Le sexe est danse, la danse est sexe, Die Sexual est sexe et danse. La carte de visite est simple: de la dark wave orientée EBM mais j’ai eu un vrai coup de coeur pour ce duo américain qui maîtrise complètement son art. C’est calibré dancefloor, le groupe l’assume parfaitement et injecte tous les ingrédients que j’aime retrouver. Rythmique électronique, beats claquants, BPM confortable, juste ce qu’il faut pour s’éclater sans sauvagerie inutile car puisque les thématiques bondage rythment la philosophie des chansons, la sensualité, le trouble, doivent dominer la fête. A cela s’ajoutent quelques nappes discrètes aux sonorités soignées, un goût du détail pour ajouter moult éléments aux moments adéquats (deux coups métalliques, une petite attaque de cymbales, un accord de synthé mystique…), des mélodies en béton… L’atout suprême reste le chant. Il eût été simple de choisir l’option du timbre glacial, désenchanté, plutôt en vogue de nos jours mais Rosselinni Floriano a une gamme bien plus large et sait s’en servir efficacement. Sa voix en parfaite fusion avec la musique n’hésite pas l’option pop sombre (‘Pulse’, ‘Darkest hour’), la séduction menaçante (‘Bound, I rise’), la sensualité trouble (‘Tremble for me’), alternant de la profondeur grave à des tonalités plus légères sans se départir d’un voile ombré. C’est simple, ce disque est un concentré de tubes imparables, qui s’arrête juste au bon moment (une douzième chanson eût été de trop), chacun d’eux ayant calibré la durée adéquate. On songe volontiers aux Lords of Acid à leurs débuts mais version plus vénéneuse ou à NNHMN en menaçant. La touche EBM donne du punch à l’ensemble mais évite toute lourdeur, demeure mesurée. Franchement, voilà un duo qui sait où il en est et gère sa démarche. Egalement sur un second opus ? Toute la gageur sera là mais ce premier essai fort bien nommé est pour moi une petite perle dans le style; même de la musique pour danser peut être rigoureuse, surtout au service des corps.