Vous êtes ici › Les groupes / artistes › M › Thelonious Monk › Underground
Thelonious Monk › Underground
- 1968 • Columbia records 1 LP 33 tours
40:15 • 7 titres
- 1Thelonious3:14
- 2Ugly Beauty7:20
- 3Raise Four4:36
- 4Boo Boo's Birthday5:56
- 5Easy Street5:52
- 6Green Chimneys9:00
- 7In Walked Bud4:17
informations
Enregistré les 14 [2, 6] et 21 décembre 1967 [4] et le 14 février 1968 [1, 3, 5, 7] à New York City. Produit par Teo Macero.
Toutes les compositions sont de Monk sauf [5] et [7]
line up
Larry Gales (contrebasse), Thelonious Monk (piano), Ben Riley (batterie), Charlie Rouse (saxophone ténor)
Musiciens additionnels : Jon Hendricks (voix [7])
chronique
Un nazi penaud, une vache au regard en coin, Pannonica qui pose PM en main et Monk au piano, forcément. En l'an soixante avant l'IA, tout est réel dans cette composition. Mister Monk est arrivé en compagnie de la baronne, bras dessus bras dessous, aurait dit deux mots à la vache, joué sur ce piano déglingué avant de repartir comme si tout cela était parfaitement banal. Petit verre de rouge avec la bouteille à portée, clope au bec et ces yeux dont on ne sait s’ils sont inquisiteurs, inquiets, surpris ou tout à fait ordinaires. On est chez Monk donc il faut suspendre volontairement son incrédulité et sauter du grand plongeoir. Chaque mesure déploie un imaginaire propre, coloré et foutraque. Monk, c’est la légende ultime du jazz, un compositeur prolifique et génial dont la personnalité publique, et peut-être bien privée, était à l’unisson de sa musique. Comme de coutume, Monk nous sert des standards (les siens ou ceux des autres) et des nouveautés comme il savait en pondre avec une aisance maladive. Autour de lui, son équipe habituelle dont on vit là les derniers feux. Mise en bouche en Si bémol, qu’il martèle pour mieux broder avec ces notes qui semblent toujours s’échapper du pénitencier, drapeau arc-en-ciel au vent pour clamer la liberté de la musique. « Ugly Beauty », on ne pouvait pas mieux dire. C’est difforme mais beau et rien de tel qu’une petite valse, unique dans la discographie de Monk, pour faire glisser la troublante beauté de ses compositions. Que le charmant solo de Rouse ne trompe pas, le chorus de piano est rempli de ces monkeries faites de glissades et de coups de marteau, de silences qui font autant de boucan que les cordes. On repart ensuite dans un blues tapageur qui est un irrésistible appel au jam et m’a même donné envie de saisir la guitare pour improviser dessus. Il n’y a pas beaucoup de disques de jazz qui laissent autant de place à l’auditeur même si jouer « avec » Monk me pétrifie quelque peu, même à soixante ans de distance. Le fantasque pianiste continue de brouiller les pistes avec un titre dédié à sa fille, ambiance anniversaire mais à la Monk, infiniment plus classe mais bien trop complexe pour coller une chorale familiale par-dessus. On repart comme en 40 avec le standard d’Alan Jones, le smooth et classieux « Easy Street ». L’album se conclut avec une version de Green Chimneys, bien plus vive et étendue que sur « Straight, No Chaser « , suivi d’un ultime hommage à Bud Powell accompagné d’un scat irritant de Jon Hendricks. Je n’aime pas le scat. Ni Scatman. Mais j’aime Monk. Écoutez ce disque et écoutez Monk car s’il ne devait en rester qu’un, ce serait peut-être bien lui.
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Underground" en ce moment.
tags
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Underground".
notes
Note moyenne 2 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "Underground".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Underground".
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Mouahaha, le coup du nazi empaillé ! Ce texte m'a l'air... Parfaitement sérieux, oui. (Et oh, c'est La Baronne Panonica, au fond, avec le PM, comme dit Dime... Elle est pas là pour la figuration, la Baronne !!)
- Tallis › Envoyez un message privé àTallis
Ouaip, probablement la pochette la plus culte de l'histoire du jazz (et pour longtemps encore).
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
"A word about the cover photograph . . .
"Although the illustration on the album cover may seem a trifle bizarre to the uninitiated, knowing intimates of Monk will recognize the setting as that of his studio, an important part of his Manhattan apartment. In this atelier are the memorabilia of an adventurous and richly rewarding life. Most noticeable, perhaps, is the Nazi storm trooper. As real as he looks, he is stuffed, a trophy of Monk's forays as a member of the French Resistance movement in World War II, the famed FFI.With a cry of "Take that, you honkie Kraut!" Capitaine Monk shot him cleanly and truly through the heart. He weighed 187 pounds, dressed. Thelonious' only pet is the cow who answers to the name Jellyroll and has the run of the apartment. It is interesting to know that Capitaine Monk had access to a piano throughout the combat and would never go on a mission without warming up with some forty or fifty choruses of "Darkness on the Delta." The field telephone on the wall, a memento of Normandy, now serves as a direct line to Le Pavillon in the event he wishes to order a delivery of French soul food. The rest of the objects are really almost self explanatory - the Nazi battle flag he captured at Nuremburg, the dynamite he used so often on key objectives in Germany, the grenades, machine pistol, the .45 automatic - all of them bring tears of nostalgia to Monk's eyes as he thinks of action-packed years gone by. He was part of the underground then - for years in post-war America his piano was part of the underground of jazz. Now, and indeed for the past few years, this jazz giant is emerging as the great artist he has always been, one of the most inventive jazzmen in history.
"Actually, the title of this album, UNDERGROUND is something of a misnomer - Monk surfaced long ago! He has been committing thelonious assaults on certain hidebound enclaves of jazz since the mid-Forties, and the attacks are beginning to tell. Oh yes, about the girl with the firearm in the background. No explanation was asked, nor was one forthcoming."
-Gil McKean.
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Loin de là, je pense !
- jacques d. › Envoyez un message privé àjacques d.
Je ne serais dons pas le seul à détester le scat...