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The Church › Priest = Aura

cd • 14 titres

  • 1Aura
  • 2Ripple
  • 3Paradox
  • 4Lustre
  • 5Swan lake
  • 6Feel
  • 7Mistress
  • 8Kings
  • 9Dome
  • 10Witch hunt
  • 11The disillusionist
  • 12Old flame
  • 13Chaos
  • 14Film

informations

line up

Steve Kilbey (chant, basse, clavier, guitare), Peter Koppes (guitare, clavier), Marty Willson Piper (guitare), Jay Dee Daugherty (batterie)

chronique

Des albums mystiques, The Church en aura sorti et ‘Priest = Aura’ en est un beau spécimen, le premier peut-être d’une lignée qui en comptera pas mal et l’un des meilleurs. Un monument d’intégrité artistique également. Cinq chansons dépassent les cinq minutes mais pas que, inutile d’aller trop vite en besogne. ‘Aura’ pose d’emblée l’ambiance, une forme de moiteur désertique, un climat torve propice aux mirages et aux visions, parfait terrain de jeu pour se connecter à Dieu. Si l’approche est assez classique des Australiens, un jeu subtile de guitares en arrière-plan amène l’air chaud qui bloque la respiration; on halète hypnotisé/e, prêt/e pour les réflexions philosophico-mystiques de Steve Kilbey. ‘Ripple’ confirme la portée de champ des guitares qui auraient pu sonner froide si elles ne donnaient l’impression de s’ouvrir vers le ciel, catafalque parfait pour amener ces mélodies dont on ne se méfie pas et qui collent au corps, à l'âme. ‘Paradox’ ? Quelle magnifique intro funèbre au clavier avant que le groupe ne nous délivre une étrange chanson dont il a le secret: ambiances spirituelles troubles, fausses déclarations d’amour et une mélodie bouleversante. Sans être ouvertement gothiques (elle ne le sont jamais chez The Church et pourtant…), les atmosphères demeurent résolument obscures; on aimerait parler de trip chamanique à ceci près que l’expérience se vit en solo, quelque chose de plus errant, d'instable et mystérieux. Naturellement, tout n’est pas essentiel sur ce disque, cette progression est quelque peu interrompue par quelques pièces de pop psychédélique agréables mais pas exceptionnelles. D’ailleurs vu la gourmandise et la durée du disque, on en viendrait à s’inquiéter. Ce climat à la séduction troublante va-t-il se muer en ennui profond ? Le groupe joue avec nos nerfs en nous balançant un pur tube de psychédélisme froid (l’étrange valse désertique de ‘Mistress’) mais tout de même, l’intérêt s’émousse, on s’interroge quant à la pertinence d’un ‘Witch Hunt’ de même pas deux minutes dont le rythme de valse relève un peu la sauce mais pose plus de questions qu’il n’en résout. Et vlan ! Au moment où l’on va s’autoriser à bailler, The Church nous balancent le grandiose ‘The disillusionist’ avec son côté Cure un brin plus rapide mais surtout son refrain en choeur conférant une profondeur à la fois menaçante et spirituelle à la chanson. Pour ma part, voilà le type de composition dont j’aimerais qu’elle ne s’arrête pas tant elle est jouissive. Si je ne comprends pas la portée du minuscule ‘Old flame’, alors que le disque s’approche de son final, re-coup de massue avec ‘Chaos’ la pièce la plus ambitieuse de l’album. Une histoire à elle seule ! Rythmique magistrale, jeu toxique de guitare, tempo rapide, refrain gothique, une tension enflante… Des instruments qui progressivement se lâchent complètement, la batterie notamment toute en roulements tandis que la basse poursuit imperturbable… De ce magma en ébullition, la mélodie se relève avant que des grattes toujours plus folles se mettent à perdre le contrôle à nouveau, que tout ne s’effondre… Et que le morceau ne ressuscite une nouvelle fois dans des harmonies différentes avec toujours ce fond malsain au second plan. Voilà le moment où la vision se précise, où il faut l’affronter quel qu’en soit le danger. J’aurais aimé que tout s’achève ici. Le combo en a décidé autrement avec une ultime compo instrumentale (que les Cure rêvent de composer sans y parvenir depuis 1988) plus apaisée, un peu comme une fin heureuse, comme si la quête messianique avait abouti. Drôle de disque, riche, à la nausée parfois mais qui te relève d’un coup dans le plexus chaque fois que tu vas t’effondrer. Une véritable expérience spirituelle qui avec les deux dernières productions en date, ‘The hypnogogue’ et ‘Eros Zeta and the perfumed guitars’ constituent une trilogie d’une richesse spectaculaire.

Très bon
      
Publiée le dimanche 2 mars 2025

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