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Pearl Jam › Dark Matter
- 2024 • Monkeywrench 602458971187 • 1 CD digipack
cd • 11 titres • 48:20 min
- 1Scared of Fear
- 2React, Respond
- 3Wreckage
- 4Dark Matter
- 5Won't Tell
- 6Upper Hand
- 7Waiting for Stevie
- 8Running
- 9Something Special
- 10Got to Give
- 11Setting Sun
informations
line up
Jeff Ament (basse, guitares, chœurs), Matt Cameron (batterie, percussions), Stone Gossard (guitare), Mike McCready (guitare, piano), Eddie Vedder (chant, chœurs, guitare, piano)
Musiciens additionnels : Josh Klinghoffer (piano, chœurs, guitare), Andrew Watt (guitare, piano, claviers, chœurs), Mark Smith (chœurs)
chronique
- into the mild
Ils sont sensés être rincés depuis belle lurette, mais j'ai toujours une tendresse pour Pearl Jam. Comment avoir une dent contre eux, en fait ? Pourquoi ce groupe serait plus tête-à-claques que, au hasard (...réflexion longue...) celui de Kurt "ouiiin j'suis qu'une meeerde" Cobain - ce blondin qui, accessoirement et ironiquement, était aussi beau que le BG romantique Eddie ? Ne serait-ce pas plutôt tout bêtement, au-delà des questions de physique ou feeling et des débats "rock de stades vs rock de punks", la faute au chant chevrotant et mielleux d'Eddie Vedder, qui en fait ce Julien Clerc du grunge ? Voilà, c'est dit. Vedder, cher baroudeur : je vous prie de me pardonner. Merci à nos membres d'en débattre sereinement, en faisant bien attention à la teneur de leurs propos sur la salade de chèvre chaud au miel, sinon panpan-cucul. En attendant : nouveau Pearl Jam, printemps 2024. Mouais... Allez, j'ai rien d'autre à foutre... La puissance mature et mesurée du grunge des darons en paix avec eux-mêmes, avec cette notion d'unité qui les travaille depuis l'emballage de leur premier Ten ? La tiédeur virile sans masculinité toxique, du disque de rock sur lequel Rolling Stone et les Inrocks ont déjà tout dit ? La burnitude neutre, si vous préférez ? Allez.
Neutre comme cette esthétique informatico-abstraite qui, plus que la matière noire, m'évoque le tokamak de ces projets de fusion nucléaire comme en cours à Cadarache, où les scientifiques parviennent déjà à atteindre plusieurs fois la température du cœur du Soleil, waouh, est-ce que tu te rends compte Jamy ?! Je suis fasciné par la prouesse, et en même temps une part de moi se dit que l'humanité pourra continuer à se développer encore plus vite avec ça, et qu'il y a quelque chose de déprimant dans cette idée... Et Pearl Jam dans tout ça ? C'est pas la déprime mais c'est pas non plus le Soleil. Plutôt la petite flamme vacillante, mais franche, d'un zippo de varrapeur pas encore converti au vapotage. La flamme de la survie de ce rock d'anciens jeunes, dans un monde de papas et de tontons. La réponse du tendre bêleur Eddie et de ses fiables collègues : ne pas se prendre la tête, et faire du rock à papa. Enfin plutôt du rock à tonton. Au début je me demande pourquoi je me fait chier à écouter ça alors que je possède les trois premiers... puis je me dis que je vais continuer, parce que c'est bien balancé ! Les bons pères Vedder, McCready, Gossard, Amet et Cameron misent d'abord tout sur l'énergie, ici. L'âme vient juste après, elle est comme dans son sillage. C'est pas du plasma, c'est de l'électrique basique. Le riff boogie-grunge de "Scared of Fear" est vraiment d'une banalité totale, la guitare plus plate qu'un smartphone, le morceau fluide mais transparent... et puis il semble prendre son envol, en rock'n'rollant, s'envoroulant, façon "Rearviewmirror" du pauvre ! Vous avez gagné : je reste. La suite de l'album à la suite de ce démarrage sonne très générique, très middle-of-the-road-again... pourtant, elle fait son nid. On peut regretter un son sans mordant ni relief, très Marlboro Light.
Mais ces pré-retraités du grunge sont capables de nous gratifier de quelques sympathiques petites bombes d'énergie : la connement roborative "React-Respond", le morceau-titre hypercatchy et bien secoué en stéréo, ce solo arc-en-ciel (wow McCready!) sur cette "Waiting for Stevie" digne de King's X, ou encore le feeling plus Therapy? d'une "Running"... Nerveux les vieux, ouais, nervieux, tout en semblant avoir rarement été aussi doux d'un autre côté (la folk très éthérée entamant le final "Setting Sun"), dans la plénitude de l'âge canonique comme ce Vedder toujours aussi classe, avec des morceaux d'une inutilité étrangement réconfortante, où le style Pearl Jam sonne standard de chez standard, très Chérie FM, mais juste ce qu'il faut accrocheur, à défaut de rugosité. Le côté mi-Springsteen mi-R.E.M. d'une "Wreckage" ? La fusion U2-The Cure-Springsteen (si si) de "Won't Tell" ? Ou le Springsteen tout court de "Got To Give" ? Tout ici passe crème. Même le ringard absolu y a un côté étrangement frais ("Something Special"). En fait, ce disque est un peu à Pearl Jam ce que King Animal fut à Soundgarden : un album très rock, très simple, qui sert à rien, mais qui s'écoute tout seul, voire se réécoute très bien (si on attend plus aucun exploit du groupe depuis une éternité). Sans renverser, ni bouleverser... mais en prenant sa place dans cette discographie en petit bonhomme de chemin. Et le backpacker sexagénaire Vedder n'y est bien sûr pas étranger : le brave gars sain mais pas superficiel du grunge, armé de son bâton de pélerin de neveu autoproclamé de Neil Young, parce que Pearl Jam c'est la force tranquille, limite la roche de Solutré de Seattle, qu'on va gravir sereinement, avant de s'en jeter un au vent. C'est que ces foutus bûcherons has been me rendraient bucolique, nom d'une pipe !
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
*Ton.
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- Thirdeye › Envoyez un message privé àThirdeye
Tant qu'on y est Puddle of Mud (ouch..) ou la suite de la disco de Taproot (pouet..) ahah
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- Lord Tom › Envoyez un message privé àLord Tom
Ce côté agence tout risques t'honore, mais oui ne va pas à la mission nickelback, personne n'en est jamais revenu sain et sauf
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Je suis prêt à toutes les missions périlleuses, mais Nickelback, ça sent la mission-suicide.
- Note donnée au disque :
- Lord Tom › Envoyez un message privé àLord Tom
Y'a nickelback si la situation empire encore, le pire peut toujours être à venir