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Clifford Brown / Max Roach › Clifford Brown and Max Roach

30:25 • 5 titres

  • 1Delilah08:07
  • 2Parisian Thouroughfare07:19
  • 3Daahoud04:04
  • 4Joy Spring06:51
  • 5Jordu04:04

informations

Enregistré par Bob Shad aux Capitol Melrose Studios (Los Angeles, CA) les 2 [1,2], 3 [5] et 6 [3, 4] août 1954.

Le tout premier 10" est sorti en décembre 1954. Dès 1955, il a été augmenté de deux pistes (The Blues Walk et What Am I Here for ?) enregistrées les 24 et 25 février 1955 aux Capitol Studios (NYC). D'autres rééditions diverses et variées ont vu le jour et la version actuellement écoutable sur les plateformes en ligne inclut des prises alternatives ainsi qu'un inédit de la session du 6 août (These Foolish Things, charmante ballade sans cuivres). Cela dit, je préfère la version d'origine du fait de sa cohérence et de l'unité de lieu, de temps et de son.

line up

Clifford Brown (trompette), Harold Land (saxophone), George Morrow (contrebasse), Richie Powell (piano), Max Roach (batterie)

chronique

Entre ici Clifford Brown. Une bonne bouille, un trompettiste de génie, sobre, sympa, décédé à vingt-cinq ans dans un accident de voiture, en compagnie de Richie « frère de » Powell et de son épouse Nancy. Damn. En une poignée d’années, il a joué avec les Grands : Hampton, Powell, Vaughan, Brubeck, Blakey et Max Roach, compagnon idéal dans cet éphémère quintet qu’ils mèneront vers l’enregistrement des disques de bop parmi les plus charmants. On ouvre en douceur avec la reprise du thème cinématographique de Delilah, énième pont entre la musique de film et le jazz. Harold Land au sax fait le job mais Clifford te sort des lignes qui se sifflotent sous la douche, sous la pluie, au soleil, au bar, à midi comme à minuit. Quelle délicatesse de tempo et de phrasé, que d’histoires en quelques notes ! Même quand le groupe commence à envoyer les watts sur Parisian Thouroughfare, composition de Bud Powell, Brown nous plonge dans les rues du Saint-Germain d’après-guerre, jubilatoire, léger, on s’y croirait. Mais Brown est aussi un compositeur qui maîtrise la vitesse bop sur Daahoud autant que la douceur harmonique sur Joy Spring, celle qui donne envie de chanter sous la pluie printanière, Borsalino sur la tête, je te fais des claquettes sur le pavé autour du lampadaire en attendant le tramway. Et Jordu pour finir, si on ne tient compte que de la toute première version du disque, fruit des sessions du mois d’août 1954. Encore une mélodie toute simple mais qui s’accroche à la mémoire comme un sparadrap parfumé à l’eau de Cologne et à la clope. Un disque qui prétend sans difficulté au titre de ce qui peut s’écouter le vendredi soir comme le lundi matin, tout seul ou accompagné, du jazz qui soigne si besoin, qui chante fort et murmure, qui sourit quand il le faut.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le lundi 31 mars 2025

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor
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    Cool de voir le retour du jazz sur guts, même par des vieilleries ^^ . en fait il sonne bien plus moderne que 1954 laisserait supposer. Et que des hits; j'adore parisian perifarique qui est toujours d'actualité, et Harold Land envoie du steak par moment (sur le blues walk)

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    C’est la version studio Savoy si je me goure pas. Les sessions Savoy et celles sur Dial sont, avec les live sur Savoy, des indispensables à la puissance 10 pour ma petite personne. Ça a posé des fondations pour une durée indéterminée. Même un Coleman n’y suffit pas (George, c’est une évidence mais Steve y a puisé aussi- suffit d’écouter le « Extensions » du Dave Holland Quartet).

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    Gouzi Envoyez un message privé àGouzi

    Ah oui géniale cette version de Koko et effectivement, l'impact sur Coleman a dû être foudroyant !

    C'est marrant que tu cites une version de Koko comme précursive du free, parcequ'il semblerait que cette version qui date d'un peu moins de 2 ans plus tôt soit parfois considérée comme le 1er morceau de bop https://www.youtube.com/watch?v=8wGJpbPKbz8&t=1s

    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    @Gouzi Déjà, tout à fait d’accord pour « Cherokee » et je rajouterais cette version de « Koko » qui est, à certains égards, du proto-Ornette: https://m.youtube.com/watch?v=tGHKbhc_6KU&pp=ygUhS29rbyBjYXJuZWdpZSBoYWxsIGNoYXJsaWUgcGFya2Vy

    Pour la « rupture » bop, encore une fois à ne pas prendre au pied de la lettre, si le Free est l’explosion du cadre, le Bop est l’acte de naissance/émancipation de l’  « idiome » Jazz vis-à-vis de sa genèse fixée dans le Blues et Tin Pan Alley (Porter, Rodgers/Hart, Hammerstein,….). Bien sur, il faut relativiser car il y a eu Lester Young, Coleman Hawkins et d’autres (Ellington aussi mais c’est extra-terrestre) mais l’improvisation tournait beaucoup autour du thème et de riffs blues. Le Bop, tout en s’appuyant sur cette tradition, s’en est extrait et a créé un véritable langage où les phrases musicales ont une construction autre et une forme de logique plus « horizontale » ce qui explique l’attrait de beaucoup de Jazzeux pour Bach et le Baroque dans son ensemble où une construction musicale un peu similaire est à l’œuvre. Ce langage a créé un avant et après. Encore une fois, tout cela est plus subtil mais voilà ce que j’y vois. En espérant ne pas avoir été trop confus.

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    Gouzi Envoyez un message privé àGouzi

    "Ce que le Free a voulu radicalement changer n’est pas le langage mais plutôt la forme, le cadre, en s’éloignant des grilles d’accords, des résolutions, etc"

    Et le bop, ce qu'il a voulu radicalement changer, selon toi ? ( ce n'est pas une question piège, juste une recherche de pistes... )