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Soundgarden › King Animal

cd • 13 titres • 52:03 min

  • 1Been Away Too Long
  • 2Non-State Actor
  • 3By Crooked Steps
  • 4A Thousand Days Before
  • 5Blood on the Valley Floor
  • 6Bones of Birds
  • 7Taree
  • 8Attrition
  • 9Black Saturday
  • 10Halfway There
  • 11Worse Dreams
  • 12Eyelid's Mouth
  • 13Rowing

informations

line up

Matt Cameron (batterie, percussions, chœurs, moog), Chris Cornell (chant, guitare, piano, mandoline), Ben Shepherd (basse, guitare, chœurs), Kim Tahyil (guitare, effets, arrangements)

Musiciens additionnels : Mike McCready (guitare), Adam Kasper (piano, tambura), Jeff McGrath (trompette), Greg Powers (trombone), Brad Stevens (saxphone), Bubba Dupree (guitare), Bullet (voix)

chronique

King Animal n'aura pas marqué grand monde, peut-être même moins que les albums de Layneless in Chains... Même après la mort de Cornell, peu sont ceux qui se sont aventurés de l'autre côté de cette pochette osseuse et enneigée, que n'aurait peut-être pas refusé un Enslaved. Mais dans ces crânes il y a aussi des fleurs, car ici : c'est le Soleil qui prime, ce Soundgarden est bien du printemps et de l'été. Que dire sur ce disque peut-être inutile, mais pas désagréable du tout, voire mieux que ça ? Que la réécoute dix ans après fut salutaire... Que cet album est rock, simple, souvent solaire donc, très sounthern dans son feeling en fait, parfois un peu triste, et qu'il place l'absence de prise de tête au sommet de ses préoccupations. Ce qui n'empêche en rien une tranquille créativité et une aisance réelle, car on sent ici le vrai plaisir de rejouer ensemble, dès l'un peu raide mais sincère "Been Away Too Long". Ceux qui n'accrochent pas à Soundgarden sur leurs classiques, pourront trouver dans King Animal un album de rock à tonton sans envergure, mais très honnête, et jamais sénile. Ces quatre boules jaunes suintantes au Soleil, si je les lui colle, c'est qu'il les mérite pour une raison très bête : quand je l'écoute, je m'y sens bien, sans avoir l'impression d'un fan service appliqué et rigide. Fainéant mais inspiré, en quelque sorte ! Rock de comeback mené par Cornell, ce mec qui fait mouche au mic, avec plus de naturel en groupe qu'en solo. Même si Kim Tahyil est vraiment celui qui gère et tient l'affaire, inspiré tout du long ou presque, fabriquant quelques abstractions de son secret (comme cette zone kornienne vers la fin de "Black Saturday" ou fin renard sur une "Eyelid's Mouth" et le final creedencesque "Rowing"). "Been away too Long" chauffe la machine, puis exprime sans trop en faire la singularité Soundgarden, et une fois les jointures craquées, tout à sa suite roule comme rock, le stoner délicieusement tiédasse mais bonnard de "Non-State Actor", le Monster Magnet en plus AOR de "Blood on The Valley Floor", ou "By Crooked Steps" avec son feeling entre Clutch et Screaming Trees qui n'aurait pas fait tache sur Superunknown... ou bien encore leurs marottes zeppeliniennes comme "A Thousand Days Before", et pourquoi pas le hard blues façon Jardin Sonore avec "Taree", ou mieux : cette canaille "Attrition" qui fait du pied à QOTSA... et puis postée au milieu, cette belle ballade à la beauté paresseuse, mal réveillée : "Bones of Birds". On voudrait dire du mal de King Animal, qu'on se sentirait un peu aigri, cracheur dans la soupe ! Ennemi du velouté d'vieux. C'est ce qu'est King Animal : un disque gentil comme tout, un disque qui ne sert pas à grand chose, mais un disque qui descend tout seul, par grandes lampées tranquilles. J'ai l'impression d'être déjà à l'EHPAD, mais bien nourri, avec de la viande gentiment coupée en petits morceaux et de la bonne compote maison ! Je ne m'attendais pas à trouver quoi que ce soit du niveau de Superunknown ou Badmotorfinger, mais j'y ai trouvé un album plus facile d'accès et moins retro-arty-post grunge que le classieux Down on the Upside. Moins riche, peut-être, mais franc, et fluide, un peu plus que "loin d'être honteux pour une reformation". Très adulte lui aussi, dans son approche de l'après-grunge, mais plus direct. Et bien taillé pour les réécoutes, quelques titres qu'on pense jolis au début se révèlent même superbes. Ce petit disque tardif et à la cool est assurément au-dessus du produit purement alimentaire proposé par tant de rockeurs sur le retour. Repose en paix, mon bon Cornell. Toi, ce chanteur si brun, au chant si blond et brûlant, comme un... Enfer de maïs ? Il est content, le chro-niqueur, il est con-tent, meuwoui !

Bon
      
Publiée le mercredi 23 avril 2025

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Bon on peut plus compter sur notre producteur-ingénieur Lord Tommy pour sound-driver, je vais donc aider, en bon gars baptisé et vacciné. "Halfway There" est de la très bonne variété made in Cornell, cher Torque, mais d'accord si tu veux on va laisser celle-ci de côté (même si je la trouve charmante le gosier du Chrichri y est tendrement caramélisé comme un chouchou de la plage, la guitare solo un doux miel)... mais "Worse Dreams" est comme un Soundgarden d'espionnage, c'est de la balle ce titre, tranquillou, quasi incognito ! Note le tendre roller-coaster entre cette intro, ce refrain, et ce break noise rock. Les mecs jouent bien, et plus si affinités ! Merci pour eux.

    (Sinon Storm est assez sublime oui, plus U2-Lanegan-Cornell, pas la même ambiance qu'ici).

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    Lord Tom Envoyez un message privé àLord Tom

    Sur Echos of miles, Storm et Kristi.. Hey Kristi, tell me what i wanna hear

    torquemada Envoyez un message privé àtorquemada
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    À la réécoute, la première moitié se défend à peu près, mais ensuite ça se gâte (« Halfway There », « Worse Dreams » qui se réveille quand même sur la fin, « Eyelid’s Mouth »). Les nostalgiques préféreront largement le beau coffret « Echos Of Miles » qui a le mérite de ne pas faire les poubelles de démos comme celui de Nirvana et de proposer un morceau postérieur à cet album « Storm » qui l’enterre dans les grandes largeurs.

    Message édité le 27-04-2025 à 21:25 par Torquemada

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    Lord Tom Envoyez un message privé àLord Tom

    T'es pas seul non

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Cool de voir que je suis pas seul à l'apprécier, sans excès, mais franchement ! Un petit goût de reviens-y oui, tranquillement, c'est toujours un plaisir de passer prendre le café chez lui.

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