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Blur › Blur's Country House

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Dariev Stands      mardi 15 avril 2025 - 15:52
Nicko      mardi 15 avril 2025 - 16:56

cd • 3 titres • 00:00 min

  • 1Country house
  • 2One born every minute
  • 3To the end

informations

Produit par Stephen Street

L’excellent clip de Country House contient un hommage appuyé à celui de « Bohemian Rhapsody » de qui-vous-savez, sans oublier le clin d’oeil aux ados prépubères avec la petite séquence « Damon au bain », tout à fait pour les besoins du scénar’ du clip, bien entendu.

line up

Damon Albarn, Graham Coxon, Alex James, Dave Rowntree

chronique

  • britpop de pub > hollywood datcha gum

Ce qui sépare Blur de Oasis ? Un océan, qui tient en huit lettres seulement : le charisme. Oui, pas le même charisme. Quant à savoir lequel, de la gouaille prolo, petite frappe et très ostensiblement outrecuidante des impétrants Gallagher, et du style (post-)ado blasé, négligé-mais-propre-sur-lui, subtilement vicieux mais presque toujours bon enfant de Blur, est le meilleur charisme, alors là, ne comptez pas sur moi pour les départager. Question de goût surtout, question de proximité et de longueur de vue, question de moment, d’époque et de communions furtives et subreptices… Une chose est certaine, absolument certaine : au-delà de l’irrépressible rush d’adrénaline initial de Definitely Maybe, sublimé par Morning Glory, il faudrait une certaine distance, un certain goût pour l’insistance, une certaine humeur pour réellement être à fond dans Oasis. Alors que la magie Blur se décline en plusieurs teintes, toutes un peu délavées, un peu griffonnées et usées… Il y a quelque chose d’irrésistible, de communicatif et d’atemporel dans la façon dont Albarn, qui semble un peu éméché, égrène les syllabes avec toute la dérision dont il est capable dans les couplets de « Country House ». C’est le gag génial trouvé par le cancre du fond de la classe, frisson de rire irrésistible qui se propage, telle une onde de farce, un tsunami de grimaces depuis sa chaise (toujours en train de se balancer), hold-up de l’attention du beau gosse cool arborant chewing gum, collier de surfer et veste en cuir élimée. Il y a dans ce couplet sautillant une évidence qui saute aux oreilles et aux nerfs : on ne peut tout simplement pas rester en dehors de la blague, ça va de soi qu’il l’a lancée pour nous, à notre destination, pour qu’on soit « dedans ». Impossible de rester en dehors. Qu’on ait déjà mis les pieds en Angleterre ou non, qu’on soit un provincial qui se sent en chien dans tous les Londres ou les Paris du monde n’y changera rien : Albarn nous embarque, nous tire par la manche, un peu comme l’espiègle Steve Marriott dans « Itchycoo Park », ou comme Jarvis Cocker dans nombre de chansons du Pulp période « glorieuse ». Ce n’est plus le « nous et toi contre le reste du monde » de Oasis, c’est une sorte de mantra de la dérision qui promet une forme de délivrance de tous les carcans, de toutes les émissions de télé, de tous les clichés encombrant le monde. Le temps de cette petite heure de cours, il semble que l’univers devient décidément trop étriqué : impossible de dire non, il n’y a rien à faire de mieux que de rire à la blague du cancre, ce qui, bien sûr, l’incite à continuer… Le voilà qui part dans un crescendo ironique, s’emporte avant le refrain joyeusement con comme la lune. Tout y rappelle les Kinks période Something Else : les ficelles-chanson sur lesquelles on tire sans vergogne, l’impudeur soudaine de l’anglais bourré qui se décoince bruyamment, les chœurs gnan-gnans pour de faux, pince-sans-rire… Et c’est tout, il n’y a rien de plus ici. Le temps de ces trois minutes, Oasis est battu, car Oasis est lourdaud, pataud, radoteur et empêtré dans sa rébellion stérile à côté de cette légèreté, de ce sourire-en-coin omniprésent, de ce tourbillon défiant les petites mesquineries de classe, enfin je suppose, je n’ai jamais vraiment lu les paroles, le faut-il ? Qui n’a jamais senti monter en soi l’impertinence de l’ado coincé dans son bus ou son couloir de lycée, face à ces idiots d’adultes qui parlent avec des vibrations rêveuses dans la voix de leur « maison de campagne », quelle qu’elle soit ? L’antidote ultime aux pitoyables intrigues façon Dallas de l’après-Cobain dans le rock américain « ex-alternatif », qui fonçait à vitesse grand V vers sa propre ringardisation. Roule, Britannia !

Très bon
      
Publiée le mardi 15 avril 2025

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Country House est un meilleur morceau de Blur que Roll With It l'est pour Oasis. Ça je peux le reconnaître. La vraie compèt' était avec Suede, deux vrais rivaux pour le coup. J'aime les trois groupes. Maintenant si il faut choisir le Oasis de 94-95 écrase tout sur son passage mais ça n'engage que moi et je comprends que l'on n'aime pas, surtout ici. Pour en revenir à ce morceau c'est un petit régal kinksien. Damon est le seul qui pour moi a su poursuivre et prolonger l'approche de Ray Davies, pas seulement sur son côté sociologue mais surtout pour cette extravagance joyeuse et décalée qui irrigue beaucoup de leurs morceaux et que j'adore. ...Mais pour le coup il faut être d'humeur car ce Damon là peut être usant et criard. Oasis est bien plus prolo bas du front et les paroles sont pas terribles comme le reconnaît assez facilement Noël. Liam a parfois des intonations assez agaçantes (Live Forever, Wonderwall), leur mur du son a un côté caca sonique sur le deuxième album et ils ont vite décliné après mais merde Supersonic, Listen Up, Acquiesce.. Pourquoi on parle d'Oasis au juste ? Ce Blur là est top. Vive les Kinks vive Blur et bonne soirée.

    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    Ouais, Blur est un groupe de pop non-euclidienne dans un certain sens. Ou alors il a appris son savoir inimaginable des Grands Anciens, c'est à l'appréciation de l'auditeur/trice.

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Tu veux dire que celui d'Oasis, lui, PEUT se diviser par zéro, parce qu'il est déjà égal à zéro ?

    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    C'est la preuve de leur charisme inquantifiable !

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Tout ça en 0:00 minutes ? Sont forts, ces cons !