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Wire › Nocturnal Koreans
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Colin Newman (chant, guitares, mandoline, beatbox), Graham Lewis (chant, basse, loops), Matthew Simms (guitares, trompette, synthétiseur, piano, effets), Robert "Gotobed" Grey (batterie, percussions)
chronique
La lumière est restée allumée. Le séminaire a fait chou blanc. En plus il manquait des chaises. Les gens sont donc rentrés chez eux. Mais y en a-t-il jamais eu ? Il n'y a pas beaucoup d'humains sur les pochettes de Wire, comme nous l'a pertinemment rappelé un de nos membres : l'absence les caractérise. Peut-être n'y a-t-il pas plus d'humains derrière la musique de Wire, même si on a déjà vu les trombines des musiciens ? Peut-être que ce sont des humains d'apparence, comme dans They Live/Invasion Los Angeles. J'ai pas encore trouvé mes lunettes de soleil spéciales, mince... Mais est-ce que j'en ai vraiment envie ? Wire, Wire la nuit... Oui, je ressens parfois une présence autre, encore, sur ce mini-album qui a priori apparaît comme un pur disque de chutes studios du grand album sans titre... hé bien y a encore à découvrir, à savourer, dans ces presque rien qui sont des presque tout, et qui finissent par tranquillement obséder en coin, et puis autour. Ces "Believing in something / Believing in nothing" sur l'obsédante et crûment rock-efficace "Numbered", poussée jusqu'à un étrange et mignon final dream-poppy. Un morceau qui rappelle si besoin l'efficacité brute et rock dont est capable Wire, entre énergie et angoisse, pas mal aidé par cette frappe à la Jean Bonjambon de Robert Gris Qui Va Au Lit. Le rythme stressé de l'intro de toute façon, met direct dans le bain : on est à la maison, donc pas dans son assiette, comme sur ce final aux accents maniaques, obsessif aux dents serrées. À l'opposé de ce spectre, il y a le ressac post-gaze d'une "Pilgrim Trade"... mh, mieux : cette "Dead Weight" et son obsédant "fly, glide like butterflies", qui renvoie un peu à la grosse ampoule de cette sobre pochette, discrètement magnétique et propice à l'inquiétude... Wire, Wire, Wire... Que nous dit cette subtile et assez sublime "Forward Position" dans laquelle on retrouve l'ambiance de cette photo, et la première moitié du titre de l'album ? Qu'on ne s'en est pas rendu compte et que pourtant s'est arrivé, par glissements subtils, comme le coucher du Soleil par une fin d'été sur la ville : depuis quelques albums, la musique de Wire qui ne semble a priori que se décliner et décliner, est en réalité profondément hantée.
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
C'est un étrange mélange d'ambiances oui, que ce Manchester in Korea (Sud ou Nord après tout, y a ce côté soviétique avec parano et architectures en bloc chez Wire), mais.. Ça donne une ambiance subtilement unique, "interzone nuit", que ces anecdotes Lost in l'escalier racontent très bien aussi...
Silver/Lead je l'avais pas vu venir, aux premières écoutes, et après repos et retour je crois que je suis en train d'en tomber amoureux ou pas loin... Comme de Mind Hive. "To be continued".
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- Giboulou › Envoyez un message privé àGiboulou
Hâte de lire la suite. Surtout Silver/Lead. Sinon, le côté Lost In Translation je l’ai d’un pote qui a grandi à Manchester et qui, pour son ancien boulot, allait souvent à Séoul. Il m’a raconté le contraste entre les journées de travail très codifiées des coréens et les nuits où ils se lâchent. Si bien, que, fréquemment, il retrouvait ses collègues qui avaient dormi dans les escaliers (extérieurs comme dans les films rifains) jouxtant les bureaux. Bref, c’est ces souvenirs d’un mancunéen que je n’ai jamais vécus que je vois et j’entends ici.
Message édité le 08-05-2025 à 20:44 par Giboulou
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Hé bien j'ai hésité à lui en coller cinq de ball-stars - très juste ce que tu dis à la fois sur le côté Lost in Translation de son ambiance, et sur le côté court-donc-repeat, j'ai dû l'écouter plusieurs fois par x2 ou x3... mais la comparaison avec le sans titre m'a décidé à nuancer vers un solide 4 boules bien fermes... Et aussi la découverte des deux suivants - mais nous en reparlerons très prochainement (quand j'aurais atteint élagage satisfaisant de mes notes à leur écoute). L'appendice à Changes oui, dans cette teinte "Lost in/un peu dream pop shoegaze" aussi, surtout que je me souviens l'avoir pas mal écouté de nuit le Changes - et les deux pochettes d'ailleurs peuvent indiquer que l'un est comme un couloir qui mène à la salle (d'audience ? mais peut-être d'interrogatoire ?) de l'autre.
Le précédent est diurne, je trouve, un après-midi gris -très gris- à Manchester bien sûr et celui-ci, comme on l'a ressenti naturellement (au moment de Forward Position pour moi au max) il est bien comme sa pochette ouais.
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- Giboulou › Envoyez un message privé àGiboulou
Celui-là je lui colle 5 étoiles perso. C’est un excellent complément à l’éponyme de 2015. Une fois de plus le combo titre + pochette est génial. Là où le précédent dégageait une atmosphère très « la nuit à Manchester tous les murs sont gris », ces Coréens Nocturnes offrent une autre image de la nuit. On est plus proche des nuits agitées de métropole à la Lost in Translation (où il est une fois de plus question de vide). D’ailleurs le son - assez chaud pour du Wire - colle bien à cet imaginaire que je me suis construit à l’écoute. La courte durée du machin joue aussi en sa faveur - 26 minutes, c’est rapide et on appuie facilement sur repeat. A bien y réfléchir, c’est finalement plutôt un appendice / un condensé des meilleurs moments de l’album de 2013 - Change becomes us - plutôt bon au demeurant.
Message édité le 08-05-2025 à 08:55 par Giboulou
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Commence par les cinq sur six. Y en a un seul pour l'instant c'est facile ;)
Merci à toi de lire ces chros - même si c'est en diagonale... La diagonale, après tout, c'est très Wire, ça aussi.
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