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Terreur Twist › Reverb In Blood

lp • 11 titres • 38:57 min

  • A
  • 1Salade décomposée3:26
  • 2Le ciel, le chevreuil et la merde2:58
  • 3Reverb in blood4:00
  • 4Jabba Jabba Hey3:33
  • 5Paquita Maria Sanchez3:46
  • B
  • 6Sheetar3:31
  • 7Surfkiller2:54
  • 8John Blair witch4:12
  • 9Hijo de un gran playa3:08
  • 10Wendigo3:04
  • 11Pazuzu4:25

informations

Enregistré, mixé et masterisé par Robuin Mory au studio Triphon en octobre 2023.

Artwork : Bungle Ced (Cédric Millote).

line up

Emmanuel Brunaud (guitare), Anne Porot (basse), Nino Napalm (guitare), Philippe Deshayes (batterie)

Musiciens additionnels : Robin Mory (piano, claviers, trombone, theremin)

chronique

Seul.e sur le sable... Tes yeux, dans l'eau. Qui regardent autour d'eux flotter d'autres parties désassemblées de toi brutalement. Ils voient le gros de ta carcasse, sur le rivage, qui reste affalé, alors qu'un courant mou les porte, de plus en plus loin du bord. Lentement, vers un estuaire. Loin, l'estuaire, au vrai. En fait de plage, c'est un quai couvert de mousse, après la sortie de la ville. En guise d'onde, c'est un bras mort de la Saône, où pourrissent charognes et sacs poubelle crevés rejeté là par la cité. Chalon sur Morgue. Chalon dans le ru...

Terreur Twist – de Chalon sur Saône, donc ; et pourquoi pas, on a bien une belle scène du genre, ici, aussi, à Besançon – jouent un surf rock bien sale et tout coulant (de source et aux entournures, suintant aux jointures, là où la rouille fait des jours dans les soudures). Une mouture bien épicée de la chose, relevée aux samples de dialogues – en V.F., obligé, les doublages plus ou moins à l'ouest rajoutant à la saveur « cinéphilie déviante » de la chose – tirés de films que d'autres relégueraient dédaigneusement en série B ou Z, flashes d'actu horrifique pétés (« une salade nommée... Elizabeth »), invocations libidineuses et crétines (Shitaaaar...), échanges riches en non-sens (Le Ciel, les Chevreuils et la Merde). Aussi, le groupe – dans cette version, avec ce batteur là – ajoute un ingrédient moins courant pour le style : une teinte, une attaque metal qui ne fait jamais plaquée, élément rapporté. Le titre du disque en atteste, c'est aussi leur truc, ça - Reverb In Blood... Je pense que vous aurez la réf. Un autre, avant, s'appelle The Surfer of the Beast... Pas besoin d'expliquer celle-là non-plus, je crois ?

Bon... Ici, ça se confirme. La batterie – donc – passe du fameux poum-ta-ta-poum-ta si cher au genre à des accès de double sur la grosse caisse, à des emballements thrashy bien ferrugineux ; les grattes fondent riffs et chorus d'une même fonte avec les trémolos classiques, à la Dick D'ale et cohortes – avec cette astuce de jouer les parties les plus Kerry King et cie. en son clair, cristallin, même, comme les autres leads. Ça pourrait sonner « truc », un-seul-tour-dans-son-sac mais non. À la place : ça prend, bien au-delà d'un bête gimmick. Ça marche, oui, ça bouge – et si le groupe passe par chez vous, allez-y, vous verrez comme ça se danse ! Tout simplement parce que codes de genres ou pas – il y en a, oui, c'est entendu, audible – les compos du groupe sont loin d'alignement de clichés. Ces gens savent poser, émaner, développer une ambiance – agencer les scènes, les décors, dans leur cinéma de quartier. Avec un sens certain de l'accroche mélodique – en plus de cette science des dynamiques, de la propulsion/relâche rythmique. Ces types et cette nana savent développer, aussi, construire et laisser venir, filer, raconter sans parole – laisser leurs instruments peaufiner la narration, décliner les chapitres.

Tout est en place, dans cette espèce de grand-guignol – mais pas seulement mécaniquement, bêtement. Le décalage compte, aussi, qui fait que ça s'écarte d'un plat exercice – entre le soin apporté à la musique, à l'écriture, au jeu, et à ce parti-pris de déconne « culture télé/vidéo-club qui fait la nique aux cinémathèques dites sérieuses (parce qu'au fond, pourquoi elle vaudrait moins, qu'est-ce que ça voudrait dire) » ; entre les éléments de décor macabre, sur scène, et l'atmosphère de fête franche et bouillante qui s'installe dès que le groupe commence à jouer ; entre la réputation de genre « limité » du surf (et du metal, pour un certain public bégueule ?) et la latitude qu'ils et elle se donnent , se laissent pour jouer tout ça, articuler leurs contes de la crypte fignolés (à la Makita ?). C'est toujours un grand plaisir de les voir et de les entendre sur scène. Ça ne se boude pas, non-plus, sur disque – celui-là ou les précédents (où le... twist (oh oh) metal, cependant, on le répète, n'est pas encore aussi marqué, sur la forme). Je ne crois pas que le groupe aspire à autre chose que ça. Je ne vois pas en quoi ce serait « moins » – bon, noble, intéressant, et blablabla que quoi que ce soit. Leur musique tape pile – directement là-dedans, dégueulasse et belle, brute et réfléchie, perfectionnée juste au point qu'il faut. Moi ? Ça me va. L'été qui s'approche, on reprendra la planche. On ira faire des tricks sur un canal fétide.

Bon
      
Publiée le vendredi 7 mars 2025

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Z'ont vraiment un drôle de teint, ces jours, Keanu et Patrick Swayze... Une drôle de fumet, aussi.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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De mémoire ils se connaissent mais n'ont pas de membres communs ! (On avait un peu discuté avec eux les deux fois où on les a vu jouer à Bezac). Après bon, la scène surf de Châlon, j'imagine que c'est un peu toujours les mêmes gens ! (Mais comme ici avec les Irradiates et Cie, hein en fait). (Edit : ah oui, d'ailleurs c'était Bezac aussi, Hawaii Samurai, j'ai eu un doute et j'ai vérifié... Avec des mecs qui justement jouent/jouaient aussi dans les Irradiates entre autres).

Message édité le 07-03-2025 à 22:22 par dioneo

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Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

Ahah, ça sent le disque des productions de l’impossible ! Pas encore écouté mais à la lecture de la chro, je parie qu’il y a des anciens des Hawaï Samouraï là-dedans!