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Wire › Read & Burn 03

cd • 4 titres • 25:16 min

  • 123 Years Too Late
  • 2Our Time
  • 3No Warning Given
  • 4Desert Driving

informations

line up

Colin Newman, Graham Lewis, Bruce Gilbert, Robert "Gotobed" Grey

chronique

"No Warning Given" est un des plus puissants morceaux de Wire. La force d'une simple ligne de basse, d'un rythme sec. La force du passé, dans le présent... du passé. Mais 2007, c'était hier ! Que s'est-il passé ? Wire prouve avec ce morceau passé sous les radars que son arme absolue est et reste la tension, ce truc qui a fait les grandes heures du post-punk, et qui est donc toujours vivant en 2007, with a funky touch... Enfin, pour certains anciens encore câblés. Ici Wire atteint le niveau Killing Joke dans l'accroche, moins tellurique et (évidemment) moins charismatique, mais tout aussi roboratif. C'est roboratif, c'est robot rotatif, c'est robatif. Et ça ne veut rien dire mais on s'en fiche. Wikipédia ou pas, cet EP sorti avec cinq ans de retard sur les deux premiers Read & Burn n'est pas à leur niveau exactement, mais il a de la gueule à revendre, malgré une routinière "Desert Diving" et des airs de démo... Rien qu'avec l'electro-rock à la fois plan-plan et accrocheuse d'une "Our Time" préparant le terrain au tempo et à l'humeur moins "take-it-or-leave-it" que Send, du successeur Object 47. "Our time is right, our time is wrong / Our time is short or maybe long". Tu l'as dit bouffi. La musique qu'on entend à l'œuvre, avec ce "retard de 23 ans", est celle d'un groupe qui porte en germes des descendances alternatives, et qui leur fait à son tour écho. "Airbrush camouflage / Cloaked by night, we slip the border". Un groupe au magnétisme insoupçonné, à l'énergie et à la créativité redoutable lors de sa troisième résurrection. Un groupe que j'ai longtemps pris comme un spécimen arty-branlatoire et qui en fait, se révèle comme peut-être le plus brut de toute cette vague post-punk. Plus brut même que ne l'étaient tous les punks, avec leur part de romantisme doigt d'honneur. Ici aucune pression de génération, de révolution : on est dans les années 2000, le train est depuis longtemps passé. Le passé est passé. On peut pisser sur les rails, agripper les lignes. Voir ce que ça fait, de juste sentir. Brûler. Se désintégrer, dans l'électricité.

Bon
      
Publiée le vendredi 2 mai 2025

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