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Roxy Music › Avalon
- 1982 • Polydor records 2311 154 • 1 LP 33 tours
détail des votes
Membre | Note | Date |
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Aladdin_Sane | mardi 25 février 2025 - 22:34 | |
zugal21 | mercredi 26 février 2025 - 05:33 | |
allobroge | mardi 25 février 2025 - 21:31 | |
ProgPsychIndus | mardi 25 février 2025 - 19:21 | |
Fabb74 | mardi 25 février 2025 - 09:39 | |
Raven | mardi 25 février 2025 - 06:07 | |
Fryer | mardi 25 février 2025 - 22:56 | |
Shelleyan | mardi 25 février 2025 - 16:00 | |
coronavirus | mardi 25 février 2025 - 10:39 | |
COLDSTAR | mardi 25 février 2025 - 10:25 | |
Nicko | mardi 25 février 2025 - 09:17 | |
Coltranophile | mercredi 26 février 2025 - 11:28 | |
GrahamBondSwing | samedi 1 mars 2025 - 12:14 |
cd 1 • 10 titres • 37:29 min
- 1More Than This
- 2The Space Between
- 3Avalon
- 4India
- 5While My Heart Is Still Beating
- 6The Main Thing
- 7Take a Chance With Me
- 8To Turn You On
- 9True to Life
- 10Tara
informations
line up
Bryan Ferry (chant, claviers, synthétiseurs), Andy Mackay (saxophone, hautbois), Phil Manzanera (guitare)
Musiciens additionnels : Paul Carrack (piano acoustique), Neil Hubbard (guitares), Jimmy Maelen (percussions), Kermit Moore (violoncelle), Andy Newmark (batterie), Rick Marotta (batterie), Alan Spenner (basse), Neil Jason (basse), Fonzi Thornton (chœurs), Yanick Étienne (chœurs)
chronique
À travers cette pochette fabuleuse, sans top model effeuillée mais dans la lignée des précédentes (c'est bien une femme qui porte le casque : Ferry est formel), à travers cette vision aussi inviteuse au voyage qu'un rêve viking... nous voici conviés dans la variété façon Roxy. Un rêve moelleux. Une expression pure de la new wave romantique, presque transparente. Diaphane. Nous scrutons l'horizon d'Avalon... Cet horizon est une décennie. Une décennie de synthétiseurs, de rythmes rectilignes autant que verticaux. De facilité mélodique. Lustre paradisiaque du mix Clearmountain. Roxy Music est ce groupe dandy-caméléon passé par autant de vies que d'albums enfin ancrés aux berges des années quatre-vingt, qu'il a fortement contribué à façonner... Jouant dans une zone de fluctuation entre pop molle et muzak raffinée, dansant voluptueusement dans un monde où la douleur est nimbée d'absolue douceur. Se maintenant en équilibre parfait sur cette fine frontière, dans un halo singulier, un état d'apesanteur et de dérive mélancolique aux textures parfaitement dosées...
À force d'évolution, la transformation est achevée : ce Roxy Music atmosphérique, moins reconnu pour ses qualités avant-gardistes que celui de la phase Eno, est devenu un groupe pour soirée de cachet entre quadragénaires d'intérêt commun. Un groupe pour les banquets des mariages, comme j'ai pu le lire. Certes : mais des mariages qui s'annoncent déjà tragiques... Si on est attentif aux détails, comme des sourires forcés ou des œillades adultérines... Si on a l'oreille assez fine et les sens pas trop émoussés par le champagne : il y a une mélancolie diffuse mais réelle dans l'internement tiédasse Avalon. Omniprésente, confirmée par des paroles guère positives, qui parlent séparation, fin, cruauté en amour. C'est une façon de blues poli et civilisé, si on veut. Et tout s'y fond, s'y love... Sublimation... Non : Roxy Music n'a pas perdu son âme avec les années quatre-vingt. Son âme a mué. Il est passé de l'arty au populaire, en diluant fortement son inventivité folle mais en gagnant en cohérence et en faisant de cette émotion plus tapissée et monolithique un doux éther... Leur album le plus homogène assurément. À travers la rythmique obsédante d'une "The Main Thing", ou la naissance de Chris Isaak sur "Take a chance with me". Une musique lounge, comme ce morceau-titre tellement nunuche et roudoudou, inoffensif à souhait... une musique capable pourtant d'être si triste sur une "While my heart is still beating", expression de spleen pur à la Bryan Ferry, désolation d'une douceur absolue... subtilement morbide... La fin est un matin... Roxy Music s'éteint à son plus crémeux, aérien, une belle gueule d'atmosphère. Qui ne serait rien ou peu sans le chant au dandysme soulful de son irremplaçable leader, plus onctueux que jamais - nous pouvons d'ailleurs à ce sujet considérer Avalon comme le premier volume d'une trilogie, qui continuera avec Boys & Girls et s'achèvera avec Bête Noire.
