Une scène compte souvent ses passionné/es rarement impliqué/es dans un seul projet. Le profil ? Présent/es dans des labels locaux, des soirées, divers groupes… C’est donc par Desmond Knuska et Cemetery que j’ai découvert une autre de ses formations, Veil Vitric. Une seule k7 à leur actif et c’est bien dommage, leur deathrock n’est pas du genre à faire des compromis. Sont-ce les conditions de vie au quotidien ? Culturellement, l’Europe (à de notables et délicieuses exceptions près) a vite tendance à se montrer timorée quand il s’agit de plonger au coeur de l’obscurité. Ce n’est assurément pas le cas ici, rythmique pêchue pour boîte/basse passée dans l’asphalte, des nappes de guitare sombres, torturées, quelques renforts de clavier (les orgues funèbres de ‘Doors’, le synthé plus expérimental de ‘Fog’) et un chanteur à la voix spectrale, habitée. Musique de cimetière, fleurant bon la terre humide coupée d’effluves de moisissure, brise glacée dans la nuque en guise de bonus. Le combo s’y entend à tisser des ambiances glauques, jouissives, avec une patte personnelle qui évite de trop se conformer aux schémas punk, même quand il reprend G.B.H. (‘526’). C’est sur la chanson ‘Ghost’ qu’il affirme le plus cette originalité avec une atmosphère de pur film d’horreur, rampante, grâce à des orchestrations diablement malines, notamment sur le refrain où le chant parait éructé par une présence maléfique tapie dans l’ombre. La production légèrement brute participe d’ailleurs largement pour notre plus grand plaisir. On parle de musique chambre en classique, ici c’est de musique de cave dont il s’agit.