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Alice In Chains › The Devil Put Dinosaurs Here

cd • 12 titres • 67:12 min

  • 1Hollow
  • 2Pretty Done
  • 3Stone
  • 4Voices
  • 5The Devil Put Dinosaurs Here
  • 6Lab Monkey
  • 7Low Ceiling
  • 8Breath on a Window
  • 9Scalpel
  • 10Phantom Limb
  • 11Hung on a Hook
  • 12Choke

informations

line up

Jerry Cantrell (chant, guitare), Mike Inez (basse, chœurs), Sean Kinney (batterie, percussions), William DuVall (guitare, chant)

chronique

Faire illusion. Tout un art pour Jerry Cantrell, dinosaure du grunge (fallait la faire, passage obligé). Revenu affaibli de l'hosto, avec un titre d'album crypto-naze, référence moqueuse aux créationnistes. Faire comme si. Faire comme si ça pouvait marcher comme avant. Non pas depuis que son irremplaçable ami et collègue est mort, mais depuis qu'il a réactivé le groupe. Et puis... Car si j'ai une tendresse certaine pour Black Gives Way to Blue et davantage pour ses solos - parce que justement ce sont des solos, assumés, et s'il est évident qu'il contribuait pour beaucoup à la singularité du son d'Alice, au minimum autant que Layne Staley... il est aussi évident qu'amputé de cet essentiel dernier, Alice in Chains n'aurait trouvé qu'une prothèse rudimentaire en la très humble personne du guitariste-chanteur (dans ce sens) William DuVall. Et comme Cantrell le sait bien : c'est donc d'abord sur lui-même, qu'il compte pour faire présence. Et il en a une de présence le Jerry, y a pas à chier. Il en a plus que la majorité des chanteurs-meneurs, même, ce second chanteur-là. Donc au final c'est lui, qui est devenu le "lead-singer", et c'est un peu le brave William qui a pris la place que lui occupait avant au micro. Et leurs deux voix se mêlent joliment, c'est indéniable. Mais ça ne suffit pas. Il faut dire que l'album "déploie" une armada de titres parfaitement transparents, qui ne font que fuir du disque, nous rentrer dans une oreille et ressortir par l'autre, malgré la présence calibrée de tous les éléments nécessaires à du Alice In Chains. La réverb d'outre-tombe, le spectral, les refrains choraux, le sludgey en mélasse, merde il y a même ce morceau-titre qui rappelle un peu l'ambiance de "Love, Hate, Love". L'album est plein d'Alice in Chains... et vide de tout venin, de toute hantise. Pour la raison qu'on sait. Il ne fait que glisser à côté. Souvent agréablement, comme sa belle ballade finale "Choke" (et les relents QOTSA tardif de la guitare), en fait comme plusieurs titres en queue de disque, tel "Phantom Limb". Plus réussis que ceux du début, où AIC sonnent vraiment ersatz de chez plastique, traînent leur carcasse sur des morceaux in-ter-mi-nables, qui donnent envie de dire "ça ira comme ça merci bien". DuVall s'impose un peu sur "Hung on a Hook", par exemple, et au moins ça apporte un peu autre chose à la sauce... Cet album n'est qu'un fantôme, au fond. Un fantôme passé à la machine à laver en programme "coton 90°C". Transparent ! Dans ses moments de lourdeur, il est trop maigre ("Stone"). Et trop lourdingue, dans ses moments aériens (la niaiseuse "Voices"). Deux questions essentielles me viennent donc assez rapidement : 1) ne vaut-il pas mieux que j'essaye les derniers Dinosaur Jr ? - 2) y a-t-il la moindre raison valable d'écouter ce disque, quand je peux ressortir les trois albums du groupe au complet - a fortiori si j'ai déjà en ma possession Black Gives Way To Blue pour étancher une éventuelle soif d'AIC en version bière légère ? L'envie, le besoin de sa dose d'AIC à s'injecter, par pure addiction à ce si singulier son, n'oblige pas à être un junkie qui accepte du gros coupage pour avoir sa dose... Toi qui désires presser l'orange de Dirt jusqu'au bout, jusqu'à ne voir plus aucun jus ni aucune pulpe en sortir : cet album fané est pour toi. Fan. Mais ce fantôme après lequel tu cours, comme Jerry, t'échappera toujours : souviens-toi que les morts vont vite. Et qu'il faut les laisser en paix.

Mauvais
      
Publiée le lundi 21 avril 2025

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Bien vu la coquille de tracklist, Lord Tom ! (Non, pas de jeu de mots avec microsoft... même si y a bien ce côté programme-AIC ;)

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    torquemada Envoyez un message privé àtorquemada
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    Je ne sais pas si ça a été enregistré durant ces sessions ou à part plus tard mais ils se sont fendus d’une belle reprise de « Tears » de Rush, bien supérieure à beaucoup des morceaux accoustiques de cette période.

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    Lord Tom Envoyez un message privé àLord Tom

    C'est vrai c'est assez utilitaire comme album, un C15 musical. Mais y'a quand même une grosse fulgurance, qui est la deuxième partie de Breathe on a window(8lol)

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Ah pour moi y a pas photo entre le début et la fin : le disque démarre mal. C'est du AIC clé-en-main mais qui sonne bidon. Après ils corrigent le tir sur les morceaux mentionnés, mais l'album suivant tiendra mieux la route, vraiment, même si pas de quoi me le faire acheter.

    Message édité le 21-04-2025 à 20:30 par Raven

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    torquemada Envoyez un message privé àtorquemada
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    Le fond de la chronique est assez juste mais le constat est dur car « Stone », « Hollow », « Phantom Limb » ou le morceau titre dont quand même leur petit effet. C’est juste que la magie de « Black… » n’opère pas une seconde fois.

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