Luxe, soyez volupté, fines bulles quand le drame couve. Que cette nuit soit séduction. Garçon, shakez avec sensualité au son du putassax. Call girls, confondez-vous avec les dames de ces messieurs, que l'on ne sache plus distinguer la concubine de l'épouse. Et soyez prêtes à faire délier les liasses. Musiciens : je vous veux moelleux et prêts à envoûter amazones et valkyries. Pulpeuses jet-setteuses, entendez-vous ce son nouveau ? Celui des années quatre-vingt, avec des gants de soie... Celui du tube exquisément mou "More Than This", qui est déjà trop pour beaucoup, avec pourtant ce quelque chose de proto-Talk Talk, d'une sensibilité assez inouïe. Comme une liqueur primordiale de ce spleen en fin de parcours, arrivé à son point d'évanouissement dans le temps et l'espace... Avalon restera à jamais Avalon, rien qu'Avalon : ce Roxy Music arrivé au bout de son épure musicale, dans les brumes tendres. Qui s'adresse sans snobisme à tous les amoureux déçus, et à ceux qui le seront. Archange new wave... vagues qui ferment ce monde, sur le doux ressac du final. Cette pochette magnifique jalousée par nuées de métalleux (hommage à Wishbone Ash ?) retranscrit très bien cette sensation à la fois matutinale et nocturne, infiniment veloutée, avec son étendue d'eau reflétant parfaitement le ciel : là où nuages et ondes, comme crépuscule et aube, sérénité et saudade, se confondent en crème sonore absolue : Avalon.
Dans le même esprit, Raven vous recommande...





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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Tiens donc, anecdote wikisombrex du weekend : je découvre seulement aujourd'hui que Trent Reznor a utilisé un sample de "Take a chance on me" sur "Closer" (mélodie diffuse en fond sur l'intro et plus loin dans le morceau)... C'est pas aussi étrange que Trenet chez Neurosis (et même assez naturel en fait vu les goûts du Trentou) mais c'est plutôt appréciable.
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
@Corbeau En effet, je pensais plus au Chamfort de "Paradis" qui est sur Amour Année Zéro. Et je te contredirai pas sur "While my Heart..." qui est le plus beau titre du disque, d'assez loin d'ailleurs.
- Note donnée au disque :
- Rastignac › Envoyez un message privé àRastignac
C’est un album de Brian Ferry pour aller vite. Et j’aime beaucoup Brian Ferry solo. Cette classe qui sent aussi les fins de soirées de gala un peu décalqué. Il y a toujours même dans les moments les plus suaves un truc qui grince, un peu de désespoir. C’est fortiche. (Et ça me rassure que tant de monde aime cette approche. Je pensais que cette période de Roxy était beaucoup plus conspuée que cela)
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
Belle découverte ajoutée a ma playlist Smooth & focused, entre Bliss et Sade
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Oui et "ça fait sens", comme dirait Alain Bescherelle : parce que "Où es-tu Manu-Manureva ?", moi il m'a toujours foutu les boules ce morceau. Mais vraiment, façon Radioactivity de Kraftwerk, ou thème de Midnight Express... "dans les glaces de l'Alaska-a-aaa"... (après peut-être que tu penses plus à Amour Année Zéro, avec sa pochette sur laquelle Alain ressemble à Bryan ?)
M'enfin ici le spleen de "While My Heart Is Still Beating", je radote, mais c'est quand même un truc assez vertigineux. La voix de Ferry dessus est d'une beauté hallucinante, on est très loin d'un variéteux de seconde zone.
- Note donnée au disque :