Billy Idol › Dream into it

Il vieillissait bien notre ami Billy (je ne sais pas pourquoi j’use toujours d’une telle familiarité avec cet homme-là) entre nostalgie et goûters avec sa petite-fille; certes son dernier EP était moins jojo que celui d’avant mais bon, il n’avait plus rien à prouver. Sauf que là, je ne sais pas, Billy a décidé de vieillir, comme ça, d’un coup, sans prévenir. Oui, il se livre décidément de plus en plus dans ses textes, écrit sur des thèmes peu abordés, on sent que ça le travaille, la famille, les gens qu’il a pu décevoir, l’introspection, les succès aussi et d’ailleurs, ça fonctionnait très bien sur ‘Kings and Queens of the underground’ car le ton est honnête, sans complaisance ni pathos, à l’image de son autobiographie mais ici, musicalement, c’est une catastrophe. Que signifient ces rythmiques en carton ? Ces guitares froides et sans âme ? Steve Stevens a rarement été si peu inventif. Du coup, les paroles paraissent sonner faux, Billy a beau clamer qu’il est incorrigible, qu’il ne ralentira pas, qu’il ‘danse toujours’, les orchestrations si plates accompagnant ces confessions confèrent à l’ensemble un ton poseur de vieux con qui refuse d’admettre qu’il a vieilli. Au moins, dans les 80’s, la production FM avait à coeur de faire mugir les guitares, les beats, mais là, tout est aplati. Même la voix sonne appliquée et sans réelle émotion et ce ne sont certainement pas les duos qui modifieront la donne… Avril Lavigne ? Sérieux ? Si c’est pas du racolage, ça. On aurait pu attendre quelque chose de celui avec Joan Jett mais idem pour le chant de la rockeuse, si sage, si lisse… Où est passé la gouaille rocailleuse qui faisait son charme ? Si au moins des mélodies efficaces relevaient la sauce mais non, tout est convenu, naze, même la relecture de ‘John Wayne’ (quelle idée d’ailleurs de relooker ce titre moyen), exception faite de ‘Still dancing’ mais qui n’est pas folichon non plus. C’est d’autant plus rageant que niveau écriture, Billy n’a pas triché, ses paroles sont profondes mais ce n’est hélas pas ce que l’on ressent au final, juste une impression vide, un disque de vieux rocker pour qui la chaîne à cadenas devient lourde à porter… Je suis chagrin.