High Vis › Guided Tour

Visite guidée de la grisaille en compagnie de deux merdeux en mob, les mêmes qui passent en trombe dans les ruelles de la diagonale du vide, disputant les décibels aux chiens et aux tracteurs. High Vis taille la route, drapeau noir au vent, sans se laisser aller, sans monter la disto mais à fond de volume. Gros tube dès la deuxième piste afin de rappeler qu’on ne fera pas de bons concerts sans de bonnes raisons de se serrer fort dans le pit et de monter sur le voisin pour attraper le micro. Formule convenue : High Vis reprend les choses où ils les avaient laissées. Même sillon mais un peu de travail sur les bords pour ne pas se répéter. La prod donne de l’ampleur à ces réverbérations et à la gouaille de Graham Sayle, qui donne encore plus cette impression de planter chaque syllabe comme un manifeste. Les amateurs de punk, post et autres vont sursauter tant les références à la culture musicale anglaise sont nombreuses. Ceci n’est pas du hardcore mais tant qu’ils garderont cette tension, cette authenticité et l’art du refrain qui fait mouche, je continuerai de guetter leurs sorties et leurs concerts, pour l’instant trop rares en dessous des 50° de latitude. Les paroles explorent toujours les ressorts sociaux et intimes. Lorsqu’elles s’effacent sur Farringdon, c’est pour mieux appeler à la révolte ceux à qui on demande sans cesse des comptes sans jamais trop se soucier de leur rendre la politesse. Titre le plus punk de l’album, Mob DLA envoie l’adré et t’achève sur le refrain qui fait lever le poing à s’en déchausser l’épaule. Après avoir braillé un bon coup, rien de tel que de rêvasser et cogiter sur les mélodies d’Untethered et Deserve It. La suite, on la connaît puisque Mind’s a Lie a été lancé en second single après Mob DLA. Décloisonnement en douceur vers des sons house/garage pas si nouveaux mais qui rappellent la vitalité underground du South London. Encore un très bon album et beaucoup de promesses d’avenir pour un groupe que l’on n’a pas envie de voir disparaître même si tout peut fuir à tout moment. « When you’re gone, you’re gone forever ». Allez, on n’allait pas finir sur une note positive !