Sparks › Whomp that sucker

‘Frappe, ce crétin’, impayables ces deux, avec leurs pochettes débiles et leur musique à nulle autre pareille mais accessoirement après un ‘Terminal jive’ en demi-teinte, il est clair qu’à défaut de se cogner la gueule, les Maels se sont foutu un sacré coup de pied au cul. S’ils évoluent toujours dans un registre plutôt new wave, ils le font en version rock comme en témoigne le ‘Tips for teens’ d’ouverture empreint d’un glam rock auxquels on les a rarement associés et que pourtant les Sparks auront été les seuls à transporter à travers toutes les décennies sans passer par le metal. On songe à Queen dans le travail vocal ? Normal, leur producteur a travaillé avec ces derniers. Ces effets se retrouveront d’ailleurs sur plusieurs chansons (‘Where’s my girl’, ‘Upstairs’, ‘The willys’…) et renforcent la force de l’invitée numéro un, l’ironie ! Vous l’aviez vu venir mais comme toujours avec les Sparks, rien n’est simple puisque nos loustics favoris revenus à une formation plutôt rock malgré le travail très présent des claviers et les rythmiques new wave parviennent à être délirants, baroques mais avec une note obscure en filigrane à chaque fois (‘I married a Martian’, ‘Suzie Safety’). Russel refait le show comme à l’époque de ‘Kimono my house’ avec son timbre de fausset et sait ajouter au besoin une petite note douce-amère (le refrain de l’excellent ‘Funny face’, plus profond qu'il n'y parait) ou nous inventer un cabaret rock bizarre dont les Américains ont le secret (‘That’s not Nastassia’ ou le complètement barré ‘Wacky woman’). Alors que les grands noms tels que Queen, Genesis, David Bowie même aborderont les 80’s de manière équilibriste et douteuse, les Sparks se jettent la tête la première dedans comme on se jette dans une cuve remplie de balles en mousse. Normal, il les avaient anticipées et, bouffons armés de leur humour acide, ils réussissent là où les précédents se sont montrés trop sérieux. ‘Whomp that sucker’ est donc un grand cru, empli de cette folie coutumière mêlant glam, cabaret baroque, rock et new wave qui parlera certainement aux fans de l’époque ‘Kimono my house/Propaganda’ en édition 80's. 4,5/6