J’aurais dû m’en douter mais évidemment quand on entame l’histoire du mauvais côté chronologique... En découvrant les Cult Maniax, j’ai immédiatement songé à une version plus gothique et moins tendue des Dead Kennedys et pour cause, le groupe est issu de la second vague punk anglaise. Musicalement du moins car dès le départ, le combo a préféré l’ironie, les thématiques vaguement occultes aux problèmes de société (encore que...); cela leur a plutôt bien réussi puisqu’après un hiatus de trente ans, ils se repointent l’air de rien comme si le temps n’avait pas prise sur eux. Quel rapport avec les Dead Kennedy ? Il n’y en a pas réellement, je trouvais simplement que le chanteur a un timbre m’évoquant un croisement de Abbo (UK Decay) et Jello Biafra pour l’intensité mais en réalité, on s’en tamponne puisque nos Britons ont largement de quoi défendre leur cause sans recourir à trente-six expédients. Punk donc mais pas trop rapide, plutôt sombre dans les harmonies avec des mélodies efficaces, des ambiances obscures; il y a clairement une patte anglaise dans cette musique mais sans insister de manière lourde, elle emprunte aussi (consciemment ou non) légèrement à la première vague hardcore californienne dans sa fougue et une certaine théâtralité dans la voix (d’où cette image de Jello me trottant dans la tête) et certaines sonorités du jeu de guitare (‘Freedom’, ‘Psycho rocker’…). Disque sous-coté qui flirte allègrement avec des restes punk, s’amuse sur les terres du post punk goth (‘Black mass’, ‘Angel Anderton’), voire du deathrock (‘Morphine Mary’), en faisant signe de loin aux copains gothabilly (‘The fix’). Inventif et varié donc et de plus, j’apprécie beaucoup le chant de Big Al. ‘The Cult Maniax were always an underground band... never playing often, but always making an impact whenever they did. The band still make an occasional live appearance, singing songs about Devil worship, magic mushrooms, riots and loose women’, peut-on lire sur leur Bandcamp, je crois que cela résume bien…