‘Death to false deathrock’, c’est un de leurs slogans… J’ai donc haussé un sourcil soupçonneux au son des nappes de synthé, des roulements de batterie 80’s sur l’intro de ‘Plague’… L’espace de six secondes car, oui, Nox Novacula sont plus performants que jamais même s’ils ont tenté d’injecter quelques fixes de pure nostalgie eighties (les synthés, la rythmique plus électronique de ‘Stay’ et ‘Flood’, quelques modulations de voix) dans leur musique. Cette dernière a perdu un peu de sa sauvagerie mais nullement de sa fougue ni de sa noirceur mettant encore davantage en valeur le chant de Charlotte Blythe, une artiste décidément très douée. Cette approche couplée avec le son plus habituel du groupe évoque beaucoup les fantômes de XMal Deutschland époque ‘Tocsin’, ce qui me sied à merveille vu qu’il s’agit de mon favori des Allemands. ‘Feed the fire’ ne dément pas son titre, il y quelque chose d’une déambulation urbaine nerveuse au travers des rythmes de ces morceaux mais version moins tragique, presque belle. Si j’avais été réalisateur, j’aurais opté pour une caméra au poing suivant les pas de Charlotte tandis qu’elle errerait dans une sorte de labyrinthe de rue aux teintes rougeâtres; les BPM peut-être mais je perçois volontiers la pulsation de ce skeud comme une sorte de ‘A bout de souffle’ version deathrock mais avec des teintes sépia quant au grain de la pellicule. Légèrement plus accessible que ces prédécesseurs, il ne renie en rien l’intégrité de ses géniteurs tant cette production légèrement plus claire met en valeur les lignes des instruments, la séduction des mélodies, le pouvoir du chant. J’ai pas mal mentionné la voix mais outre la précision subtile de la rythmique, le guitariste tire également son épingle du jeu avec quelques pointes totalement irrésistibles (‘Flood’, un pur tube en pot de grès, ‘Wolves’ ou ‘Cursed’). Celles et ceux qui avaient misé sur Nox Novacula réaliseront avec cet album à quel point ils/elles ont eu raison de le faire, les Américains confirment, se renouvellent et font honneur au deathrock assurément.