinées à un public en vêtements victoriens.